Ritual ambient drone, France
11/10/2018
A l'occasion de la publication de Confiteor, Frater Stéphane se livre sur N.R.K.T et sur lui-même.
1) J'avais commencé ma chronique de Sanctus Maclovius en disant qu'il y avait au moins deux Stéphane Gouby : " D'un côté, il y a Nekurat, bassiste actuel ou passé des hordes noires Hyadningar, Sordide ou Mythrim... Mais de l'autre, il y a surtout celui qui, sous le sobriquet de Frater Stéphane, est le maître de cérémonie de rituels incantatoires aux confins d'un drone chamanique et d'un dark ambient dévotionnel. " Qu'en penses-tu ?
Nekurat est un pseudonyme que j'utilise depuis mes débuts dans le black metal qui remontent à une vingtaine d'année. Lié à ce courant musical, à la fougue adolescente et à l'attitude punk qui le caractérisent, Nekurat est hypocrite, menteur et faux. Il est un personnage inventé de toute pièces pour correspondre aux attentes liées à mon ego et à la sociabilité.
Frater Stéphane est apparu avec Mhönos. Ce pseudonyme est composé du terme religieux marquant l'appartenance à un ordre monastique et de mon prénom. Frater Stéphane est un être relativement solitaire, façonné par son patrimoine et questionné par la foi. Il n'est que moi.
2) Peut-on dire que tu as voulu poursuivre avec N.K.R.T. ce que tu as entamé avec Mhönos.
J'ai trouvé ma propre façon d'envisager la musique lorsque j'ai créé Mhönos. Le premier album, Miserere Nostri, m'avait permis d'opérer une synthèse entre les univers musicaux qui me touchaient : black metal, musique ambiante, drone, chant grégorien et chants de gorges tibétains.
Après quelques emprunts aux chants de gorge des sommets de l'Himalaya et aux instruments à vent reconstitués des anciens peuples méso-américains, je me suis senti illégitime en spoliant ainsi des cultures qui ne m'appartiennent pas. J'ai abandonné les influences extra-européennes pour me concentrer sur mes racines culturelles via la musique sacrée médiévale occidentale et le patrimoine architectural et spirituel très riche de ma ville, Rouen.
Il y a certes une filiation entre Mhönos et N.K.R.T, mais celle-ci ne peut être établie qu'avec le premier album de Mhönos, Miserere Nostri. Le lien entre les deux projets se trouve dans le chant en latin, la répétition et les boucles, mais je me sens désormais très loin de Mhönos car je n'utilise plus ni basses électriques, ni éléments de batterie mais uniquement ma voix et des instruments que je fabrique avec de la matière organique. Les sonorités issues du rock ont toutes été éliminées au profit des percussions et instruments à vent en os, des cloches de métal et des pierres.
3) D'ailleurs, Pourquoi avoir quitté ce projet ?
Mhönos était sous sa forme première un projet solo dont la musique n'avait pas été pensée pour être jouée en concert. J'ai enregistré Miserere Nostri, le premier album, uniquement avec des basses électriques, du clavier et ma voix. J'avais utilisé sans limites la capacités de mon logiciel multi-pistes, et je ne pouvais jouer seul la musique que j'avais enregistrée. Après la sortie de ce premier album chez Doomanoïd Records (U.K.), lorsque les premières opportunités de concert se sont présentées et le projet est progressivement devenu devenu duo, quintet, sextet puis septuor. La dernière formation fut celle qui enregistra l'album Humiliati dans ses deux versions. Il s'en est suivi une petite série de concerts mais qui ont fini par s'essouffler à cause du manque de travail collectif. Les dernières répétitions auxquelles j'ai participé ne rassemblaient même plus le groupe au complet, et nous avions même dû jouer deux fois en concert avec une formation bricolée, un ami remplaçant un absent durant la première, et une combine nous privant d'une basse pour conserver une percussion durant la seconde. Nous n'arrivions plus à travailler de nouveaux morceaux et nous jouions les anciens de plus en plus aléatoirement. J'avais perdu toute motivation et j'ai préféré libérer le temps que je consacrais à Mhönos pour travailler sur d'autres projets. Me faisant évincer quelques mois plus tard des deux autres groupes dans lesquels je jouais, N.K.R.T devint mon unique projet pour les deux années qui suivirent.
4) Est-ce exact de présenter désormais N.K.R.T. comme ton projet principal ? Que deviennent Vichy, Mythrim, etc ?
N.K.R.T est un de mes deux projets principaux, à égalité avec Rosa Crvx dans lequel je joue de la contrebasse et de la basse. N.K.R.T représente un plus grand investissement émotionnel car la musique découle de ma création personnelle tandis que Rosa Crvx me propulse vers d'autres cieux par l'interprétation de sa musique incroyablement intense. Chacun m'élève à sa manière et je consacre la quasi-totalité de mon temps libre à ces projets.
