07/04/2007
K-Bar Artamis, Genève
Excellente initiative qu'a eu Interstice d'organiser dans le cadre de ce festival Electron de Genève consacré aux musiques électroniques cette soirée Ant-Zen et Hymen (sous-division de Ant-zen), le label de référence en matière de power electronic / indus, avec pour nous honorer de leur présence quelques références du genre et pour terminer deux projects non affiliés à Ant-Zen. Cette soirée se déroulait à l'endroit réservé à l'electro expérimental et non à la scène electro dark / electro techno réunis étrangement ensemble (avec BAK XIII). Précisons d'emblée la différence qu'il existe entre ce style d'electronic sombre et le genre dénommé electro dark, quelque part beaucoup plus basé sur la dance (structure couplet-refrain, mélodie, chant) et le power electronics qui est une sorte de techno sombre violente et glauque, une musique beaucoup plus mentale que physique qu'on a pas trop l'occasion de voir sur scène.
A notre arrivée, Architect a déjà entamé son set,. Comme on peut s'y attendre, le duo performe derrière ordis et machines. Les quelques voix distortionnées sont vraiment très saturées, un peu à la :Wumpscut:. La musique est tout à fait dans le style Ant-Zen. Les morceaux sont principalement dans les styles cold electronic, cold rhytmic. Le décor restera le même du début à la fin de soirée : une table où sont posés les différents appareils de mixage, avec ordi et compagnie. Je ne connaissais par Architect qui a sorti Galactic supermarket en 1998. Il s'agit cependant d'un projet à la base de Daniel Meyer ex-Haujobb. Même si le projet est présenté comme un mix de drum n'bass et de " smooth ambient soudscape ", il s'agissait là de power electronic tout à fait honorable.
Morgenstern semble attendu par une partie du public. C'est en effet l'un des groupes les plus anciens de la scène et de cette soirée. Il s'agit en fait d'un projet fondé par Andrea Börner, membre du groupe industriel Ars Moriendi entre 1990 et 1995 et ayant une dizaine d'enregistrements à son actif. Elle est ici accompagnée par un assistant malgré qu'au premier abord on aurait pu penser que c'était l'inverse et qu'Andrea ne serait que la copine du mec venue prêter main forte comme beaucoup de groupe. Mais il s'agit bien là de l'inverse malgré une forte complicité qui en ressort et une passion clairement affichée pour leur musique. Morgenstern propose une musique plus sombre qu'Architect et moins axée bidouillage, plus industrielle dans l'âme. La musique est oppressante, avec là aussi quelques voix saturés réalisés par Andrea qui se met alors sur le devant de la scène dans une tenue ma fois de tous les jours malgré un maquillage un peu étrange. Elle prend des poses assez expressives pour faire des voix criées saturées et démoniaques du meilleur effet qui ont plus d'ampleur en live que sur CD. Le set est d'ailleurs plus axé sur les morceaux dynamiques. La prestation se révèle fort appréciable. Lors de l'entracte entre les deux groupes, Andrea sera évacuée suite à un malaise...
Synapscape prend le relais. Ce duo installe son matériel électronique sur une table plus élevée et plus en arrière-plan et attaque son show, très rythmique, saccadé, breakcore, plus ludique. L'ambiance est ici moins oppressante mais en même temps plus bruyant et rhythmée. Je n'avais pas trop suivi la carrière de SYNAPSACAPE qui a pas mal d'enregistrements à son actif désormais et qui s'était imposé dès le début comme une référence en power electronics. La prestation se révèle très bonne.
Imminent alias Imminent STARVATION de Belgique prend le relais de SYNAPSACAPE. Les deux comobos s'étaient d'ailleurs illustrés dernièrement par toute une série de collaborations, notamment la trilogie des 45 tours des Incredible Three lorgnant parfois vers du power electro western. Mais là, c'est bien du pur Imminent STARVATION. Je ne saurais exactement déterminer quels titres ont été joués mais on retrouvait des morceaux des différents albums que sont Nord (1999) , Ethyl 6 (1998) et Human dislocation (1997). Par contre, contrairement aux CDs, les nappes froides de synthé n'étaient pas mise en avant et disparaissaient sous les percussions malheureusement. Ce qui ne permettait pas toujours de reconnaître les morceaux qui perdaient d'ailleurs en froideur. Imminent a montré qu'il restait la référence du power electronic.On enchaîne avec Kirdec, autre formation belge, qui cette fois-ci n'est ni sur Ant-Zen ni sur Hymen, actuellement une tournée européenne. Il s'agit là d'une musique électronique violente assez rentre-dedans, assez bourrine, mais qui perd cependant en froideur. L'ensemble est assez technoïde tendance hardcore. Son unique membre au look très cyber punk prend d'ailleurs des mimiques d'hallucinés et semble face à ses machines comme absorbé dans un jeu vidéo halluciné.
Site : www.syrphe.com
La soirée se termine avec Otto Von Schirach au patronyme qui éveille la curiosité. Il a trois albums à son actif mais se distancie assez du reste de la soirée car concrètement même si tout est fait à l'aide de machines, on a là tout simplement à faire à de l'electro grindcore, en tout cas le début du show. Un humour qu'on retrouve dans le grindcore avec un personnage habillé un peu en vieille bourgeoise, un peu " Mme Doubtfire " ! C'est sur ce début de show que nous nous retirons après une soirée assez lourde puisque six concerts se sont enchainés en quelques heures dans ce registre électronique violent grinçant et froid. Voilà le genre de soirée assez rare qu'il ne faut pas rater.
Site : www.ottovonschirach.com