06/05/2004
Zoo / L'Usine, Genève
La soirée débute avec Deceit, groupe suisse romand pratiquant un deathcore énergique mais sans grande originalité. On notera en guest un autre chanteur sur un titre à la voix plus death gutural. Ce style urbain (trop à mon goût) semble assez typique d'un grand nombre de groupes suisse romand.
Place ensuite à The Nightshade, autre groupe romand qui a déjà sorti un album et une fois encore assez typé suisse mais cette fois-ci dans l'héritage du Samael deuxième époque et Crematory (notamment pour le chant) puisque le groupe pratique un electro dark metal. Effectivement ce metal à consonance " samaelienne " semble très répandu sur les terres suisses aujourd'hui mais n'a-t-on pas parlé de black metal norvégien, évoquant ainsi l'idée que des styles seraient localisés géographiquement. La prestation de The Nightshade est beaucoup plus intéressante que la précédente. Pourtant le public, qui s'est peut-être défoulé sur le premier groupe, semble peu réceptif et plutôt cantonné au bar. Dommage puisqu'il s'agit d'une bonne prestation avec de bons morceaux entraînants avec des intros electro entraînantes. C'est prometteur. Si les fans ne sont pas légion, en revanche une groupie (plutôt bourrée) semble se manifester et monter même sur scène.
The Nightshade cède ensuite sa place à un groupe, pour moi inconnu, du Nord de la France : AEONS. Il s'agit d'une sorte de stoner metal avec un chant un peu criard (un peu à la Golgotha dans un autre style pour ceux qui connaissent) et parfois une seconde voix claire seventies, ainsi agrémenté d'effets aux synthés. On entre donc dans un monde de baba cool, notamment avec une façon de danser du chanteur sûrement inspiré de Lee Dorian de Cathedral. Un groupe un peu à la Spiritual Beggars et consorts, mais avec des éléments originaux qui les font sortir un peu du lot. On notera une dédicace assez typique dans ce style de musique aux fumeurs de marijuana... Bref, c'est vraiment un délire spécifique et franchement pas trop mon truc mais le public semblait apprécier.
SUPURATION entame finaleùent une longue installation de près d'une demi-heure, malgré le retard de la soirée, afin de nous servir une prestation de qualité ne débutant cependant que vers 0h45. Un show qui essaie de retranscrire les concepts psychologiques et fictifs du groupe, notamment par l'effet des lumières (parfois comme des phares...). SUPURATION n'est autre que SUP mais cette réappropriation de leur ancien nom marque une sorte de retour à une sorte de metal d'inspiration death, très mélodique avec une voix gutturale plus présente comme en témoigne le très bon récent album Incubation. On notera d'ailleurs la présence d'anciens morceaux (du premier album) ainsi que des morceaux de la période SUP, bien évidemment. Une prestation professionnelle où on ressent la complexité et la technique des morceaux, ainsi que l'esprit qui les anime. Ce fut n show alliant puissance et mélodie. Que dire de plus si ce n'est qu'il s'agit là d'un très bon concert.