Vichy et Mythrim ont chacun publié un enregistrement cette année mais je les laisse en ce moment de côté pour me consacrer - pour ce qui est de ce style de musique - à un tout nouveau projet fondé avec mon ami Necropiss (The Arrival Of Satan) appelé LATRINES, dont nous venons d'achever un premier album. Ce projet n'est pas destiné à jouer concerts et se focalise sur l'enregistrement.
5) J'aimerais que tu précises le concept de N.K.R.T...
N.K.R.T découle d'une volonté de gérer seul chaque aspect du projet. Au départ, j'avais pour idée de ne jamais enregistrer à l'exception d'extraits de concerts mais les nombreuses heures de travail dévolues au projet m'ont naturellement poussé vers la captation en studio. Les sonorités sont axées autour de la matière organique. J'utilise mon corps à travers la voix et les percussions corporelles, les instruments à vent et à percussion en os, la pierre, le bois. Les seuls instruments que je n'ai pas fabriqués sont des cloches de métal. Je tiens à garder une pratique axée autour de la simplicité matérielle et du minimalisme.
L'aspect liturgique du projet est primordial. La musique est chantée exclusivement en latin et les textes sont des fragments d'écrits existants ou des créations personnelles. J'ai besoin d'écrire mes propres paroles mais je trouve beaucoup d'intérêt dans l'utilisation de textes sacrés de la liturgie catholique ou de textes historiques telles que les minutes du procès de Jeanne d'Arc.
N.K.R.T est également complètement lié à l'histoire de ma ville, Rouen, et à son patrimoine historique. La ville est très marquée par l'architecture gothique à travers son patrimoine ecclésiastique, par les épidémies de la fin du Moyen-Âge et la guerre de Cent-Ans. L'album Sanctus Maclovius mentionné dans la première question de l'interview est exclusivement consacré à un ossuaire de la ville qui a été construit à partir de 1348, date à laquelle la première grande Peste a ravagé l'Occident. Rouen est également la ville dans laquelle je suis né et j'habite depuis l'enfance, la ville de mes ancêtres depuis de nombreuses générations. Je suis viscéralement et presque amoureusement lié à Rouen et ma musique en est complètement imprégnée.
6) D'une manière générale, que cherches-tu à exprimer, à transmettre avec N.K.R.T ?
Avant de me lancer corps et âme dans N.K.R.T, j'ai joué dans des groupes qui avaient connu un succès léger auprès d'amis et sur les réseaux sociaux. Devant ce succès auto-exagéré pour correspondre à nos fantasmes, les membres des groupes - moi plus que chacun - avions perdu le contrôle, laissant libre cours à nos ego. Au fond de soi, chacun semblait conscient que la monde n'était pas encore décidé à reconnaître son génie et la frustration amenait l'aigreur. Les attitudes générales avaient tourné à l'arrogance et les ambiance internes à la médisance et à la paranoïa. Après avoir quitté Mhönos, et m'être fait expulser des deux autres groupes dans lesquels je jouais, je me suis trouvé seul face à la musique. Je ne me sentais plus capable de jouer avec quiconque. J'ai tout recommencé, raté trop de concerts malgré une préparation intense, rencontré des problèmes que je n'avais pas anticipés et qui semblaient se succéder sans fin. Le miroir dans lequel je m'observais n'était plus le regard d'autrui, aucun fantasme ne pouvait être projeté. J'ai traversé des abîmes psychologiques tortueuses, passant par différents stades qui m'ont conduit à prendre conscience de ce que je valais réellement - rien - et à me comporter humblement au regard de l'inutilité de fait de ma musique. Le monde n'a besoin d'aucun de nous ni de rien de ce que nous proposons et rien n'existe que dans notre esprit. Nous sommes faux lorsque nous jouons en concert, que nous publions des disques ou que nous nous déversons sur les réseaux sociaux car tout ce que nous projetons sur autrui est calculé pour satisfaire nos propres fantasmes.
Cette inaccessibilité de l'humilité tient dans ces quelques mots issus des écrits de Saint François d'Assise : “ Beaucoup sont assidus à la prière et à l'office divin et infligent à leur corps de nombreuses abstinences et mortifications, mais qu'un seul mot leur paraisse être une injure, ou qu'on les prive de quelque chose, et les voilà aussitôt scandalisés et troublés. Ceux-là ne sont pas des pauvres en esprit ; car celui qui est vraiment pauvre en esprit, se hait lui-même et aime ceux qui le frappent à la joue. ”
7) Quel est ton rapport au christianisme ?
