Du 22 au 24 juin 2007
Clisson
Je ne reviendrai pas sur les problèmes d'organisations et météorologiques. Ici pas, ou très peu, de compte rendu au niveau de l'ambiance, du prix de la bière ou encore de la « propreté » des chiottes ! A tous ceux qui ont pu insulter et critiquer les organisateurs et bénévoles, je tiens à souligner, à tous cela je leur lève haut et fort mon doigt avec un large sourire. Tout n'était pas parfait, bien sûr, mais quand quelques personnes arrivent à monter l'un des plus gros festivals de métal dans notre beau pays, j'estime que le minimum que nous pouvons faire c'est d'au moins les soutenir ! Donc ici pas de diatribe enflammée par rapport à l'organisation, d'autres médias s'en chargent très bien, mais juste de la musique...
Mastodon
Deuxième groupe à s'élancer sur la main stage du fait de la panne de groupe électrogène aux alentours de midi, MASTODON fait partie des concerts très attendus de cette journée, notamment pour leur solide réputation scénique et un dernier album, Blood Mountain, de très très bonne facture. C'est donc devant un parterre de métalleux curieux mais aussi en manque de concerts que les 4 d'Atlanta sont censés entamer un concert de dingue, à l'image de leur prestation du Fury fest 2005, ou le groupe avait littéralement retourné la salle.
Cependant, on se rend rapidement compte que MASTODON n'est pas au top de sa forme : les chansons effectuées sans erreurs apparentes sont délivrées de la manière la plus impersonnelle qu'il soit, presque sans envie. Les zikos d'ordinaire si dynamiques restent là scotchés devant leurs retours et la communication avec le public est quasi inexistante. De plus, chose assez rare pour être signalée, les pains s'enchaînent chez un groupe qui est pourtant censé être très précis en concert, à l'évidence, le groupe n'arrive pas à reproduire les hautes envolées du dernier album et fait même des erreurs de débutants : The wolf is loose débute alors que Bill Kelhiller accorde encore sa guitare. La chanson n'ira d'ailleurs que péniblement au bout, les musiciens devant s'arrêter pour se retrouver... Ce dernier se permet même une réaction des plus pitoyables, en tapant violemment son ampli avant de jeter sa guitare à la fin de cette même chanson (et refusant purement et simplement de jouer la dernière chanson du set...). Bref, du grand art et tout le monde reste sur sa faim. La faute à quoi ? Des conditions de jeu très médiocres (mais par-dessus lesquelles tous les autres groupes sont passés) ou la transformation d'un des groupes les plus prometteurs de la scène metal actuelle en grosse machine à fric ? Même si l'on souhaite éliminer cette dernière solution, espérons que la récente signature chez Warner n'ait pas sonné le glas pour les 4 MASTODON.
Kreator
A en juger par le nombre de t-shirts dans la foule qui s'amasse bien avant le concert devant la Main stage, KREATOR est un des groupes les plus attendus de ce dimanche. Et comme c'est un groupe intègre, il le rend bien à ses fans, qu'il décide d'asphyxier à l'aide d'une épaisse fumée rouge à sa montée sur scène (c'est-à-dire 15 minutes après l'heure prévue). C'est donc vers la moitié de Violent Revolution, une fois la fumée dissipée et nos larmes séchées, qu'on peut découvrir au premier sens du terme, le set de Petroza et consorts, un set classique, mais qui envoie comme prévu un bouillon monstre. Tout d'abord, Petroza (un pur frontman de groupe de thrash, à l'image de Robb flynn, lui aussi présent sur le fest avec Machine Head) met l'ambiance. En effet, Petroza, c'est KREATOR, alors Petroza, eh ben il fait le show à lui tout seul ! Ainsi, de ses petits cris de gremlins enroué à ses invectivassions à « être violent » et « se sentir agressifs » en passant par ses solos de deux notes. Le père Mille met une ambiance de dingue, largement propagée par un set béton composé uniquement de classiques. Flag of Hate, Pleasure to kill et Tormentor pour les early days, People of the lie de Coma of souls (peut-être pouvons nous regretter l'absence du titre éponyme), Extreme agression, Violent Revolution, Enemy of God. Bref, les teutons nous sortent un concert sans surprise, mais on ne leur en demande pas plus... Une dernière fumée (verte cette fois) dans la gueule, et on peut aller se rasseoir et attendre MEGADETH pour les trashos, après avoir vu un concert classique mais efficace.
