15/12/2005
Adaep, Grenoble
Surprenante et intéressante soirée que voilà sur Grenoble puisqu'il s'agit d'une soirée post rock. Aucun des groupes ne m'était connu. Et je m'y suis rendu par curiosité de ce que pouvait être une telle soirée d'autant plus à Grenoble où bien peu de choses underground se passent.
En ouverture est proposé un groupe de pop rock indépendant de Grenoble. Il s'agit de Staircase Paradox qui s'est révélé être un très bon groupe dans le genre, un de ces groupes de rock actuel désenchanté. Staircase Paradox est un trio sans fioriture inutile, simple, qui jouera sérieusement ses morceaux d'un rock désenchanté très énergique, mélodique, émotionnel et bien fait. Probablement influencé par bons nombres de formations comme Muse, Indochine et d'autres, ce groupe alterne chant masculin et chant féminin de façon efficace.
Le premier groupe de post rock de la soirée est Sz qui, à l'instar de nombreuses formations post rock, intègre des instruments comme le violon et des éléments progressifs. Le public semblait être venu pour eux majoritairement. Par contre, le résultat est assez différent de The Silver Moon Zion par exemple. Le groupe intègre également des scratches dans sa musique. Pourtant le résultat n'est pas mauvais et donne une certaine variété aux morceaux puisque certains d'entre eux comportent de la vois féminine. Sz fait partie de ces formations post rock engagées avec un membre avec un t-shirt anti Bush. Perso un engagement que je trouve trop politiquement correct et tendance en France. Une bonne prestation mais avec peut-être un coté plus groove et moins progressif que certaines formations
Mais c'est surtout DON'T LOOK BACK de Valence qui va être la vraie surprise de la soirée. Lorsque le groupe s'installe, il semble assez incroyable mais vrai que le metal semble nous poursuivre comme si on pouvait être alors identifié comme ceux venus pour ça. Les musiciens ont en effet un passé metal évident. Le guitariste porte un vieux t-shirt de Metallica (rappelez-vous celui avec la chaise électrique), un autre une casquette thrasher et sur l'écran en fond est projeté une image de Dimebag Darell de Pantera en guise d'hommage. Du coup, je deviens vraiment curieux de savoir de quoi il va s'agir. Je me dis même que la soirée post rock est finie ou alors un héritage métallique combiné à du post rock ? Ce qui peut évidemment donner du post core puisque c'est de ça dont il a été question. Pendant une heure, le groupe a oeuvré dans un style à la Isis : de bons passages énergiques, mélodiques et sous tension. Le tout est très professionnel et, contrairement à ces groupes avec une unité, pas une dispersion entre passages énergiques et atmosphériques. Enfin du post core mélodique alternant passages effrénés et les fameux id tempo à la Mogwai. Par contre on ne retrouve pas la lourdeur neurosienne d'un Cult of luna. Ce concert a tout bonnement été excellent du début à la fin, avec très peu de chant : un chant clair sur un ou deux titres, le reste étant instrumental, saturé, entraînant et désenchanté sur fond de projections vidéos comme des clips calculés pour les morceaux. La dernière image de chaque clip se clôture sur un " Don't look back ". Ces rojections présentent aussi bien une course de voiture, des images lynchéennes qu'un clip étonnant pour finir en hommage au metal, avec de vieilles images de Metallica et de Dimebag Darrell et de fans de metal cassant tout. Il est probable que ce clin d'oeil évident a pu en bloquer certains. Je ne peux que vous inciter à vous pencher sur ce groupe de post rock métallique qui n'en est pas pour autant un groupe de post core et qui a déjà sorti deux albums.
Excellente soirée donc qui montre la variété du post rock, de la pop à des sonorités métalliques. Ce nouveau courant musical très très intéressant et s'allie avec différents styles toujours pour un superbe résultat et heureuse découverte de DON'T LOOK BACK !