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Lustre : They Awoke To The Scent Of Spring

LUSTRE - They Awoke To The Scent Of Spring

De Tenebrarum Principio, 2012

Black Metal atmosphérique / Ambient, Suède

Full-lengh

Bien que seulement âgé de 26 ans, longue est déjà la carrière de Nachtzeit, d'abord connu comme batteur d'HYPOTHERMIA avec lequel il a gravé trois albums dont le dernier est Rakbladsvalsen en 2007, et depuis comme le musicien solitaire de divers projets plus ou moins durables. Parmi ceux-ci, Lustre est celui qui lui tient visiblement le plus à coeur, comme l'illustre une discographie régulièrement enrichie. Il y rumine de longues et lentes complaintes d'un Black Metal atmosphérique aux confint de l'Ambient, élevé au BURZUM carcéral et d'une manière générale aux compositions les plus synthétiques du maître Vikernes avec lequel il partage un même stakhanovisme mais pas (tout à fait) le talent.

De fait, après quelques essais remarqués, tels que Night Spirit ou Welcome Winter , les limites du Suédois commencent à affleurer à la surface. Le récent EP Of Strength And Solace , ainsi que celui d'EBON LORE, Wisdom Of The Owl , n'ont fait que confirmer une inspiration bien morne. Troisième offrande de Lustre, They Awoke The Scent Of Spring vient cependant nous rassurer, quand bien même il existe un gouffre entre celui-ci et les oeuvres ( Filosofem ) ou les artistes (Varg, bien évidemment mais aussi WONGRAVEN et SUMMONING) que le label De Tenebrarum Principio ne se gêne pas d'énoncer parmi ses influences et références.

Si Lustre ne peut toujours pas prétendre être aussi sinistre, sonner aussi glacial que BURZUM dont Nachtzeit fait plus que se réclamer, témoin les deux premières parties de l'album où les claviers sont trop vierges de la profonde négativité qu'exsudait les oeuvres matricielles du Norvégien, la seconde partie de l'écoute, instrumentale, en ne misant que sur le côté Ambient plutôt que sur des traits Black Metal plus maigrelets que minimalistes, témoigne chez le solitaire d'un sens de la mélancolie aussi sobre que sincère.

La troisième partie de They Awoke The Scent Of Spring capte ainsi non sans justesse la beauté frissonnante de la nature qui se réveille lorque la brume l'enveloppe encore, à l'image du visuel, superbe, qui lui sert d'écrin, tandis que le dernier segment libère des notes de pur Ambient dont la portée émotionnelle ne se dévoile pas à la première écoute. Au contraire, ce n'est que très progressivement que sa réussite se fait jour. A elles deux, ces plaintes sauvent le disque d'une platitude et d'une impression de déjà-entendu tenace lors d'une entame certes agréable mais pas plus que cela.

Mais la frontière entre art (difficile) de la répétition et fainéantise est ténue... Reste malgré tout un bon album, le meilleur sans doute de son auteur sous cette bannière personnelle, depuis Night Spirit . Cependant, Lustre n'est pas et ne sera jamais BURZUM...

Childeric Thor - 6.5/10