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Das Ich / Morthem Vlade Art / SynokaÏde

30/10/2004

Romans

Cette soirée gothic electro s'inscrit dans le cadre du Noyzik Fest 2, festival organisé par l'association Toxic Live.En ce qui me concerne, ce concert avait donné lieu à un réel dilemme puisque Kirlian Camera (formation italienne culte d'electro dark) passait le même jour à l'Usine à Genève. Il était impossible d'être au deux endroits à la fois. Dilemme non pas entre Das Ich et Kirlian Camera, puisque j'avais déjà vu les deux groupes. Pour Das Ich, c'était en novembre 1998 au défunt Pez-Ner à Lyon. La prestation m'avait extrêmement déçu, c'était d'ailleurs à l'époque d'Egodram (15 jours après j'assistais à Der Blutharsch au même endroit, autant dire que c'était autre chose...). Et pour Kirlian Camera, c'était à Neuchâtel, en Suisse Romande, il y a quelques années à la Case à Chocs pour une très bonne prestation. Ca aurait donc été vite trancher. Le dilemme était en fait entre Morthem Vlade Art et Kirlian Camera.

C'est SynokaÏde, de Romans si je ne me trompe, ouvre la soirée dans une salle spacieuse mais pas encore très remplie. Ce groupe inconnu pour moi, trouve son origine, cela est certain, dans le nom de ses fondateurs puisque le groupe est né de la rencontre de trois musiciens venant de la musique électronique officiant dans des courants différents : Arcaïde (industriel expérimental), Lok-8 (dark electro) et H-Synik (electronica). Le groupe est annoncé comme pratiquant du crossover. En un sens cela est exact puisqu'on a un groupe electro dark avec guitares. Cependant il ne s'agit pas vraiment de metal indus comme on pourrait s'y attendre mais d'un style electro dark " bourrin " comme certains disent puisque les guitares sont traitées par des machines et électronisées. On a un donc un résultat rappellant parfois les excellents espagnols Allied Vision en moins bien ou d'autres formations electro dark violentes. Idem avec des voix un peu à la Evil Toys. Une bonne prestation donc pour les cinq (ou plus, je ne sais plus) musiciens, même si le chanteur principal (il y en avait parfois deux) faisait un peu trop " bourrin " à mon goût...

Morthem Vlade Art - Romans, 30/10/2004

Morthem Vlade Art - Romans, 30/10/2004

Ensuite le trio français (initialement duo) de Morthem Vlade Art (www.facebook.com/Morthem-Vlade-Art-101903129894562) prend la relève. C'est bel et bien pour eux que je suis là ce soir tout en connaissant assez peu finalement (mise à part quelques titres) ce que fait le groupe actuellement. Car après un très bon premier album Herbo Dou Diable en 1997 et un deuxième Organic but not mental en 1999 fort appréciable, le groupe est ainsi passé d'un gothic deathrock avec des morceaux néo classiques à un style beaucoup plus dark pop intimiste, le groupe étant d'ailleurs présenté par les organisateurs comme un groupe de pop sombre. Et c'est vrai qu'avec leur cinquième album Absente Terebenthine (toujours chez Pandaimonium Records), on est dans une musique toujours plus sobre et dépouillée avec des morceaux comme E-clipse dont le clip était projeté en arrière-fond (des images étaient projetées pratiquement tout le long de la prestation) ou Someone with Transparent Eyes. Concernant les anciens albums, un seul titre seulement du premier Herbo Dou Diable avec Closer to me (bon il est vrai que les morceaux plus néo classiques ne collent plus trop au style d'aujourd'hui), et Silent Cries d'Organic but not mental. Le reste est donc dans ce style " dark cold pop " avec parfois des sons electro proches de Depeche Mode mais en plus froid. L'ensemble est d'ailleurs baigné dans une ambiance très dépressive. Il n'y aura d'ailleurs pas de rappel, la chanteuse s'étant d'ailleurs absentée au cours du dernier morceau après avoir fumé une clope. Les musiciens ont à ce propos une mine si l'on peut dire assez vidée, assez dépressive surtout pour Emmanuelle dans sa tenue très sobre, mini-jupe grise. Le chanteur qui passe de la guitare aux synthés, a lui un style décadent très 80's que ce soit dans la coupe de cheveux ou le look, t-shirt rouge avec une cravate. Au final, une prestation que j'ai trouvé très bonne et très efficace dans ce nouveau style très intimiste (en tout cas pour moi qui en suis resté aux deux premiers albums ) adoptés par le groupe, et dans leur cas très bien pratiqué.

Arrive le tour des Allemands de Das Ich (www.dasich.de), une des références de la scène electro gothique, très attendus par le public, cette fois-ci plus concentrés et plus nombreux. Le set commence par un très bon titre du premier album Die Propheten (1991), Es ist ja Krieg. Ce qui annonce donc une prestation supérieure à celle de 1998 que j'avais trouvée assez pitoyable. Il est vrai que l'album Antikrist sorti en 2002 proposait à nouveau une musique plus intéressante, même si le Das Ich à l'imagerie très froide des débuts (Die Propheten en 1991 et Staub en 1994) appartient au passé. En effet, il y a toujours maintenant ce côté " sympa " un peu trop présent. Mais les années ayant passé je m'y suis fait.. Même s'il est clair que ça n'a rien à voir avec les ambiances froides qu'émanaient les deux premiers CD. Toutefois, elles ressortent toujours sur les morceaux joués de l'époque, mais bon. C'est d'ailleurs Bruno Kramm qui met de l'ambiance chaleureuse, trop à mon goût, " Bonjour Romans", " Tappez des mains " et puis il y a eu le moment où Stefan Ackermann a dû se rendre aux toilettes. Etant long à revenir, Bruno Kramm a alors dû combler le blanc par de l'animation. C'est le terme approprié. Pour le déroulement du set, on retrouve donc les trois membres du groupe avec tout leur attirail bizarre : les deux synthés sont reliés, telles deux aiguilles d'une horloge, par un objet métallique et ainsi ils avancent ou reculent. C'est assez bizarre en fait et à chaque prestation comme cela. Et puis, le chanteur Stefan Ackermann est un sacré personnage dans ses mimiques étranges et théatrales, rien que dans son physique hors du commun, presque squelettique. Concernant le contenu musical, on retrouve justement de vieux titres comme le titre culte Kein und Abel et le show se termine comme en 1998 avec l'excellent morceau froid Gottes Tod avec un Ackermann crucifié sur ce micro très étrange constitué de ferrailles et de cercles. Sinon, on retrouve les classiques, comme l'inévitable tube du groupe, Destillat, qu'on entend dans toutes les soirées electro goth et qui fait toujours son effet, même si pourtant c'est loin d'être un chef d'oeuvre. Donc au final une bonne prestation de Das Ich nettement supérieure à celle de 1998 pour une très bonne soirée d'ensemble.

Adnauseam