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Old Black : D.T.R. / R.T.D.

M.U.S.I.C. Records, 2025

Black 'n' Roll, France

Album CD

Des bécanes, des morts-vivants et de la chatte, tout ça ne semble pas très sérieux mais Old Black ne rigole pourtant pas vraiment, saigneur d’un black metal préhistorique qui, fort d’une science du riff aussi graisseux qu’obsédant, sait toujours donner envie de taper du pied (fourchu). Longtemps paresseux et pas tellement pressé de balancer la sauce (seulement quelques petits crachats et une rondelle en douze ans!), ce qui est désormais un véritable groupe paraît enfin bien décidé à rattraper le temps perdu.

Ainsi, vidangé en 2023, le résurrectionnel "Vagabönd Öf Hell" voit déjà (tout est relatif) un nouveau méfait lui succéder. Et un vrai, pas un machin de 15 minutes éjaculé à la vitesse d’un puceau. Le coït ne dure toujours pas très longtemps mais ces saillies en ont suffisamment dans le slip pour contenter bien des orifices. Surtout l’évolution perceptible sur le EP précédent, qui labourait la fente d’un black metal certes toujours bien rock’n’roll (à la Motörhead, s’entend !) mais néanmoins prompt à donner de pesants coups de rein, se voit confirmer par un trio qui a compris qu’il ne bande jamais aussi dur que lorsqu’il serre le frein à main. Ce qui ne l’empêche pas d’accélérer parfois la cadence, témoin l’inaugural ‘Tribute To Prostitute’ écarté à mi-parcours par une brutale poussée de vitesse. ‘Death Prostitution’ (décidément encore des histoires de putains) s’emballe lui aussi mais de manière plus bordélique. Plus thrash également.

Reste que ce deuxième effort (pas si) longue durée privilégie les vicieux et malsains coups de boutoir (‘Old Black’), la rapidité limitée à quelques éruptions biens senties (‘D.T.R. / R.T.D.’). Plus important encore, les ces nouvelles compos ont le cuir plus épais que leurs devancières, certaines franchissent la barre des six minutes au jus, ouvrant les vannes d’une noirceur rongée par un stupre corrosif et sillonnant une route escarpée qui conduit directement dans l’âtre brûlant des enfers, à l’image du terminal ‘Total Barbarism’ aux relents de death doom morbide. Le chant râpeux n’est d’ailleurs pas étranger à cette grosse patte finalement plus death que black.

Sous un abord primaire, "D.T.R. / R.T.D". se révèle donc plus travaillé qu’il ne semble l’être, œuvre de musiciens chevronnés qui savent ne pas confondre accroche evil et bouillie sonore. Sans prétention peut-être mais les progrès réalisés incontestables, Old Black s’impose donc peu à peu comme un groupe franchement jouissif dans une veine teigneuse et cradingue tout ensemble. 
 

Childeric Thor - 7.5/10