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Furia / Osirion / Your Own Decay / Insomny / White Spirit

14/05/2005

Salle des fêtes, Loisin (Haute-Savoie)

Devenue au fil des années - 6 éditions déjà - le rendez-vous incontournable des métalleux haut-savoyards, la bien nommée Nuit du Metal, à mesure que son rayonnement s'étend, semble choisir son affiche avec toujours plus de soin. C'est rarement déçus que nous autres amateurs de vraie musique avons pris l'habitude d'entreprendre le pèlerinage pour Loisin en Haute-Savoie. L'édition 2005, fidèle en cela à la tradition dont se réclament les organisateurs, réunit une fois encore une brochette de groupes plutôt alléchante : les petits jeunes de White Spirit, les bouchers helvètes de Your Own Decay, les Annéciens d'Insomny, la horde sauvage Osirion et les très attendus Furia.

L'association Festi'Metal a coutume de présenter en ouverture de sa manifestation annuelle des formations confidentielles, laissant quelquefois augurer d'heureux lendemains. Tel est sans doute le cas de White Spirit dont la moyenne d'âge semble étonnamment basse. Proposant un heavy rock fortement influencé par Iron Maiden, Van Halen ou encore Deep Purple (quelques reprises réussies en témoignent), la formation nous offre une bonne demi-heure d'un spectacle divertissant. Les musiciens sont excellents, l'interprétation de bonne qualité. Un chanteur au timbre irritant gâche cependant un peu la fête, à plus forte raison lorsqu'il s'adonne à des poses affectées soulignant d'une pointe d'ironie cruelle son manque de coffre et de charisme. Nul doute qu'il saura trouver ses marques avec les années. Concert délassant, donc, d'un groupe certes prometteur, mais aux gestes encore empesés d'ingénuité, comme en attestent les tenues de scènes, inesthétiques et maladroites, quelques menues manifestions de frime gratuite pas même compensée par l'originalité d'un écrasant talent, et, enfin, une attitude hors scène par trop condescendante à l'égard des autres groupes et musiciens. Ils y croient donc dur comme fer, mais il leur reste encore, à force de travail et d'humilité, à susciter notre plein assentiment. A suivre et à soutenir malgré tout.

Insomny - 6ème Nuit du Metal, Loisin, 14/05/2005

Vient ensuite Insomny. Ce qui se révèle être pour moi la plus grande claque du festival, toutes éditions confondues. Il convient de dire que le combo annécien possédait, avant d'arpenter les planches de Loisin, une bonne réputation. Fort de trois démos à la qualité toujours croissante, mené par deux frontmen expérimentés (Stéphane, chanteur du cultissime Assaulter et Jack, guitariste / vocaliste également connu pour son travail au sein d'Inner Visions), et d'une section rythmique en acier trempé, le groupe ne semble pas handicapé pour un sous par les récents changements de line-up. Il atomise l'assistance avec une sorte de heavy thrash brutal, technique et, n'hésitons pas à l'affirmer, passionnant. De grandes qualités d'écriture alliées à une maîtrise technique sans faille, de la décontraction, un son ample et précis : Insomny est impérial, se permettant en clôture de set un impressionnant medley composé de quelques uns des meilleurs titres de Metallica. Un groupe auquel je n'hésiterais pas à prédire une signature prochaine, tant son professionnalisme est criant.

Your own decay - 6ème Nuit du Metal, Loisin, 14/05/2005

N'ayant pas eu la chance de voir le set de Your Own Decay, je ne pourrai malheureusement pas en faire un compte-rendu très précis. D'après les commentaires glanés dans la salle, le concert donné par le groupe suisse semble honnête, sans plus.

