13/06/2003
Undertown, Genève
Ce vendredi soir là, rendez-vous à l'Undertown de Meyrin (banlieue de Genève). J'arrive, bois quelques bières et attend un moment avant de rentrer (ils étaient un peu en retard ce soir-là). Et je découvre cette charmante salle au sous-sol (les Suisses ont une fâcheuse habitude de tout enterrer, un jour ils enterreront mêmes les morts !).
Premier groupe à ce présenter devant la scène, Psychotrope. Ils pratiquent un hardcore fortement influencé par le death metal. Energique mais c'est pas ma tasse de vodka. Il faut dire qu'à Genève on compte un groupe de hardcore au mètre carré. Mais bon, on ne peut pas leur en vouloir. En France, pour le même style, nous on a le droit à 10 racailles qui demandent une cigarette à la seconde. Le public jeune a pris son pied mais les férus de death metal criaient " horreur ".
Puis on suit avec Deceit, un groupe de death metal avec des influences hardcore. Au début, j'ai trouvé ça plaisant puis j'ai trouvé ça chiant. Il faut dire qu'à Genève on compte un groupe de death metal au kilomètre carré. Alors il peut y avoir des bons groupes et des moins bons. avec Deceit fait partie de ceux-ci. Quoi dire ce plus sur ce groupe ? rien.
Fractal Point monte donc sur scène devant un public d'environ 150 personnes entièrement acquises à sa cause. Quand ils ne jouent pas, les musiciens ne payent pas de mine : cheveux courts, chemises ou polos de couleurs. Seul le chanteur impose le respect de part sa stature ! Mais dès le premier morceau, ils ont mis une claque à tout le monde. Le groupe officie en effet dans un death metal puissant et technique à en faire pâlir plus d'un, bien que manquant parfois d'originalité. Alternant mid-tempos assez lourds et passages hystériques plus brutaux, la musique de Fractal Point est assez variée, prenant dans la scène death actuelle ce qui se fait de mieux. Mais outre les qualités musicales du groupe, il y a aussi de formidables qualités humaines. Le groupe ne se prend pas la tête, joue pour se faire plaisir et le public semble l'avoir compris. C'est donc dans une très bonne ambiance que les métalleux présents ce soir se sont mis à bouger sur une musique qui ne demandait que ça. Un set en somme très agréable, carré et techniquement sans faille. Fractal Point est sans aucun doute un groupe de scène !
Après une demi-heure de pause, c'est autour d'Ipsum d'envahir la scène. Là, on ne joue plus dans la même catégorie. Autant Fractal Point joue pour s'amuser, autant Ipsum semble vivre sa musique au plus profond de son être. Ca se voit ! Le black metal mélodique du groupe acquiert sur scène une dimension que je ne lui connaissais pas. Sombre, glacial, mélancolique sur album, la musique d'Ipsum devient violente et incroyablement puissante sur scène. Tous les musiciens se donnent à fond, allant même jusqu'à nous offrir une excellente reprise de Carcass malgré la souffrance visible de Sarah (guitare), contrainte de jouer avec un doigt cassé ! La seule véritable déception est venue du public assez statique dans sa majorité. Heureusement que les Français, dont votre serviteur, étaient là pour mettre l'ambiance tout au long d'un show qui le méritait amplement. Bien sûr, les conditions n'étaient pas toutes réunies pour que le groupe soit au top (fatigue, doigt cassé de Sarah). Mais ils nous ont montré ce soir un aperçu de leur talent plus que prometteur ! Espérons que Jeff, leur nouveau manager les fasse tourner plus souvent car Ipsum mérite vraiment le déplacement : pour moi le groupe de la soirée !
Le premier jour du Brutal Festival fut donc pour moi une vraie réussite. Je suis aussi ravi que ce festival se soit aussi bien remis de l'annulation de la dernière édition par les autorités de Thônex. Je ne peux donc que souhaiter longue vie au Brutal Fest !