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Anal Blasphemy : Perversions Of Satan

ANAL BLASPHEMY - Perversions Of Satan

Hammer Of Hate, 2012

Black Death Metal, Finlande

CD

Si certains prêtres de l'art noir cherchent à développer un satanisme plus élaboré, plus cérébral voire ésotérique et parfois assez même prétentieux, d'autres en revanche se complaisent dans une fange blasphématoire bas du plafond mais totalement revendiquée comme telle. De tous ces fornicateurs, Anal Blasphemy fait partie de nos préférés. Parce que Molestor Kadotus, son unique membre, n'a peur de rien, crache sur toutes les religions monothéistes sans distinction et vomit tout le dégout que lui inspire les groupes de l'acabit de WOLVES IN THE THRONE ROOM ou NACHTMYSTIUM qui pour lui ne font que trahir le genre. Parce qu'il y a des seins partout dans les livrets.

Parce que le Black Metal, ça peut aussi être ça, barnum orgiaque où il ne manque aucune croix renversée ni vierge pervertie ni face de ghoule, la gueule peinturlurée à la truelle et prenant la pose dans la neige. Certains, tel que le Finlandais, y croient encore. Pourquoi pas ? Surtout lorsque la qualité est au rendez-vous, comme c'est (toujours) le cas avec Anal Blasphemy qui, s'il n'évolue pas, ce qui de toute façon n'est pas ce qu'on lui demande et serait contraire à sa \"philosophie\", assure à chaque fois le spectacle à la recette immuable, habile dosage mêlant saillies rampantes, coups de boutoir démoniaques, râles de plaisir échappés d'une putain du diable, le tout emballé en une trentaine de minutes, avec une prise de son suffisamment cradingue pour sonner Evil tout en demeurant audible.

Tel est donc Perversions Of Satan , autel à la gloire du Grand Bouc, dont les premières pénétrations dans son intimité humide déçoivent néanmoins un peu après un Profane Fornication Ejaculation de bonne mémoire. De prime abord mal branlé, il faut aller jusqu'à l'os pour accéder au plaisir que procurent ces rituels lesquels, s'ils n'évitent pas toujours un mauvais goût (assumé), à l'image de la longue prière \"Lust For Satan (Sexual Worship)\", hanté par une voix féminine rapidement énervante, savent faire saigner les muqueuses. Bête rapide et haineuse, \"Vomit The World\", \"Descendants Of Lilith\" et surtout \"Perverse Madonna, Filthy Magdalene\", mid-tempo épais que sillonnent des riffs obsédants illustrent ainsi la malfaisante vigueur de cette verge finlandaise.

Reste que, malgré une impression finale convaincante, on l'a connu cracher une semence plus jouissive, reléguant de fait Perversions Of Satan au rang d'offrande supplémentaire, solide mais que le temps nous fera peut-être assez vite oublier, quand bien même elle se drape d'un suaire sanglant et pesant plus malsain encore qu'à l'accoutumée. Mais peu importe en réalité, Anal Blasphemy, qui ne sera jamais pris en flagrant délit d'évolution, fait ce pour quoi on l'aime, c'est le principal, fleurtant avec le ridicule sans jamais vraiment tomber dedans.

Childeric Thor - 7/10