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Anal Blasphemy : Profane Fornication Ejaculation

ANAL BLASPHEMY - Profane Fornication Ejaculation

Hammer Of Hate, 2010

Black Death Metal, Finlande

LP

Franchement, on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie pour un groupe (?) qui répond au très poétique nom d'Anal Blasphemy, crache sur les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans et habille tous ses visuels d'images mêlant sexe, bondage et blasphème ! Jouet du seul Molestor Kadotus, accessoirement boss de l'excellent label Hammer Of Hate, la bête résume en fait à elle seule toute une frange de ce Black Metal finlandais volontairement cru, malsain, démoniaque et jouissif.

(seulement) Seconde ostie d'Anal Blasphemy, Profane Fornication Ejaculation , dont le titre se passe bien évidemment de commentaire, est une hampe gonflée de sperme, fluide vénéneux craché par une déité invertie. Pour autant, outre le fait que l'ensemble reste étonnamment mélodique et presque accrocheur, le Finlandais est l'adepte des coups de boutoir lancinants plutôt que des saillies brutales qui font saigner les mucqueuses. Ces blasphèmes dressent une lourde érection, tel que ce \"Black Sodomy\" infernal, pesant où l'unique maître des lieux hurle sa haine avec une sincérité qu'on ne saurait lui contester.

Le successeur de Bestial Black Metal Filth se scinde en deux parties, chacune correspondant à la face d'un vinyle, seul support digne de ce nom pour ce genre d'entité culte. Si \"Profane\" met l'accent sur les atours les plus Heavy d'Anal Blasphemy, agglomérant cinq éjaculations épaisses et cradingues sans l'être trop, évitant à ce Black Metal garanti sans OGM de ne pas tomber dans le piège du nécro mal branlé au fond d'une cave éclairée à la bougie, \"Fornication\" enfonce son pieu dans une fente à la fois plus rapide, comme l'illustre \"Goat Of Blasphemous Lust\" et plus malsain encore, trait venimeux dessiné par les dernières mesures de \"Sniffing The Dead Nun\"s Vagina\" et surtout le long et sexuel rituel final, \"Profane Fornication Manifest\", titre exclusivement destiné à l'édition limitée du 12 pouces, séance d'onanisme (quasi) instrumentale où seuls les râles de plaisir d'une femme dont on devine qu'elle se masturbe en scandant le nom de Dieu avant de céder la place à des imprécations masculines, le rythment avec fièvre et luxure. A l'écoute de ce méfait, on mesure combien Molestor derrière ses attributs de carnaval, est un vrai musicien, auteur d'une oeuvre cohérente et certainement pas médiocre comme ses détracteurs seraient tenter - à tort -de l' affirmer.

Profane Fornication Ejaculation (ahhh putain, ce titre !) peut très justement être considéré comme son effort le plus abouti à ce jour, délicieux sacrilège suitant le stupre et le fluide vaginale par tous les pores avec une science du riff pollué tout à fait admirable. Un grand disque.

Childéric Thor - 8/10