09/02/2008
Le Romandie, Lausanne
C'est une soirée 100% Get a life records ce soir là au Romandie ! Soulignons, avant de rentrer dans le vif du sujet, que ce label est vraiment à suivre de très (très) prêt quand on voit la qualité de ces/ses « poulains ». Du tout bon ! Trois seulement joueront ce soir, mais pas des moindres ! En voici le résumé...
C'est donc les grindeurs de Yog, qui entame cette soirée. Quelques minutes de musique douce, avec une petite tendance malsaine, pour introduire le groupe; le public, pas très nombreux pour cette salle d'ailleurs, prend peu à peu place. Les musiciens se règlent et surtout s'échauffent avant l'effort, disons violent... Au bout d'un petit moment, presque tout le public s'est tourné en direction de la scène et les derniers retardataires le feront dès le tout premier instant de Love Process Failure. La musique d'intro cédant la place à ce cri venant de nul part, glaçant encore un peu plus la température Suisse, qui s'en suit d'une destruction, tout simplement. Yog déboule, nos yeux sont fixes, on ne comprend pas très bien ce qu'on se prend dans la gueule. Une énorme puissance, des riffs et des variations à ne plus tenir en place. Déjà bien secoué à la fin de la première chanson, ce qui va suivre ne va pas nous épargner ! Yog, c'est puissant, lourd, transcendant, intense (magnifique passage de tapping de la part du grateux), (très) énergique, dur de décrire un groupe si particulier, qu'on peut qualifier par défaut de hardcore / grind... On peut en revanche avancer l'argument suivant : ils nous pulvérisent en petits morceaux, une véritable machine à baffes ! Très bonne prestation du groupe ce soir, qu'on avait déjà eu l'occasion de voir au Vnv Festival et Brutal Grind Assault, mais j'allais dire comme à son habitude ! Les chansons qui suivent, telle Merge, continuent de nous retourner intérieurement. Ou encore Dark Bliss qui nous fera perdre toute conscience de la réalité avec sa fin hypnotique... Le groupe finira avec Death By Silent Tyrants, chanson atypique, déjà par sa longueur, sa tendance encore plus lourde et son coté plus lent, idéal pour clôturer leur performance me diriez-vous... On finit à genou, après une destruction en règle, ni plus ni moins !
La salle continue un peu de se remplir, sans atteindre pour autant les affluences « habituelles » de cette salle. C'est donc au tour des mecs de Vancouver de monter sur scène. Impatient de les voir pour plusieurs raisons. C'est tout d'abord un des derniers groupes suisses dont je n'avais pas encore eu l'occasion de voir en live. Il y a ensuite ce split, cet excellent split avec les Zatokrev. J'avais déjà beaucoup apprécié leur premier full-length, mais j'ai vraiment l'impression que les nouveaux morceaux ont encore franchi une nouvelle étape. Et puis, mine de rien, Vancouver c'est un peu une « dream team », un groupe composé de musiciens loin d'être des novices en la matière. Pour preuve, le chanteur n'est autre que Mickaël, au chant également dans l'excellent groupe Impure Wilhelmina (qui sortira d'ailleurs, au passage, son quatrième album cette année !). Vancouver s'est également 3 ex-Unfold et un ex-Iscariote ! Les choses sont claires, j'attendais beaucoup de leur part et force est de constater que, comme Yog, la déception ne fut pas au rendez-vous, bien au contraire ! La set-list a laissé des traces. Les Suisses ont tout d'abord joué les deux morceaux présent sur le split avec Zatokrev, à savoir Love Made Automato et Apparatus. Ils nous ont également joué le morceau présent sur leur split avec Fresnel, que j'ai découvert ce soir. Le reste de leur live fut constitué d'un morceau de The Moment (il me semble Maraschino mais je n'en suis pas certain) et de morceaux qui m'étaient inconnus, donc je suppose des petits nouveaux. Si le son ne fut pas dantesque au début, la suite des événements écrasa (à nouveau) entièrement le public du Romandie. Énergétique, cette sensation que j'avais pu avoir à l'écoute de leur split, sur le fait que la musique de Vancouver s'est considérablement assombrie à présent, s'est confirmée ce soir ! Du grand, très grand concert, made in Suisse !
C'est donc avec une certaine pression que les mecs de Zatokrev vont fouler les planches. Tête d'affiche de cette soirée, il s'agit de ne pas décevoir ! Pour les avoir déjà vu une fois, c'était l'année dernière au VnV Festival, j'attendais beaucoup de ce concert. Comme leurs collègues de Vancouver, les morceaux de leur split sont tout simplement excellents, dans un registre différent cependant. Le début de leur set fut honneur à leur dernière galette en date et au morceau Out of Despair. Très compact, on a eu le droit à un véritable mur de disto, rappelant dans ce sens un peu les premiers Isis, comme l'EP The Mosquito Control. Mélangeant de manière très efficace le metal extrême (black, death et doom) à des réminiscences plus postcore, le rouleau compresseur Zatokrev a déboulé comme il se devait. Sauf que celui-ci a rencontré un problème de mécanique en cours de route. Le set s'arrêta net à cause d'un problème d'ampli (de préampli ?) de la part du grateux Stench (le seul français du groupe en plus !). Des mecs ont dû alors installer un autre ampli pour continuer, le trio restant essayant, tant bien que mal mais avec bonne humeur, de meubler comme il le pouvait. Le concert reprit donc après ces quelques minutes de pause forcées. Soyons honnêtes, même si le groupe fit son maximum pour que la soirée reparte de plus belle, la sauce ne prit jamais totalement. Seul regret de cette soirée, outre ce problème d'ampli qui aurait pu arriver à n'importe quel groupe, fut le fait que Zatokrev ne joua pas ce soir le morceau Pro Co avec son riff rouleau compresseur !
Une soirée donc, qui, globalement, a satisfait de loin toutes les attentes qu'on était en droit d'attendre. De bien belles formations qui montre à quel point le label Get a life Records a du bon monde dans son écurie. On regrettera cependant (quoi que, surtout pour les groupes) que l'affluence n'est pas été plus importante. De là à dire que les concerts de qualité sont (trop?) souvent ceux qui ramène peu de monde, il n'y a qu'un pas que j'ose franchir aisément !