Furia - 6ème Nuit du Metal, Loisin, 14/05/2005

Quand Furia monte sur les planches, on constate d'emblée que le groupe a fait d'immenses progrès : le son est propre et puissant, la présence scénique indéniable, l'assise rythmique impeccable ? rien à voir avec la formation que j'avais pu voir quelques années plus tôt. Furia, très pro, nous balance un panaché de ses deux albums studios ainsi que quelques nouveaux morceaux qui trahissent un léger changement d'orientation. Le combo, se sentant sans doute un peu à l'étroit dans son heavy/black mélodique, semble avoir décidé de ne plus s'embarrasser d'étiquettes réductrices. Et grand bien lui en prend : les nouvelles compositions, plus modernes, révèlent le talent d'un groupe qu'on aurait pu croire condamné à jouer éternellement les seconds rôles. Un bon moment donc, qui nous met l'eau à la bouche, puisque le groupe semble prêt à coucher sur bandes un nouvel opus.

Osirion - 6ème Nuit du Metal, Loisin, 14/05/2005

C'est à Osirion qu'est dévolue la difficile tâche de clore le festival. Pari difficile que de monter sur scène à près d'une heure du matin, devant un public éreinté et/ou aviné, mais pari remporté haut la main le groupe de black metal annécien qui nous délivre un set froid et malsain, malheureusement un peu desservi par des lights par trop clinquants. Pas de longs discours, juste une heure de musique brutale et sans concession portée par un son cru et puissant sachant mettre en valeur les compositions d'un groupe en constant progrès. Le public a droit à tous les « tubes de l'hiver » de la horde : Night of the Profanators, Qualis Artifex Peres, Jack the Ripper of Whores, auxquels viennent s'ajouter les efficaces nouveaux morceau de l'album Har Sabbat. Osirion, par sa longévité et son dévouement à la cause, ne cesse de marquer des points, sur disque et sur scène. A soutenir, donc.

Une réussite, donc, que cette 6ème édition de la Nuit du Metal. Saluons l'initiative qui permet à notre région de vivre au moins une fois l'an sa passion pour le hard rock. Saluons aussi le public qui, cette fois encore, a su se déplacer en nombre. Ce n'est pas toujours le cas.

K.

L'édition de cette année a été assurément plus extrême que les précédentes. Il y a foule pour assister au concert : environ 600 métalleux étaient bien au rendez-vous. Ambiance plutôt décontractée, du type « on-torche-au-cul-des-bagnoles » en attendant le groupe qui nous plait...

La soirée commence sobrement avec White Spirit et leur heavy metal bien rock'n'roll. Une bonne prestation, bonne enfant, un peu inspirée par la légende AC/DC. Un frontman qui essaie de mettre l'ambiance de manière décalée, pourquoi pas...

On passe ensuite sur un ton bien plus élevé. Les Annéciens d'Insomny donnent un grand coup de thrash à la fois " old school "et moderne par ses cotés heavy speed. Leur musique transpire la rage au point d'intimider le jeune public au pied de la scène, malgré les exhortations du remuant chanteur au public pour qu'ils se bougent plus.

Puis Your Own Decay prend la relève et nous assène un death bien brutal « made in Suisse ». Leur violence " maladive " ne m'a pourtant pas convaincu.

Furia est la tête d'affiche de cette soirée : leur death mélodique et un peu technique est du meilleur effet face à une foule acquise d'avance. Des titres des deux albums, A la quête du passé et Un lac de larmes et de sang sont passés en revue de manière très carrée. Damien, le chanteur, communique bien avec la foule. Un écran vidéo projette le logo du groupe et le light show est à la hauteur. C'est d'ailleurs la dernière date avant le départ de Seb, gratteux du groupe.

C'est à Osirion que revient de conclure très tard dans la soirée. Et là, changement total d'univers : un black metal haineux et maîtrisé en est la cause. C'est leur premier concert juste après la sortie de leur premier album Har Sabbat et on sent que le groupe est vraiment fait pour la scène. Malgré la dégradation du son des guitares, l'ambiance est transcendante. Ils ont tout dévasté.

Et bravo à l'organisation sans faille de la dynamique association Festi'Metal que nous retrouverons dorénavant au Brise-Glace d'Annecy et au Château Rouge d'Annemasse pour les prochaines dates...

Fred

K / Fred