A travers l'Église catholique, c'est l'Empire romain d'Occident qui survit. Le Christianisme contient mes racines et ma civilisation. Selon le même déroulement, l'Empire romain d'Orient survit à travers l'Église orthodoxe qui reste héritière de l'Empire byzantin et permet la survivance de sa coutume et de ses traditions par delà sa fin tragique.
Issu d'une famille catholique croyante et relativement pratiquante, j'ai toujours été sensible au rite chrétien. Je me suis toujours senti serein sous la lumière des vitraux, bercé par les cloches et envoûté par les relents d'encens. Mes études d'histoire m'ont définitivement scellé sous les voûtes et les arcs boutants, dans la liturgie latine et le mystère christique. J'ai progressivement pris possession de cet héritage longtemps renié bien que solidement ancré.
Je fréquente régulièrement l'abbaye de Saint-Wandrille et l'église Saint-Patrice de Rouen. J'ai accès dans ces lieux hors du temps au rite traditionnel et au chant grégorien le plus sublime. Récemment, j'ai été fasciné par les lectures de Thérèse de Lisieux et François d'Assise et je me penche désormais sur la vie de l'Abbé Pierre. Je suis conscient que le Christianisme fut vicié sans discontinuer par l'ego humain mais je reconnais également à l'Église un rôle pacificateur et cadrant avec des mesures comme la Paix de Dieu, sans occulter la destruction des cultures autochtones américaines, le massacre des Cathares, Vaudois et autres dissidents ou encore l'élimination de Jeanne d'Arc qui aurait pourtant été une des plus ferventes servantes de Dieu. Je mentionnais la fin tragique de l'Empire byzantin dans cette réponse ; il ne faut pas oublier que le détournement de la quatrième croisade porta un coup fatal à cet État au point de précipiter sa chute face à l'Islam. Je ne vois dans ces faits que des travers humains ; il n'y a pas de divin dans ces actes.
Tenant compte de tout ça, je pense considérer le Christianisme de façon objective et la philosophie présente derrière les Écritures est un cadre de vie qui fait sens pour moi. La foi est mystique, j'y trouve une ressource et j'aime à croire que nous ne sommes pas seuls dans les bons comme dans les mauvais moments.
8) Quelles sont les différences entre le live et les enregistrements studio ? Comment se déroulent ceux-ci ?
Les différences étaient nulles à la base mais tendent à se creuser. Jusqu'à cette année, j'ai enregistré de façon similaire à un concert, fixant toute la musique sur une unique piste mono sur laquelle je travaille ensuite via un mastering. Désormais, j'utilise à nouveau et de plus en plus l'enregistrement en “ piste à piste ” car j'ai renouvelé presque tout mon matériel et je travaille maintenant exclusivement en stéréophonie. De la même façon, ma configuration pour les concerts est passée d'une ligne de pédales en mono à une ramification d'effets et d'instruments gérés par une petite table de mixage comportant quatre pistes. Afin de retrouver cette nouvelle façon de travailler mon son, j'ai conservé l'aspect “ multi-pistes ” dans ma manière d'enregistrer. Afin d'éviter l'écueil du premier album de Mhönos, je fais en sorte de pouvoir reproduire la musique en concert.
9) Je trouve N.K.R.T. cent fois plus noir que bien des groupes de black metal…
Bien des groupes de black metal ne dégagent aucune sincérité. Leurs attitudes attendues et fausses plongent dans le ridicule à coup sûr mais sûrement pas dans la noirceur. Par delà les harangues de l'auditoire, le visuel exacerbé, les crachats et les pieds sur les retours, rien de sincère ni de menaçant ne se dégage de leur musique. N'est pas Mutiilation, Osculum Infame, Peste Noire, Nehëmah ou Antaeus qui veut !
La noirceur suinte de façon certaine de la musique de N.K.R.T, mais elle en est une composante non calculée. Elle découle de ma façon de m'exprimer et de ma personnalité trop sensible, sempiternellement coupable. Je traverse des paysages psychologiques très variés lorsque je joue et dont certains très angoissants dirigent la musique vers une catharsis qui m'envoie très loin au dessus du monde. La noirceur est probablement l'appellation qui correspond le mieux à cette façon d'expulser la musique.
De plus, N.K.R.T puise énormément dans le black metal et chez certaines de ses protubérances comme Abrutptum, la cohérence est certaine. L'année précédente, par exemple, j'ai enregistré l'introduction de l'album Omegaphilia de Merrimack, et je suis très heureux de cette collaboration.
10) Pour toi quel est le cadre idéal pour écouter N.K.R.T ?
Le cadre idéal relevant du ressenti personnel, je ne saurais en dégager un qui puisse être généraliste. À défaut, je pense qu'il faut être seul au sens propre comme au figuré, chez soi ou vivre un concert. En tant qu'auditeur, je fais très vite abstraction des gens qui m'entourent dans les concerts. Le cadre idéal serait donc bien plus psychologique que matériel.
