Vynil solution, 1992
Death Metal culte, France
Full length
Mercyless c'est une belle histoire qui commence en 1987, à Mulhouse, sous le nom tout d'abord de MERCILESS. Sous ce patronyme sortent tout d'abord trois demos, respectivement Immortal harmonies (1988), Visions from the pas t (1989) ainsi que Vomiting nausea (1990). Intervient alors le changement d'appellation, en raison des Thrasheurs suédois au nom identique. Contrairement à NIHILIST qui s'est transformé en ENTOMBED pour les mêmes raisons, les mulhousiens préfèrent remplacer le i par y, devenant alors Mercyless. Signant alors chez Vinyl solution, Mercyless s'apprête en 1991 à sortir son premier album : Abject offerings .
Bien qu'enregistré en 1991, Abject offering s ne sort qu'un an plus tard. L'une des raisons de ce retard est l'illustration de l'album. Voulant utiliser une peinture de Salvatore Dali, le groupe en demande tout simplement les droits...ce qui a pris du temps. Mais Juin 1992 voit enfin l'album sortir.
Une lente et courte intro nous fait doucement pénétrer dans Abject offering s, puis c'est les Enfers. Cet album est une véritable montagne russe où s'alternent les descentes ultra rapides et les montées plus lentes. D'ailleurs, cette alternance entre passages aux tempos rapides et plus lents ne donne pas la sensation de laisser du répit, mais plutôt celle au contraire de laisser voir le désastre venir. On est piégés par ces courts répits et breaks hypnotiques pour être emportés dans d'intenses tourbillons de riffs. Au fil de l'écoute, Mercyless rappelle beaucoup MORGOTH par exemple. Quant au chant, il n'est non pas d'un guttural profond et rauque mais plutôt fait d'un mélange entre Schuldiner (DEATH) et Tardy (OBITUARY). En ce qui concerne les compos, leur alternance rythmique très nette et leur complexité (sans que ce soit trop technique non plus) demandent un minimum de maîtrise, parfaitement acquise par les musiciens (ce qui au début a été un problème chez DEICIDE par exemple, avec la maîtrise imparfaite des frères Hoffman).
Une bonne production, des bonnes compos, une superbe pochette...tout était là pour faire d' Abject offerings un album cultissime et un classique, mais l'occasion fut manquée. La faute principalement au retard de sa sortie. En 1992 le Death a déjà explosé et Abject offerings se retrouve submergé par une multitude de groupes et de sorties qui inondent le marché. Néanmoins, il n'en demeure pas moins un classique de l'ombre et une perle de Death français.