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Gods Of Metal

5 & 6 juin 2004

Bologne (Italie)

Samedi 5 Juin

C'est par un soleil de plomb et une chaleur étouffante que je suis arrivée à Bologne, paradis du metal pour 2 jours. Cette année, le Gods of Metal réunissait toutes sortes de gens bizarres... de la gothopouf au vieux hard rockeur sorti des années 80 (veste en jean avec des patchs, santiags...). Ah, les joies des festivals ! Bref... Ayant débarqué à 13h30, je n'ai pu assister à la performance de DARK LUNACY, INTO ETERNITY et DOMINE. Je suis donc arrivée pile poil pour le groupe allemand RAGE qui s'est débrouillé à merveille pour chauffer le peu de public présent.

Après 30 minutes de pause, c'est au tour d'ANATHEMA de monter sur scène. Bon, c'est sympa le metal atmosphérique mais c'est vite lassant en live (ou chiant pour être plus explicite). Mais cela m'a permis de visiter le site du festival (et par la même occasion de prendre peur en voyant l'état des toilettes) et de faire une sieste sur l'herbe. C'est déjà ça...

A 16h00, les Américains de SYMPHONY X se présentent à leur tour. Ah, les choses sérieuses commencent enfin ! Le son est même bon (chose exceptionnelle pendant le festival) ! Les titres de The Odyssey et de V s'enchaînent. Russell Allen, le chanteur, se montre très souriant et charismatique. SYMPHONY X respire la joie de vivre ! Et pour finir en beauté, c'est Of Sins and Shadows que les Ricains nous balancent en pleine face ! Du pur bonheur !

C'est ensuite à NEVERMORE de monter sur le podium. J'avoue avoir été déçue car le dernier album, Enemies of Reality, est une petite merveille. Malheureusement, peu de morceaux de cet opus ont été interprétés. Le groupe était limite désagréable, le son crade, le chanteur incapable d'aligner deux notes... Rien de très réjouissant en somme.

Et, deux minutes après le set de NEVERMORE, que voyons-nous ? De gros nuages noirs. Oh, une petite pluie ne fait pas de mal me direz-vous. Sauf quand cette pluie se transforme en averse de grêlons... En conséquence, un retour à la voiture et un changement de vêtements s'imposent. Revenue au site vers 19h30, j'apprends que STRATOVARIUS est repoussé au lendemain. L'équipe technique étant confrontée à quelques problèmes (bâche arrachée de la scène par exemple), nous avons donc attendu patiemment pendant deux heures, le temps de refaire la balance.

Enfin, à 21h30, le groupe légendaire JUDAS PRIEST nous fait l'honneur d'arriver sur scène. Des hurlements se font entendre dans le public dès l'arrivée de sa majesté, Rob Halford. Pour l'occasion, un décor de scène avait été monté afin de permettre au groupe (surtout à Rob Halford) de se hisser en hauteur (au plus grand plaisir des gens petits présents dans la fosse). Tous les classiques du groupes y sont passés comme The Ripper, Breaking The Law et bien entendu le fameux Painkiller qui a provoqué un certain chaos dans le public. Je ne sais pas quoi dire sur ce groupe tellement il est parfait et pro sur scène, c'est hallucinant... Le public était d'ailleurs tellement abasourdi qu'il n'y a eu que très peu de pogos. Rob Halford est un être à part entière : vampirique par moment, toujours une grande classe, majestueux... Mais son chant un peu en deçà de d'habitude, sauf dans les passages mélodiques où il nous montre toute sa puissance. Par contre, les musiciens jouent tous, sans exception, à merveille ! Ce concert est une vraie tuerie ! Après deux heures de pure folie, je quitte le festival afin de me reposer pour être en forme le lendemain.

Dimanche 6 Juin

Après une courte nuit de repos, je profite de l'opportunité pour visiter la magnifique ville qu'est Bologne. Juste le temps de prendre un petit déjeuner et hop, je retourne au festival. Inutile de vous dire que la pluie de la veille avait causé quelques désastres... Vive la boue !

DRAGONFORCE ayant été annulé (pour une raison obscure), je suis arrivée au moment où STORMLORD, groupe de black metal symphonique italien, montait sur scène. L'ambiance était bonne enfant, le chanteur tout souriant dans son haut de résille mais le groupe manque cruellement de professionnalisme. On se croirait à la Fête de la Musique. Et malheureusement pour eux, le son était horrible... Je ne peux même pas donner mon avis sur les compos en eux-mêmes, je n'ai rien entendu ! A ce que j'ai cru déceler, ça ne cassait pas des briques...

Un autre groupe de black metal est présent, NAGLFAR, de nationalité suédoise. Eux aussi ont hérité du syndrome " son catastrophique ". Dommage, car leur dernier album Sheol est digne des anciens Dissection. Le groupe est assez à l'aise sur scène, il ne leur manque plus que de l'expérience. A revoir dans de meilleures conditions.

