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Panic Fest # 6

21-22 juillet 2023

Saint-Félix (Haute-Savoie)

La sixième édition du Panic Fest avait lieu les 21 et 22 juillet au complexe sportif de Saint-Félix avec douze groupes à l’affiche, français ou internationaux. Les festivaliers ont pu profiter d’un beau soleil d’été pour écouter du punk, du métal et du rock.

La première soirée offre une programmation 100% rock, présentant toutes les facettes du style. Les rockeurs locaux de Stereosuckers ouvrent les hostilités devant un public clairsemé malgré une set list plaisante mix de rock californien et de punk. Bonne mise en bouche pour ce jeune groupe local (né en 2020) ! Ils laissent les planches aux Toulousains de Damantra. Ce groupe, menée par une chanteuse, propose un Blues/Rock est un peu mou à mon goût, qui détonne avec le reste plus « couillu » de l’affiche. Les choses sérieuses commencent avec 1000mods, les vétérans grecs du Stoner Rock. Fondés en 2006, ils possèdent quatre albums à leur actif. Bien à l’aise, ils proposent un show énergique et des titres qui accrochent le public dans la pure lignée du style. Les Australiens de The Cloverhearts clôturent magistralement la soirée grâce à un Celtic Punk bien fichu : la rage du punk lignée NOFX/Greenday, mariée avec le côté folk de la cornemuse fait bien bouger le public, d’autant que le chanteur peroxydé sait mettre la bonne l’ambiance. Original, à découvrir !

Le second jour du festival annonce l’arrivée du gros son. Les Français de Perseide inaugure la deuxième journée du Panic Fest. Malgré un public modéré, l'enthousiasme était palpable, car la réputation de ce quattuor lyonnais formé en 2010 les avait déjà bien précédés. Dès les premières notes, leur rock/metal mélodique a séduit les spectateurs : grosses rythmiques de guitares, teintées d’ électro, portées par une ligne vocales intense ont bien lancé la journée.

Puis les ovnis de Viceprez débarquent à sept membres, dont trois guitaristes (!), et une front girl punkette déchainée : pas de doute, nous sommes dans le pur punk/rock des années 80’. Ce collectif DIY à cheval sur la France, l’Italie et l’Allemagne est de création récente (2020) mais n’est pas composés de débutants. Avec deux albums à leur actif, ils font fait preuve d’une belle énergie communicative sur scène : une très bonne surprise !

Cure for the Ghost est un groupe local venu prouver que notre belle région possède quelques talents en termes métalliques. Avec un album sorti en 2023 à leur actif, le groupe fait déjà preuve d’une belle maturité scénique et musicale. Leur style unique, un néo-metal influencé par Bring me the Horizon ou Deftones, s'est révélé être une belle expérience sonore. Cure for the Ghost a bien su captiver son auditoire, avec ses riffs puissants, aux mélodies accrocheuses et surtout une alchimie singulière créée par les différentes voix, le tout servi visuellement par un univers cyberpunk.

La violence sonore monte d’un cran avec les Lyonnais de Deathawaits. Né en 2002, le groupe a fusionné les genres death metal, thrash metal et deathcore pour créer une expérience musicale intense et captivante. Le concert a été marqué par des riffs déchirants, des rythmes frénétiques et des growls perçants. La foule a été entraînée dans un tourbillon d'énergie, se déchaînant au rythme des breakdowns destructeurs. Une surprise attendait les fans lorsque Julien Truchan, figure emblématique de la scène metal française, a été invité sur scène pour un morceau épique. Cette collaboration exceptionnelle a fait monter l'excitation à son paroxysme: pogos garantis !

Insanity Alert s’est formé en 2011 en Autriche ; ce quatuor thrash metal/crossover à la sauce DRI ou SOD a offert une prestation qui a aussi bien fait réagir le public. Armés de riffs effrénés, Insanity Alert a envoyé une véritable décharge d'énergie dans la fosse. Heavy Kevy, le chanteur, a captivé l’auditoire en fiasant le pitre sur scène, dévoilant des messages sur des pancartes qu’il jette ensuite dans le public. A cette bonne dose de dérision, la foule a répondu en faisant exploser un mosh pit endiablé. 

Puis les Hollandais de Born From Pain sont descendus pour nous envoyer leur hardcore métal teinté de punk de bonne facture. Ces vétérans se sont formés en 1997 et ont sortis sept albums, autant dire que la réputation du gang n’est plus à faire : leurs riffs de tueur, leur groove brutal et leurs beatdowns agressifs ont fait mouche dans le Public maintenant bien chaud.

 La nuit est maintenant tombée et d’autres vétérans, français cette fois, montent sur les planches. Après neuf albums et un line-up tout bien renouvelé, voilà Benighted propulsé en tête d’affiche du Panic fest. Ces dignes représentants hexagonaux du brutal/death depuis 1998 sont toujours debout et toujours en grande forme !  le public compact massé devant la scène les attend avec impatience. Le concept morbide des paroles autour de la schizophrénie, inspirée de l’expérience professionnelle du chanteur Fabien Truchan (seul membre d’origine) est servi par des riffs bien puissants et groove afin de faire péter les cervicales du public ! De la brutalité musicale, mais aussi une belle communion avec le public : un grand moment de métal extrême ! Un 10e album serait d’ailleurs en route...

Après cette tête d’affiche ébouriffante, Bagdad Rodéo semble chargé de clôturer le fest en diminuant l’intensité décibélique. Le groupe délivre un rock’n’roll se voulant rebelle et mais en fait pantouflard, avec des lyrics relevant du prêchi-prêcha politisé et moralisateur. Ils détonnent franchement avec le reste de l’affiche, et l’heure tardive fait qu’un partie du public déserte la fosse afin d’éviter le traditionnel méga bouchon de la sortie.

Le Panic fest a connu cet été une fréquentation en hausse, avec 1500 personnes : bravo aux 80 membres de l’équipe du festival, mobilisés dans une ambiance de fête ! Il est toujours intéressant de découvrir des groupes méconnus le temps d’un festival, même si les styles très éclectiques ne correspondent pas toujours à notre vision du gros son. L’orga pourrait étoffer son programme avec des groupes folk ou black métal. Quoiqu’il en soit, elle a su tenir le coup au fil des années malgré les aléas causés par la pandémie. Nous attendons donc avec impatience la 7e édition prévue les 19 et 20 juillet 2024. 

Atheos & Autocratôr