Immortal
Samedi, 23h. IMMORTAL, ayant splitté quelques années plus tôt (en 2003, pour être précis), doit délivrer le show de sa résurrection. Annoncé depuis belle lurette à cette édition du Hellfest, ce concert fait figure d'événement. La foule massée devant la Main Stage est d'ailleurs conséquente : le retour sur scène d'IMMORTAL fait visiblement partie des concerts les plus attendus de ce Hellfest 2007. Et il y a de quoi ! Après des débuts laborieux (le réglage de la scène et des instruments a visiblement posé quelques problèmes), la joyeuse troupe déboule enfin sur scène, acclamée comme il se doit par les festivaliers : le show peut enfin commencer !
Malgré un son dans l'ensemble très moyen, les norvégiens ont assuré le spectacle avec brio. Des classiques comme s'il en pleuvait : The Sun No Longer Rises, l'excellent One By One, Blashyrk - Mighty Raveandark, Sons Of Northern Darkness, Withstand The Fall Of Time, Battles In The North... Les fameuses « poses » d'Abbath ont pu réjouir tous les fans du groupes présents pour cette grande occasion et, cerise sur le gâteau, quelques effets pyrotechniques simples (on reste tout de même en France et sa législation) mais bienvenus. On regrettera cependant quelques erreurs lors de leur prestation, erreur principalement due à un batteur (parfois) à la rue. Mais outre cela, la reformation étant tout de même récente encore, les voir sur/en scène reste quelque chose. À des années lumières de son rôle de « grand méchant panda », Abbath le front man joua avec la fosse une bonne partie de la soirée et elle le lui rendit bien ! Un sacré bon moment en somme, qui aurait pu devenir mémorable si le son avait été à la hauteur. À revoir bien sûr et surtout à écouter (peut être) sur un nouveau full-length ! Héhé
Children of Bodom
Bien qu'aujourd'hui peu intéressé par la musique des finlandais de CHILDREN OF BODOM, je décidais tout de même de me rendre à leur concert, pour voir ce que la bête avait dans le ventre. Il faut dire que CHILDREN OF BODOM a été un de mes premiers groupes de metal extrême, et que me remémorer cette époque entre deux bonnes pintes de bière me semblait être une idée des plus séduisantes.
Grand mal m'en a pris. Bien que posté a un endroit stratégique (vers le milieu du public, face à la scène) de façon à obtenir un bon rendu sonore, je me suis mortellement ennuyé du début à la fin du show. Peut-être était-ce la faute du vent tourbillonnant juste devant la scène, mais je n'ai pas réussi à reconnaître ne serait-ce qu'une seule chanson ! Tout juste mon oreille a-t-elle été capable de discerner, au beau milieu de cette immonde bouillie sonore, quelques notes de clavier (pas folichon lui non plus)... Voir le guitariste principal se déchaîner sur un solo qui semble gigantesque, et ne pas en entendre une note, avouez que ça a de quoi frustrer. Une amère déception.
Cannibal Corpse
CANNIBAL CORPSE en tête d'affiche du plus gros festival de metal en France, ça ça me plait bordel ! C'est exceptionnel, c'est une première et les ricains en sont bien conscients. Conséquence : l'un des meilleurs concerts de ces trois jours, ni plus ni moins et ce sur différents points ! Le son est dantesque ce soir, tout simplement parfait ! Seul, à mon humble avis, NEUROSIS pourra être un sérieux concurrent sur ce point lors de ces trois jours. Et puis le groupe et SA set list : pffffff les mots me manquent ! Parfaite, tout simplement parfaite ! Les classiques ont été de la partie, avec notamment Butchered At Birth, Devoured By Vermin, Raped Stripped And Strangled, Fucked With A Knife ou encore le monstrueux Hammer Smashed Face ! Les titres de leur excellent dernier album Kill , Death Walking Terror et Make Them Suffer, ont passé haut la main l'épreuve du live. Le jeu du bassiste Alex Webster me mettait déjà une claque sur album. Mais pour l'avoir vu de très prêt, à moins de deux mètres de lui, je peux vous garantir que ce mec est une machine. Tout au doigt et tout en headbanguant comme un possédé (son collègue le chanteur en connaît un rayon là-dessus d?ailleurs !), j'ai été tout simplement bluffé par un tel niveau. Le seul défaut de ce concert (mais seul les fans ont pu s'en rendre compte) résida dans l'annonce des morceaux, souvent proche au mot prêt comme sur leur Live Cannibalism, Machine Head et leur leader Robb Flynn auront là d'ailleurs droit à la même critique. Mais hormis ce détail, CANNIBAL CORPSE termina cette journée comme il le fallait : par une tuerie, par LA tuerie ! Merci les fiottes, les vendus, les trou du cul de Korn d'avoir permis aux CANNIBAL CORPSE d'être la tête d'affiche de ce festival, voila au moins une chose de bien faîte tout au long de votre carrière de business man...
