10/06/2006
L'Usine, Genève
Sachant que les prestations « live » de Dark Sanctuary ne sont pas légions malgré plus de 10 ans d'existence et pas moins de cinq albums et que j'avais raté leur passage sur Lyon début avril, il me fallait quoiqu'il arrive être présent ce soir.
Tout commençe fort tard, peu avant minuit car il n'y a pas de première partie. Les sept musiciens de cette formation parisienne rejoignirent la scène sur l'introduction Ouverture du dernier album en date Exaudi Vocem Mean Part I. Mis à part la robe de Dame Pandora, très belle par ailleurs dans cette tenue, le reste du groupe est vêtu de manière assez sobre : la force de Dark Sanctuary est d'effectuer un show musical sans gadget, épuré de tout artifice pour en extraire toute l'émotion de chaque morceau. Le concert commença avec L'inconnue, nouveau titre du prochain album à paraître, Exaudi Vocem Mean Part II. Vint ensuite le très froid Memento Mei du dernier opus, suivi de L'ombre triste, tiré de l'excellent premier album Royaume Mélancolique. L'envoutant D'une Mère à sa Fille est interprété avec la sublime introduction au violon par Marguerite et Eliane. Les deux violonistes furent tout au long du concert très présentes, parfois raides et droites telles deux statues funèbres au milieu d'un sépulcre, rappelant ainsi le côté solennel et funèbre de la musique de Dark Sanctuary. L'ensemble continue avec excellence avec le déjà très bon Elle et l'Aube, puis encore deux titres du prochain album : Dies Mortis et Creuseur de Terre. Le deuxième album fut un peu mis en retrait ce soir (tout comme L'Etre Las - L'Envers du Miroir), seulement un seul morceau fut interprété : Cet Enfer au Paradis. La fameuse ballade The Garden of Jane Delawney, reprise du groupe de british folk rockTrees ne fut pas oubliée apportant ainsi une petite touche relaxante. Elle fut d'ailleurs (étrangement) suivie par l'incontournable hymne au chaos Anathème, puis Abre los Ojos de Les Mémoires Blessées. Les morceaux aussi nombreux que variés, car issus de périodes différentes, furent enchainés avec un professionnalisme remarquable. Arkdae et Hylgaryss alternant claviers et guitares, ainsi que Sombre Cÿr, resteront dans la pénombre au fond de la scène. Faute au manque de place ou volonté délibérée de se focaliser principalement sur Dame Pandora ? N'oublions pas non plus la très bonne prestation du nouveau percussionniste. Le concert se termine doucement avec Night Rain, puis l'enivrant Loin des Mortels de L'Etre Las et L'Autre Monde, monument à lui seul, sombre et émotionnel, pour finir sans rappel sur la Berceuse. Après avoir remercié le public dont il est très proche, le groupe quitta la scène sous les applaudissements après plus 1h30 d'un concert tout aussi envoûtant que captivant.
Seule ombre au tableau : le public était fort peu nombreux et hétérogène dont une composante pathétique de vrais faux true gogoth genevois qui n'a une nouvelle fois pas dérogé à sa réputation. Avec bruit et rires débiles depuis le bar, des pauvres types racontent chacun leur vie, d'autres commentent le « show »... Tout cela n'a que peu perturbé la prestation mais je trouve que certaines personnes devrait réviser la définition du mot respect. Ssurtout que leurs beuglements restaient parfaitement audibles jusqu'au devant de la scène. Saluons néanmoins la présence de vrais fans dont certains avaient fait le déplacement de bien loin.
La suite de la soirée eut lieu dans les bois près du Rhône, avec after toujours et encore electro dark qui paru bien fade après un aussi bon concert.
