31/12/2006
Dynamo, Zürich (Suisse allemande)
Soirée intitulée « Totentanz - Der Dunkle Sylvesterball » et co-organisée par Werk21 et Dynamo. Le Dynamo est un complexe culturel comportant diverses salles dont un théâtre où les jeunes zürichois peuvent librement s'exprimer. Tout débuta lorsque nous trouvâmes la Kellergewolbe, salle où se déroulent les lives ce soir. Cette salle sympathique n'en reste pas moins très étroite (environ 200 à 250 m2). Bizarrement le public se cantonna à la Ballsaal trois à quatre fois plus grande, où eurent lieu les sets de DJs, comme quoi les gogoths préférèrent se déplacer pour écouter toute la nuit les 3 CDs qu'ils ont chez eux plutôt que de venir voir ou même découvrir les groupes, mais cela surement par excès de timidité, et en définitive nous ne nous en plaindrons pas car nous n'aurons pas à les supporter.
Nous arrivâmes hélas lors du dernier titre de The Troika , groupe de bon dark rock avec passages lancinants. Mais après un seul titre, très bon par ailleurs, il n'en reste pas moins difficile de s'en faire une idée.
Vient ensuite Eye Of Betrayer, groupe autrichien de gothic metal avec violon, qui malgré de bonnes idées n'apporte rien de nouveau à ce style déjà saturé. Juste avant minuit, nous partîmes visiter les différentes salles de ce complexe, avec de nombreux stands, mais très peu proposaient des choses originales, mis a part les sempiternels articles pour goths. En repassant par la grande salle, nous nous arrêtâmes boire un verre. Les sets d'electro n'étaient pas sensationnels, sauf vers la fin avec le passage de titres plus « harsch ».
Puis peu avant minuit, retour à la Keller pour découvrir Des KÖnigs Halunken. Cette formation suisse pratique une musique acoustique sur base d'inspiration néo-médiévale. Ce groupe semble être à la fois très connu et très apprécié au delà de la Röstigraben. Et c'est tout à fait normal car leurs compositions sont intéressantes et variées.
Après une courte pause electro metal à laquelle je me suis abstenu ayant ma dose de ce style, ce fut le moment que j'attendais avec impatience, le show d'In Slaughter Natives . Le concert débuta vers 2h30 par l'arrivée sur scène de Jouni Havukainen (qui assurera toute la partie vocale) accompagné d'une (charmante) assistante aux claviers qui reproduira les percussio. En effet, vu qu'In Slaughter Natives est le projet du seul Havukainen, la plupart des sons sont programmés et reproduits par ordinateur. Si certaines mauvaises langues argumentent que la musique d'In Slaughter Natives est déjà tout prête et qu'il suffit juste d'appuyer sur une touche c'est peut être qu'ils devraient se mettre a l'évidence que c'est bien la seule façon d'effectuer des performances devant public, à moins de disposer d'un large budget pour engager des musiciens de session, fin de la parenthèse. Après une mise en place un peu laborieuse mais sans conséquence, nous retrouvâmes nos marques parmi un public indus et dark folk de bon goût. On nota l'absence de projection vidéo, mais vu la taille de la salle et les battements assez courts entre les groupes, on devine facilement qu'une telle logistique n'est pas appropriée. Dès le début le ton est donné, ambiance fin de monde, post apocalyptique, son hyper saturé, orchestration magistrale. Les morceaux puissants et triomphants, limite hérétiques et torturés s'enchainent (tout comme les clopes d'ailleurs...) et sont interprétés avec précision. D'ailleurs la plupart des morceaux joués ce soir seront tirés du très bon dernier album Resurrection : l'angoissant You Are the Dead, le froid Tearing my Life Away, le martial As my Shield, le très mélancolique The Vulture, l'excellent symphonique Ashes of Angels et terminant sur l'apocalyptique Blood testural. Les précédents albums seront ce soir en retraits, on notera tout de même un choix judicieux avec l'excellentissime Among the Lost and Wordless et le grandiloquent Purgate My Stain issus du précédent opus, ainsi qu'un seul titre (To Mega Therion) du troisième album Enter Now the World. On regrettera l'absence du somptueux Burn My Rest, mais sûrement que ce soir de part sa longueur ce titre ne s'y prêtait pas. Après une heure d'un très bon concert, tous deux se retiraient en laissant de très bonnes impressions à un public épuré.
Puis vient Harlekins du glam rock helvétique, mais des les premiers accords c'est déjà trop pour moi...
Pour finir la soirée (ou la nuit) Fenfire , groupe allemand de black metal mélodique, qui existe déjà depuis 1998, mais qui semble avoir grand mal à percé. En effet ici encore rien de bien original, malgré la très bonne maitrise des instruments, ou peut être tout simplement que ça venait de moi qui à 6h30 commençais un peu à en avoir marre, toujours est il que leur prestation était fraîche contrairement à la majorité du public.
En conclusion saluons déjà l'organisation d'avoir préparer un tel événement, même si l'affiche passait un peu fourre-tout et que malgré tout on ne pouvait tout voir. On retiendra l'excellente prestation d'In Slaughter Natives qui malgré un timing serré redonda a nos attentes.