Slayer
SLAYER, putain SLAYER ! LE groupe qui fait l'unanimité chez tous les amateurs de musique métallique extrême, ce n'est quand même pas une mince affaire ! A mes yeux, seul les Californiens imposent autant de respect. Les voir en concert n'a plus grand-chose d'extraordinaire mais tout du même ! La certitude d'assister à un gros moment est, après 20 ans de carrière, toujours là. On commence les hostilités avec le (déjà) très bon South of Heaven, le son n'est pas exceptionnel mais tout de même supérieur par rapport à la « moyenne » du festival. Les quatre musiciens ont tous un putain de charisme : que ce soient les deux gratteux, Jeff Hanneman ou Kerry King avec leurs putain de solos, Tom Araya qui nous crache les paroles en pleine face (agréablement surpris d'ailleurs, ce n'était peut être pas le Tom Araya des années 90 avec cette voix unique, mais il nous balança cependant des parties de chant relativement fidèle aux CDs) ou le maître Lombardo derrière les fûts, on ne sait pas, ou plus, où regarder ! Les classiques seront (bien entendu) présent : War Ensemble, Dead Skin Mask, Raining Blood, Mandatory Suicide ou encore l'hymne à la violence Angel of Death. Quelques surprises, comme Silent Scream, juste après South of Heaven, seront fort agréable par leur côté inhabituel. Les titres les plus récents et pas forcément les meilleurs de leur discographie, viendront eux aussi apporter un peu de sang neuf comme Disciple (God hates us all !) ou les deux petits derniers que sont Jihad et Cult. Les jeux de lumière viennent enfoncer un peu plus le clou. Sans se donner à 100% non plus, comme sur un certain War at Warfield, le line-up originel à l'air content de jouer ce soir, malgré des conditions difficiles, peut-être qu'EUX pensent à leurs fans, peut-être pensent ils EUX aux personnes qui se sont tapés plusieurs centaines de bornes pour les voir, peut-être... En somme, un très grand moment, avec un excellent Dave Lombardo et son jeu exceptionnel, mais pour être honnête avec vous : je n'en attendais pas moins venant de leur part. ANGEL OF DEATHHHHH !!!
Aborted
Peut-être pas la grosse pointure de ce festival, mais la prestation des franco-belges pour ma part était forte attendue. Et si je devais la résumer, avec le recul, ce serait : pas de compromis pour ce Hellfest ! Sven et son jeune line-up (dans les deux sens du terme) ont bien l'intention de réitérer leur prestation au Fury Fest 2005, qui fût tout simplement le carnage de cette édition ! Après un titre d'ouverture, c'est l'hymne au chaos et à la brutalité Meticulous Invagination qui déboule ! A chaque écoute je ne peux m'empêcher de repenser à leur excellent clip, fait avec des moyens modestes mais très réussit, c'était d'ailleurs avec ce morceau que j'avais découvert, comme beaucoup, le groupe. Les zikos ont une patate d'enfer, et comme à son habitude, leur leader charismatique Sven va se donner à 200% ! La playlist fera honneur principalement à leur dernier méfait (avec A cold logistic slaughter, morceau qui va le plus interpellé) et à l'excellent Goremageddon où l'on pourra retrouver entre autres Sanguine verses (of extirpation) ou encore le rouleau compresseur The saw and the carnage done. Inutile de rappeler qu'au niveau stabilité de line-up, ABORTED n'est pas une référence, et c'est donc avec une certaine appréhension que j'attendais leur set. Les nouveaux (et jeunes) membres que sont le second guitariste et le batteur ont assuré comme il se devait leur rôle ! Malgré une attelle au bras droit pour le chanteur, cela ne lui a pas empêché d'headbanguer (comme à son habitude) comme si sa vie en dépendait ! Il y a de ces concerts qui font le même effet qu'un 33 tonnes lancé à plus de 100km/h en pleine face (métaphore souvent utilisé mais jamais aussi bien adapté pour ce set !), ABORTED joue et continue de jouer dans cette cour là ! Pour tous ceux qui ne les auraient pas encore vu, je ne peux que vous encourager à vous procurer leur DVD pour voir « un peu » ce que vaut la bête en live. Bravo Messieurs !
Enslaved
L'organisation chaotique du vendredi n'aura pas eu raison de la prestation des norvégiens d'ENSLAVED, ouf ! N'étant pas intéressé par le show de Machine Head, j'ai pu arriver à l'avance devant la Gibson Stage où devait se dérouler celui d'ENSLAVED et acquérir une place au premier rang. En attendant que le réglage des instruments du groupe se termine, j'ai pu remarquer que la scène était décorée aux motifs du dernier album du quintet, Ruun. Plutôt joli donc, même si l'ensemble m'a paru assez « cheap » comparé au décor de certains autres groupes.
