True black metal, France
Février 2004
Un des fleurons du true black français vient de Savoie. Sorghal (Guitare) et Corven (chant / basse) acceptent de nous parler de Nehëmah...
1- Hail ! Le chemin semble avoir été assez long et tortueux depuis la 1ère demo tape Light Of A Dead Star; Corven (ex-Sauron) a oscillé entre plusieurs groupes et musiciens avant d'aboutir à cette formation ?
Sorghal (guitare) : En effet, Corven a donné naissance à Nehëmah le 31 Octobre 1992 pour être précis. Plusieurs musiciens ont joué dans Nehëmah à cette époque, mais c'est avec Eligor que Corven enregistra la cultissime demo Light Of A Dead Star en 1995. A la suite de ça, Corven a décidé de mettre en sommeil Nehëmah pour se consacrer à d'autres projets, tels que Himinbjorg, pour le ressusciter en 1999 avec le line-up actuel (excepté Nocturnos).
2- Combien de membres permanents dans le line-up actuel ?
Sorghal : Les trois entités qui composent Nehëmah sont donc : Dargon à la batterie, Corven à la basse et au chant, et moi-même à la guitare. Nocturnos ayant décidé de quitter le groupe peu avant la tournée From The Past Tour, nous n'éprouvons aucun besoin d'intégrer un autre guitariste.
3- Comment s'est passé votre rencontre avec Oakenshield ?
Sorghal : Nous avons rencontré Oakenshield par l'intermédiaire de notre ex-manager, qui a fait passer notre seconde démo au responsable du label. Ce dernier a tout de suite accroché à la musique de Nehëmah, et c'est peu de temps après que le 1er contrat fut signé.
Nous sommes entièrement satisfaits de leur travail et du fait qu'ils respectent nos ambitions parfois étranges ?
4- Parlez-nous de la production : on ressent l'esprit de Transilvanian Hunger de Darkthrone, avec une production minimaliste qui a vraiment son charme. Est-ce l'effet souhaité ?
Sorghal : En ce qui concerne la production de Shadows From The Past, nous avions exigé en effet d'avoir un son vraiment black metal, ce qui est réussi. Mais à l'heure actuelle nous en sommes déçus, car cet album aurait pu être bien meilleur avec un son comme celui de notre premier album. C'est de notre faute, pas celle de Ludovic Tournier. C'est exactement ce que nous recherchions à l'époque, mais si cet album était à refaire, on le referait.
5- Cette ambiance envoûtante, très particulière, propre à Nehëmah, est-elle réellement l'incarnation de l'esprit du groupe ? Quels ambiances / thèmes voulez-vous exprimer ? Expliquez-nous un peu cette omniprésence des corbeaux ?
Corven (chant, basse) : L'ambiance que vous pouvez retrouver dans les compositions ne sont que le reflet de mes mondes intérieurs, retranscrits à travers l'art de Nehëmah. Quant au corbeau, il est l'être qui me guide dans ces mondes.
6- L'artwork sobre et dépouillé, comme celui du 1er album a, de toute évidence, été choisi pour retranscrire ces ambiances ?
Corven : Exactement. Un packaging complexe ne nous sera jamais d'aucune utilité.
7- Quels ont été les retours à propos de Shadows From The Past ?
Sorghal : Etrangement, nous avons entendu beaucoup de bien sur Shadows From The Past. Beaucoup ont critiqué la production " simpliste " de l'album, mais sont restés très objectifs sur la qualité des compositions. Il y a toujours quelques fanzines qui nous détruisent littéralement, mais ces gens-là, on les emmerde.
8- Le nouvel album renoue avec le True Black du début des années 1980 (l'âme de Bathory ne plane pas loin). Quels groupes et / ou quels styles représentent vos sources d'inspiration ?
Corven : Je n'écoute presque jamais de black metal, mais lorsque je le souhaite, ça se limite à Bathory et l'ensemble de la scène scandinave des années 1980 à 1990. Ce qui domine le plus dans mes écoutes sont : les B.O. de films, le rock-gothique, les vieux Floyd et Klaus Schulze. Faîtes un milk-shake de tout ça et supposez que ce résultat représente ma source d'inspiration.
9- Dites-nous quelles sont les différences de cet album avec son prédécesseur Light Of A Dead Star ?
Sorghal : La seule différence entre nos deux premiers albums est la production. Shadows From The Past est la suite logique de Light Of A Dead Star, étant donné que ces deux albums ont été composé au début de la création de Nehëmah et sont quasiment tous parus sur la première démo.
10- Parlez-nous un peu de la tournée de l'automne 2002 avec Crystalium, Himinbjorg, Blodsrit. Quelle est l'ambiance entre tous les groupes français, véritables fers de lance du métal tricolore : compétition ou partage ?
Sorghal : Personnellement, la tournée ne s'est pas trop mal passée, étant donné que nous étions avec mes potes de Crystalium et d'Himinbjorg. Le public a bien réagi pendant nos prestations et l'accueil a été excellent sur certaines dates. Il n'y a aucune sorte de compétition, étant donné que nous faisons des musiques relativement différentes. L'ambiance était complètement folle, c'était la décadence totale !! Par contre pour Corven, il ne faut plus jamais lui parler de tournée, chose que je respecte entièrement, étant donné que pour moi, Nehëmah n'est pas et ne sera jamais un groupe de scène.
11- Comment jugez-vous l'explosion de la scène Black, dont la musique et l'esprit n'a plus rien à voir avec le True Black d'antan ?
Sorghal : Depuis quelques années, le black metal n'est plus ce qu'il était autrefois. Énormément de groupes sortent des quatre coins du globe. Ils revendiquent leur musique de " black metal " alors que ce n'est rien de plus que du death avec des claviers et une voix black. Ces groupes-là privilégient plus souvent le côté marketing que le côté sombre et bestial du " true black metal ". Mais, heureusement, on assiste au réveil du vrai Black Metal avec des groupes comme Shining, Craft, Ad Hominem, Ondskapt, Crystalium ou même Leviathan, qui ont des réels sentiments à faire partager par le biais de leur musique.
12- Où en est le 3ème album ?! Parle-nous en un peu.
Sorghal : Non seulement l'album est composé, mais en plus il est enregistré. Il s'appelle Requiem Tenebrae et devrait sortir à l'heure où vous lisez ces lignes (avec un peu de retard, NDR) . Toujours chez Oakenshield, il est composé de huit morceaux encore plus sombres et plus torturés que nos précédents albums. Il est un peu différent, mais ça reste toujours du Nehëmah, et cette fois-ci avec une production qui vaut vraiment le détour.
13- Merci et bonne continuation ? Stay dark !!
Sorghal : Merci à toi pour l'interview et longue vie au " True Sapaudiae Fucking Black Metal "...