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Yog : Years of Nowhere

YOG - Years of Nowhere

Get a life! Records, 2007

Grindcore de luxe, Suisse

Album CD

On va mettre les choses au clair de suite: toi, à moitié affalé derrière ton ordi, la main dans le calbutte, ne te fie pas à ce patronyme! Certes, on a (peut-être) déjà vu mieux comme nom de groupe (quoique... ç'est la classe d'appeler son groupe « Panthère »?!), mais je t'assure que tu ne sais pas sur quoi tu es tombé! Les plus attentifs d'entre vous ont déjà entendu parler de ces quatre affreux avec un « Grindcore deluxe » qui avait déjà bien fait parler de lui. Mais là, je dois bien l'avouer, on passe à la vitesse supérieure. Précisons d'emblée, enfin je précise d'emblée, que je ne suis pas ordinairement un grand fan de grind. Les groupes qui enchaînent blasts sur blasts saupoudrés de « gruiks » porcins, tous plus poétiques les uns que les autres, très peu pour moi. Sauf que là, Yog(a) décidé d'envoyer chier tous les clichés du genre. Difficile à cerner, c'est comme si Converge , Dillinger (des débuts, pas le navet Ire Works!), Comity et autre Botch s'étaient mis à jouer du grind(core)! Alléchant, non?! Sans doute dans un soucis de « non compromis », l'album débute avec LE morceau de cette galette, qui est en libre téléchargement sur leur site d'ailleurs (tu veux le lien? Et bien tu prends tes petits doigts et tu vas voir l'ami google!). C'est le style de morceau, comme « Albatross » pour Kehlvin (même, et excellent, chanteur pour les deux formations suisses), qui résume à lui seul la musique du groupe. Véritable condensé de brutalité, des parties toutes plus efficaces les unes que les autres s'enchaînent à un rythme effréné, sans pour autant tomber dans une quelconque bouillie indigeste! Sauf que la suite ne baisse pas pour autant en intensité! Les mecs de Yog soutraitent-ils? Ont-ils plusieurs dizaines de musiciens enfermés dans leur cave qu'ils font travailler jour et nuit? Où, bordel, vont-ils chercher toutes ces idées?! On peut aisément parler de festival là... Pour preuve, jetez vous sur « Mouth full of shit cannot bite » ou encore sur « Nice and Easy » et son passage plus typé core. Les morceaux ne dépassent que très rarement la barre des deux minutes, efficacité j'vous dis! Sauf, exception à la règle oblige, le dernier morceau, « Death by Silent Tyrants », de loin le plus atypique et surprenant. Le tempo a connu là une sévère dépressurisation, on frôle le morceau de Doom! Très sombre, torturé, Yog nous (dé)livre là un autre aspect de sa personnalité qui, à mon humble avis, restera une parenthèse pour le groupe.
Du grind d'intello alors Yog? Il n'y a qu'un pas que je n'oserai franchir. Disons qu'ils se permettent d'aller faire valser les nombreuses barrières du grind, barrières définies il y a de nombreuses années par des Napalm Death et autre Brutal Truth . Tout le monde avait à l'esprit jusqu'à présent Mumakil en matière de grind suisse, force est de constater que Yog (dans une approche musicale quelque peu différente néanmoins) risque fort bien d‘en bouleverser plus d‘un!

Caedes - 8/10