11) Comment choisis-tu les " instruments " que tu utilises ?
Je les choisis pour leur son, leur forme, leur histoire. Chaque instrument utilisé est lié aux thèmes abordés dans les chants, à ma ville et à mes convictions.
12) Te sens-tu proche d'autres artistes ? Clairière ou Ruò Tán par exemple...
Rosa Crvx - que j'ai la chance d'avoir rejoint depuis un peu plus d'un an - est l'influence de départ de Mhönos et de N.K.R.T. Je les écoute depuis très longtemps et j'ai toujours été fasciné par leur univers unique axé autour des chants en latin, du rite et du patrimoine de Rouen.
Je me sens également très proche de Treha Sektori, Ruò Tán, feu Clairière - qui a enterré son projet pour se consacrer à un autre style, La Breiche et Camecrude qui m'inspirent et m'influencent beaucoup.
13) Tu sors Confiteor que le jour de l'équinoxe d'automne. Quel est le lien entre cette date particulière et le thème de l'album ?
Confiteor est le titre d'une prière liturgique commune aux rites latins médiévaux et modernes, récitée au cours des offices de Prime et de Complies et commençant par le verbe latin qui signifie : « Je reconnais, j'avoue » ; d'où la traduction liturgique française « Je confesse ». Par cette formule, chaque être se reconnaît pécheur. La prière se déroule en deux temps : I. Aveu de l'état de pécheur et demande d'intercession, II. Demande de pardon et renouveau. C'est du Confiteor romain que vient la locution « Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa » (« c'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute ») que le fidèle dit en se frappant la poitrine.
L'équinoxe, du latin æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit), est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, moment éphémère où tout s'équilibre. La transition d'une nuit à l'autre passe par l'aveu et la repentance de la crasse de l'existence : CONFITEOR
14) A ce sujet, peux-tu présenter le thème de cet opus ?
Le disque appelle à la pénitence par l'introspection et la mortification, à la réconciliation et au renouveau par l'aveu de la faute. Il postule que la souffrance volontaire est - au delà du plaisir - à la fois une façon de nous rappeler que nous sommes encore capables de ressentir et en même temps une manière de museler notre corps et notre ego.
15) Cet album m'a impressionné, notamment pour le travail effectué sur le chant où tu donnes beaucoup de toi…
La voix est l'essence de N.K.R.T. Étant complètement autodidacte, je commence à peine à rentrer dans les techniques de respiration et d'ornement, mais je bénéficie de conseils d'experts qui sont pédagogues autant que passionnés. Je travaille minutieusement la technique en enregistrant “ a capella ” pour contrôler la justesse et j'essaie de comprendre comment gérer mon souffle mais je ne suis pas satisfait par mes progrès qui restent trop faibles. Toutefois, au delà de la technique, je pense que c'est surtout le lâcher prise et la conviction qui confèrent l'intensité d'un chant. J'économise ma voix quand je travaille mais dès que j'enregistre ou que je joue en concert, je la pousse jusqu'à la rupture. J'ai besoin de sentir que je vais jusqu'au bout de mes capacités pour me laisser porter par la musique.
16) Utilises-tu ta voix à la manière d'un instrument ?
Quand j'utilise des boucles, je joue avec ma voix comme je jouerais avec un clavier. Pour sonoriser ma voix, j'utilise des effets initialement destinés à la guitare et à la basse. Ma voix est en fait utilisée à la façon de de quelqu'un qui a d'abord appris à utiliser des instruments avant de chanter.
17) Confiteor s'articule autour de deux cantiques. Que matérialisent-ils chacun à leur tour ?
Confiteor est composé de deux longues variations autour du même texte, à aborder comme deux pénitences.
La première appelle à la pénitence par la mortification et est axée autour d'un chant grave très répétitif qui se développe par la superposition constante de voix toujours plus aigües et hurlées. Le chant est accompagné par des percussions jouées à l'aide petites cloches de métal, du fragment d'un pinacle d'un édifice religieux auquel je suis très lié et d'une paire de martinets qui ont rythmé sur la peau de mon dos la psalmodie du texte du Confiteor.
La seconde appelle au renouveau par l'aveu et est exclusivement corporelle, construite autour de la déclamation du confiteor et de sa locution conductrice : “ Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ”. Seules ma voix et ma chair ont été utilisées pour l'enregistrement.
18) Quel est ton public ? Black, curieux ou bobos ?
L'auditoire est si rare qu'il m'est difficile de répondre. N.K.R.T n'intéresse que quelques personnes, peu de disques sont vendus et l'affluence aux concerts est très faible. Jouant souvent en première partie des concerts, je pense que le public n'est constitué majoritairement que de personnes venues écouter les autres groupes et artistes présents lors des événements auxquels je participe.