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Lustre : Lost In Lustrous Night Skies

LUSTRE - Lost In Lustrous Night Skies

De Tenebrarum Principio, 2013

Atmospheric Black Metal / Ambient, Suède

CD

Plus les années passent et les albums (au nombre de neuf depuis 2008 !), longue durée ou pas, avec elles, plus l'intérêt pour Lustre a tendance à se tarir au point de se demander même comment il a pu tant nous séduire à l'époque de Night Spirit et de Welcome Winter . Le fait qu'il s'agisse du projet du seul Nachtzeit, figure de la chapelle Black Metal suédoise, d'HYPOTHERMIA à DURTHANG, sans oublier EBON LORE et NIHILUM, n'y était certainement pas étranger. Son ambition, explorer les arcanes de l'Ambient hivernale afin de capter la beauté et l'esprit de ces forêts boréales, mystérieuses et lugubres à la fois, sans doute aussi. De fait, Lustre jouit d'une réputation flatteuse mais exagérée, à peine écornée par l'inspiration anémique du EP Of Strenght And Solace et de They Awoke To The Scent Of Spring , sa troisième offrande.

Or, malgré sa nature ingrate de compilation agglomérant six plaintes demeurées inédites, Lost In Lustrous Night Skies nous réconcilie quelque peu avec cette entité dont on croyait avoir (déjà) fait le tour. Oh non pas que Lustre y dévoile vraiment ce talent que certains se complaise à comparer à celui du BURZUM carcéral, de DRAUMAR ou de VINTERRIKET, toutefois dans ses meilleurs moments, il n'est pas loin de rivaliser avec ceux-ci.

Citons en premier lieu \"Into The Ancient Darkness\" qui s'ouvre sur des cris perçant la nuit avant de répandre des nappes électroniques dont la beauté sinistre n'est pas sans évoquer la langueur monotone des passages les plus Ambient de Filosofem . On tient là un des titres les plus Black Metal sans doute jamais composé par Lustre, ceci expliquant sa réussite. Autres gemmes noires émaillant le menu de Lost In Lustrous Night Skies , le long \"Spirit\", merveilleuse et frissonnante pièce mêlant notes de claviers monotones répétées à l'infini et envolées (plus) saturées. Enfin, n'oublions pas, pour faire bonne mesure, \"Neath The Black Veil\", très représentatif de cette musique immobile que tricote le Suédois.

Ceci étant, en dépit de la qualité de ces inédits, le fait que Lustre peine à se renouveler, prisonnier d'une signature immuable qui, si elle a ses adeptes, finit par lasser. Stakhanoviste effréné, Nachtzeit serait peut-être inspiré de museler un temps sa semence qu'il éjacule avec générosité et qui souffre toujours d'être, à de rares exceptions près, aussi peu glaciale et mortuaire...

Childeric Thor - 7/10