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Adler\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\'s Appetite

11/02/2005

Wigam, Budapest (Hongrie !)

Steven Adler, archétype même de la star oubliée des 80's, en visite à Budapest, un dimanche soir, avec son nouveau groupe, formé d'autres " grands noms " du rock héroine-cuir-paillettes (ex-chanteur de L.A. Guns, guitaristes de Vince Neil et de Slash's Snakepit). On avait du mal a y croire. Et pourtant, a la vue des passagers du tram 47, nos doutes eurent tôt fait de se dissiper. Perfectos cloutés (certains blousons allaient même jusqu'à afficher en lettres pailletées la légendaire formule : " Rock N Roll ", que d'aucuns attribuent a Schopenhauer), permanentes blondes et t-shirts à l'effigie du beau Axl. Nous allions bel et bien assister, en ce jour traditionnellement consacré au Seigneur et à Jessica Fletcher, à la renaissance éphémère de l'esprit rock'n'roll de L.A., orchestrée par ses moins dignes représentants.

Adler's Appetite - Wigwam, Budapest, 11/02/2005

Lorsque nos cinq lascards investissent l'espace scénique, la salle à moitié remplie entre en effervescence. Précisons que le show s'ouvre immédiatement sur une reprise des Guns, It's so easy. L'un des titres les plus agressifs d'Appetite for Destruction nous est asséné avec pas mal de punch. S'ensuivent Nightrain, My Michele, Mr Brownstone, Patience et quelques compos plutôt convaincantes... Certaines covers sentent un peu le réchauffé et ont beaucoup plus de peps en version originale. Ce qui, bien sûr, n'entame en rien l'enthousiasme enragé des fans du premier rang, agés de 15 ou de 40 ans. Plutôt en retrait, le chant (pour le peu qu'on entend) semble correct, bien qu'assez éloigné des légendaires gueulantes d'Axl. On appréciera la relative sobriété du bonhomme qui, s'il n'a ni le charisme ni la voix de son " prédecesseur ", a pour lui de savoir éviter le ridicule et de ne pas verser dans de grotesques extravagances scéniques. L'un des gratteux, légèrement cocaïné, se charge d'ailleurs de pallier a l'absence de W. Axl Rose, en multipliant bonds et autres gestes estampillés  "rock ricain ". Très classe au demeurant ! Et Steven Adler, plus souvent debout qu'assis derrière ses fûts, se livre a un véritable cabotinage, allant parfois jusqu'à stopper un morceau en cours de route pour faire le cake sur le devant de la scène. Définitivement fier de son passé, et manifestement heureux d'être là (toute la salle est venue pour voir sa tronche, et il le sait, le bougre !), l'ancien gunner nous montre que, visuellement parlant, il semble s'en sortir beaucoup mieux que ses comparses des beaux jours. En effet, si son jeu n'a pas beaucoup évolué durant toutes ses années, le temps, l'alcool et le reste ont à peine affecté son apparence générale,. On croirait presque, à certains moments, revoir une vidéo d'époque. Si l'illustre batteur monopolise au début l'attention du public, la " starification "' se répartit mieux par la suite. Chaque musicien commence à se la jouer pas mal (le contraire eut été scandaleux, de la part d'un rock band de L.A. !) et à prendre le micro pour s'essayer au chant. L'attitude et le look post glam des gratteux font sensation et on perçoit au sein du groupe une réelle entente, une cohésion qui faisait défaut à la grosse multinationale Guns N'Roses au début des 90's. ADLER'S APPETITE joue avant tout sur le coté " rock n'roll sans compromis " et s'apparente tant bien que mal au combo qui, en 1987, accouchait d'Appetite for Destruction. Quel bonheur que d'entendre Knockin on Heaven's Door dans sa version la plus pure, sans chanteuses R'n'B ni percussion afro-cubaine ! Les cinq rockers nous réservent par ailleurs de véritables moments de grâce avec des morceaux tels que Sweet Child o Mine et surtout Civil War, magnifique chanson, superbement interprêtée. Malgré tout, le show nous laisse une sensation étrange, mélange de pitié et d'admiration. Car, s'il demeure éminemment excitant d'entendre jouer live des morceaux, tels que Welcome to the Jungle ou Paradise City, et de voir devant nous l'une des mines patibulaires qui frimaient sur nos posters d'adolescents, que penser vraiment de ce " groupe " exclusivement formé de seconds couteaux, profitant au maximum de la gloire d'antan ?

Adler's Appetite - Wigwam, Budapest, 11/02/2005

Votre serviteur n'eut guère le temps de s'attarder sur ces tristes considérations car, à peine terminée la sacro-sainte séance de dédicaces au bar, des amies " blondes 80's ", censées prodiguer les " blow jobs " au groupe, me proposaient de monter dans le tour bus (en fait une minable camionnette, ah, ils sont loin les beaux jours de G N'R !) pour aller boire quelques bières à l'hôtel, aux frais de ce cher Steven. Programme alléchant s'il en est, mais grosse déception au final : à l'hôtel, pas de " blow jobs " (pas pour moi du moins), pas de TV cassée et pas de seringue. Juste quelques bières et quelques vannes lancées au maître d'hôtel (qui, manifestement, n'avait jamais entendu parler de Steven Adler !). Il fallait se rendre à l'évidence : Steven Adler, naguère vaillant défenseur de la très sainte trinité "sex, drugs and rock'n'roll ", n'était, ce dimanche soir, qu'un pauvre ivrogne inoffensif dans un petit établissement hongrois. " Welcome to the Jungle " qu'il disait...

Adler's Appetite, dédicace - Wigwam, Budapest, 11/02/2005

Mesmera