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Anal Blasphemy : The Perverse Worship Of Satanic Sins

ANAL BLASPHEMY - The Perverse Worship Of Satanic Sins

Night In Terrors, 2014

Black Metal, Finlande

CD

Son label Hammer Of Hate désormais fermé, Molestor Kadotus peut donc pleinement se consacrer à Anal Blasphemy, comme l'illustre une régularité créatrice enfin retrouvée quand bien même l'homme n' a jamais vraiment été avare de sa semence diabolique. Quelques mois à peine après avoir livré le EP Misanthropy (Purification Manifest), le Finlandais revient salir les platines avec un format dont il a toujours été très friand, à l'image de bon nombre de ses collègues de ténèbres du reste, celui du split.

The Perverse Worship Of Satanic Sins marque ainsi sa cinquième alliance avec d'autres créatures infernales. Passons sur sa pochette dont le mauvais goût assumé n'en excuse pas la laideur - dans un registre similaire mêlant sexe et satanisme, on a connu Molestor plus inspiré ! - pour nous concentrer sur un contenu que ce dernier partage cette fois-ci avec FORBIDDEN EYE, entité qui écarte les jambes entre la Suisse et les Etats-Unis. Le menu se répartit en sept pistes dont une intro que signe le second.

Etonnamment, ce n'est pas vers Anal Blasphemy que va notre préférence. En effet et bien qu'il n'invente rien, se contentant de réchauffer une recette éprouvée, son partenaire se fend d'un black metal nerveux qu'irriguent des riffs obsédants, vigie perçant la nuit. Sans doute ses airs tenaces de déjà-entendu (\"Monastery Of Satan\") ne sont pas étrangers au plaisir instantané qu'il procure. Peu importe car FORBIDDEN EYE, à sa mesure modeste, maîtrise son sujet jusqu'au bout de ses doigts fourchus. Eculé certes avec son chant de gargouilles énervées, un titre tel que \"The Moon Of The Blood Serpent\" fait son trou sans mal, mid-tempo fiévreux secoué par de brusques accélérations.

De son côté, la verge lourde reconnaissable entre mille, le Finlandais fait ce qu'il sait faire de mieux, du pur Anal Blasphemy, autant dans le fond qui baigne dans ce stupre blasphématoire coutumier que dans la forme, souvent pesante (\"Licking The Cunt Of Chaos\"), toujours sale et épaisse. Ni pire ni meilleur que d'habitude, Molestor Kadotus ne surprend guère, sauf avec \"Birth-Death- Rebirth\", pénétration longue de plus de neuf minutes dont on attendait beaucoup mais qui ne réussit au final qu'à s'étirer un peu inutilement durant une seconde partie malheureusement sans grand intérêt, après un premier segment pourtant non dénué d'une aura perverse. Même en petite forme, on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie (si l'on peut dire) pour Anal Blasphemy, groupe au charme (?) unique, artisan d'un black metal qui n'appartient qu'à lui.

Childeric Thor - 7/10