06/09/2002
Cran-Gevrier
En deux jours, de nombreux groupes ont défilé sur la scène de cette petite salle méconnue du public métallique local annécien. Des styles variés y étaient représentés, allant du punk teenagers sans couille au neo metal de merde.... Mais la rumeur (exacte) annonçait que l'affiche du samedi soir serait assez musclée. Certains groupes ont donc retenus notre attention.
Les D.T.R.V. officient dans une veine punk core fraîche et pêchue. Les musiciens se font plaisir sur une musique simple et entraînante. Les paroles lancent des pics aux cibles de prédilection du punk. Ainsi est dénoncée la " TV-réalité " ou encore les sectes. Tout cela est bien sympathique et nous sommes à deux doigts du headbanging !
Mais le clou du spectacle fut sans conteste MICHEL SARDOU, groupe de grind grenoblois ! leur nom alimentait déjà les discussions depuis plusieurs jours mais tous étaient bien loin de s'imaginer du " show " totalement décalé qui allait se dérouler sous nos yeux ébahis ! Chaque membre est déguisé en un personnage précis : la pute (à la guitare), l'Arabe de service (à la batterie), l'adepte du KU KLUX KLAN, un patient de l'asile et ... un skieur, en tenue complète ! Ces trois derniers officient au chant ! Autant vous dire déjà que, musicalement, ça ne volera pas haut ! Mais qu'importe, le groupe MICHEL SARDOU fait n'importe quoi : morceaux d'1 minute maximum avec 2 riffs de guitare et un tabassage intensif sur la caisse claire uniquement ! Face à cette musique répétitive et bruyante, les virtuoses constipés crient déjà à l'imposture mais n'ont guère le temps de peaufiner une théorie sur le sujet puisque le public et le groupe se lâchent complètement et tout part en vrille dans les règles de l'art (cette fois !). Dès le titre I just wanna fuck your mother, les chanteurs se mettent des pains entre eux (le skieur se vautre, déchausse et donne des coups de bâtons de ski !), se jettent dans le public sans retenue et essuient, évidemment, moult coups de pieds au cul et pipes dans la tronche ! Ils tirent des beignes au hasard dans le public (l'un d'entre nous en a fait les frais, mais il s'est généreusement rattrapé ! Hé hé !). Pourtant, ils n'ont absolument pas le physique de l'emploi car ils sont maigres comme des coucous ! Entre les morceaux, ils provoquent carrément le public déjà surchauffé avec des mots d'auteurs tels que : " Vous êtes tous des pédés " ou encore " Et vous avez payé pour voir cette merde " (c'est vrai, je l'avoue: 5 euros !). Sans oublier le classique mais néanmoins indispensable " Un grand Sieg Heil pour la race blanche ! " qui fait mouche tout de suite vu qu'une nana enragée par la citation se jette sur l'un des chanteurs en le traitant de " petite b**e " ! La sécu doit intervenir... L'ambiance s'alourdit donc et nous sortons faire une pause bien méritée ! Plus tard dans la soirée, les MICHEL SARDOU se sont fait virer des lieux après avoir déclenché une nouvelle échauffourée ! Au moins, ce groupe ne pêche pas par manque d'originalité. Mais, ce soir, où était la part de second degré ? Mystère...
Enfin, HUMAN SIDE, groupe de hardcore annécien, vient défendre son mini-album Torsion. Nous connaissons peu cette scène,mais il semble que ce groupe la défende avec brio : musique froide, riffs tranchants, syncopés et pêchus, batterie métronomique, chanteur endiablé, simulant des poses de close-combat tout en vociférant ses textes ! C'est tout de même à découvrir ! Un seul petit défaut : difficile de headbanguer là-dessus...
Conclusion : loin des grandes tournées européennes, les événements locaux réservent parfois des surprises...