Après 30 minutes de patience vient SODOM avec son bon gros trash metal. Moi qui ne connaissais ce groupe que de réputation, j'avoue avoir été surprise en bien. Leur musique est puissante, efficace, parfaite pour des concerts. Etant assommée par la chaleur, je n'ai pas été très attentive (ce n'est pas bien, je sais) mais leur prestation m'a conquise.

Changeons de style et passons au hard rock des années 80 avec THE QUIREBOYS, groupe (de bikers ?) anglais. Moment de détente pour tout le monde. Pour ma part, je m'assois sur la colline et admire la scène. Le groupe fait son show, mais il n'y a rien d'extraordinaire à en retirer. THE QUIREBOYS est un groupe que l'on pourrait trouver à une fête organisée chez nos parents où l'on danse le rock. Bref, passons.

STRATOVARIUS, qui devait passer la veille en fin d'après-midi, se retrouve à jouer à 14h30. Ayant entendu certaines rumeurs concernant les concerts de STRATOVARIUS, je redoutais de les voir sur scène. Mais les musiciens se sont bien tenus. Il n'y a eu aucun problème si ce n'est une mauvaise ambiance entre les membres du groupe. Mais bon, ça, c'est autre chose ! STRATOVARIUS a été, comme à son habitude, très pro, très carré. Timo Kotipelto tient toujours le public dans sa main et met une sacrée ambiance ! Les classiques tels Black Diamond, Kiss of Judas ou encore Phoenix sont joués et entonnés par le public venu nombreux pour les Finlandais. Un concert réussi, comme tout ceux que le groupe a déjà donné.

Ensuite, c'est au tour de W.A.S.P. de pointer son nez sur scène. Un rêve s'accomplit alors pour plusieurs centaines de personnes : assister à un concert de W.A.S.P. Ils n'ont pas du être déçus ! Alors que débarque Blackie Lawless sur scène, un cri de bonheur surgit de la foule enthousiaste. Le groupe interprète tous ses plus grands classiques en mettant le feu à la scène. Blackie joue avec son micro squelette pendant que les guitaristes occupent l'espace scénique et nous en mettent plein la gueule ! Décidément, il n'y a rien à jeter concernant les groupes américains, ils sont parfaits devant un public.

TWISTED SISTER me met également sur le cul, moi qui ne connaissais pas du tout ce combo américain. Je crois que c'est l'un des meilleurs groupes qui m'ait été donné de voir sur scène. Tellement d'énergie, d'ambiance... C'est ahurissant ! Les musiciens étaient, bien sûr, déguisés et maquillés à outrance, mais bon, on s'en fout de ça. Avec des hymnes comme Burn in Hell, I wanna Rock ou encore We're not Gonna Take It, comment ne pas enthousiasmer 5 000 personnes ? C'est d'ailleurs le seul groupe ayant réussi à faire lever et chanter ce public si nombreux. Chapeau ! Rien que pour cela, ils méritent une ovation.

L'ambiance en prend un coup quand arrive MOTÖRHEAD. Personnellement, j'ai un peu de mal à supporter le statisme de ce groupe, mais le public dans la fosse avait l'air ravi. C'est l'essentiel... Mais le problème est que MOTÖRHEAD n'a pas eu l'idée d'interpréter les classiques du groupe. Dommage, déception pour tout le monde... Résultat, j'ai fait une petite sieste et me suis fait réveillée par le solo du batteur. Et je n'ai qu'une chose à dire : ce batteur est monstrueux ! La seule bonne surprise de ce set, d'ailleurs...

Le festival des groupes américains continue avec TESTAMENT. Après 8 albums à leur actif, le groupe de Trash s'en sort avec les honneurs. Leur show est parfait. Et après deux groupes de hard rock, ça fait du bien d'entendre à nouveau de la brutalité ! Le chanteur Chuck Billy bouge tout le temps, joue avec le public. Les musiciens en font de même. Je n'ai malheureusement pas retenu le titres des morceaux joués, mais bon... Tout cela était très efficace sur scène ! Tellement efficace que le public en redemande à chaque fois ! Jusqu'à ce que l'ingénieur du son décide de couper les micros afin que TESTAMENT quitte la scène. Attention, ça ne rigole pas avec les horaires !

Enfin, après une demi-heure d'attente, le clou du spectacle arrive : j'ai nommé ALICE COOPER. Alors là, c'est la claque ! Je ne pensais pas qu'un homme, à cet âge là, pouvait se montrer aussi énergique sur scène. C'est un vrai show à l'américaine ! Le spectacle conte une histoire ; pour cela, des " combats " entre une femme et des loubards sont organisés, des ballons de baudruches gonflés sont lancés dans le public... Jamais rien vu de tel sur scène ! ALICE COOPER chante à merveille et ses musiciens sont de vrais dieux. Donc musicalement aussi, c'est parfait ! Les titres s'enchaînent, tout passe si vite. Et à 23h30, tout se termine, pour de bon. Je quitte donc le festival ébahie, la tête remplie de souvenirs. Pour mon premier festival, il y a pire !

Duskrasia