27/082004
L'Usine, Genève
Cette soirée s'inscrit dans le cadre des soirées electro dark organisées par le Kab de l'Usine et qui a déjà donné l'occasion de voir bon nombre de groupes intéressants oscillant entre electro dark, gothic, cold wave avec entre autres The Cruxshadows, Violet Stigmata, Von Magnet et d'autres. Cette soirée electro dark XXIX nous propose un programme plus intéressant puisqu'elle met à l'honneur le style neo folk / dark folk en partenariat avec Shayo. En effet, Shayo n'est autre que le nouveau label suisse (ex-Abstract) d'In My Rosary. Il semble que Shayo souhaite orienter la dark folk à contre-courant de son imagerie actuelle jugée très tendancieuse en la réorientant plus vers une imagerie romantique, heavenly. Mais quel peut-être l'intérêt de faire un report live d'un style si éloigné du metal ? Tout d'abord parce que personnellement j'affectionne tous ces styles et en particulier la nouvelle scène dark folk. Et ensuite parce qu'il existe des passerelles entre ces scènes posées par des groupes comme Empyrium ou le deuxième Ulver (l'album acoustique) ou encore certaines productions du label avant-gardiste Prophecy Productions.
La première partie est ainsi assurée par l'artiste Matt Howden, déjà très connu par ses participations dans Sol Invictus, l'Orchestre Noir et autres formations de qualité. Il nous délivre une prestation égale à lui-même, nous livrant ainsi les morceaux de Sieben, composés uniquement à l'aide de son violon et de multipistes au violon composées en direct par des boucles. C'est la troisième fois que je voyais Matt Howden en unique représentant de Sieben. Ses prestations sont toujours aussi agréables. Sieben est certes passé récemment dans le cadre des Accoustic Sundays organisés par Shayo, mais c'était au Moloko Bar. Sur la scène de l'Usine, le virtuose est plus imposant, notamment avec une projection d'images assez hypnotiques en fond, le tout avec un rappel.
In My Rosary prend le relais mais nous fait pénétrer dans un univers et un romantisme différents. Ici c'est un style plutôt cold wave qui est proposé incluant des ballades à coloration neo folk comme Ikon par exemple ou les excellent Clan of Xymox, en moins bien cependant, ou encore Collection d'Arnell Andrea. Le groupe débute avec le titre assez dancefloor All we have de l'album In the shades of cats ainsi que Confused by the time. C'est une évidente rupture avec la scène apocalyptic folk. Ici le terme " folk " prend un sens différent. Il évoque les ballades romantiques acoustiques du groupe qui se mélangent à un style cold wave modernisé notamment avec la boite à rythme electro, une fois encore assez proche de Clan of Xymox mais en inférieur. L'atmosphère dégagée est celle évoquée par le look du groupe, typique 80's : cheveux en l'air (malgré les quelques cheveux blancs), chemises à rayures typées romantisme, non sans rappeler assez bizarrement l'Indochine des 80's ou encore chemise blanche pour ensemble noir. La surprise est quant à elle la présence d'un saxophone assez désappointant aussi bien au niveau visuel que sonore. Le concert dure une bonne heure pour ce groupe déjà ancien et pourtant si méconnu, ainsi qu'un rappel de trois titres. Une soirée donc fort sympathique qui nous livre une vision nouvelle à travers un mélange de genre par le biais du mot " folk ".