Le groupe finit par faire son entrée, acclamé par un public visiblement satisfait de ce remplacement de dernière minute (Mayhem ayant été annulé au dernier moment). Durant les très courtes 40 minutes du set, le groupe a principalement joué des titres de son dernier album (Fusion Of Sense And Earth, Return To Yggdrasill, Isa...), mais aussi deux titres de ses anciens disques afin de satisfaire ses vieux fans. Dans l'ensemble, le son était plutôt bon (même s'il n'est bien évidemment pas toujours facile d'entendre tout comme il faut depuis le premier rang). Les musiciens semblaient aussi très heureux d'être présents, et nous ont fait passer un excellent moment grâce à une prestation vivante et très solide. Vivement leur prochaine tournée !
Behemoth
Beaucoup de monde pour cette prestation de BEHEMOTH, se déroulant sur la Gibson Stage en ce dimanche après-midi. M'y étant pris un peu en avance, j'ai néanmoins réussi à obtenir une place de choix au premier rang, avec une vue parfaite sur l'ensemble de la scène. Comme d'habitude, il nous faut attendre que les instruments soient réglés, ce qui permet de s'apercevoir que le batteur du groupe est loin, très loin d'être un manche (doux euphémisme)...
Finalement, le groupe déboule sur scène avec ses quatre membres affublés de leurs traditionnels costumes, et le concert peut débuter. Le son est bon, voire très bon : tous les instruments sont audibles, et seule la voix du chanteur semble quelque peu couverte par la musique (Nergal expliquera un peu plus tard qu'il est quasiment aphone). Le groupe piochera majoritairement sur le très populaire Demigod sur Satanica ou encore sur la nouvelle galette qu'est The apostasy. On aura donc droit aux hymnes de black / death que sont Demigod, Antichristian Phenomenom, Conquer all, Prometherion, Decade Ov Therion ou encore, et pas des moindres, Chant for Eskhaton 2000 pour terminer les hostilités. Une excellente communication avec le public, ainsi qu'un set très carré, ont fait de ce concert une très bonne surprise pour ma part. Bien que n'appréciant que très peu le genre black / death, la puissance de feu dégagée par les polonais m'a plutôt impressionné. Un sacré bon concert !
1349
J'arrive, quelque peu éméché, devant le chapiteau servant de salle pour la Discover Stage. Le groupe ne doit se produire que dans une quinzaine de minutes, et la salle est pourtant déjà pleine à craquer... Je me glisse tant bien que mal à l'intérieur, et finit par me poster au premier rang, impatient de voir les norvégiens à l'oeuvre.
Premier bon point lorsque le groupe arrive sur scène : contrairement à de nombreuses rumeurs, c'est bien Frost qui oeuvre derrière les fûts. Après avoir un peu « joué avec le feu », les membres s'installent et le concert peut commencer. Premier constat : l'acoustique du chapiteau n'est pas des plus heureuses et, du premier rang, l'ensemble est assez difficilement perceptible. Néanmoins, 1349 propose un set carré et très efficace qui rattrape le tout. Le chanteur a une patate d'enfer, les zicos headbanguent comme il se doit, et le batteur (malgré un malaise en milieu de set) martèle les fûts avec frénésie. Le groupe ne disposant que d'une quarantaine de minutes pour faire ses preuves, nous avons droit à tous ses classiques ; des titres comme Chasing Dragons, I Am Abomination ou encore Nathicana (ainsi que quelques titres du tout premier album) ont ainsi enthousiasmé le public. Une sacrée bonne prestation en définitive, qui aurait pu toucher l'excellence si le son avait été meilleur...
Emperor
Putain voici l'occasion de voir les maîtres du black sympho qui se présente ! Tête d'affiche de ce dimanche mais aussi dernier concert de ces trois jours, inutile de préciser que c'est « l'événement » de ces trois jours ! Et même si la plupart des festivaliers commencent (sérieusement) à être crevés, l'accueil réservé à EMPEROR sera de taille, bien plus importante par rapport à l'année dernière avec les Dead Kennedys qui bouclait le fest. Après quelques réglages, qui plus est normaux pour un concert de ce type, ce moment de grâce va pouvoir débuter. À mes yeux, rien ne sera oublié ce soir : Into the infinity of thoughts (en ouverture), The Majesty of nightsky, le jouissif Inno a Satana, le dantesque I am the black wizard ou encore Curse you all men !. Les empereurs termineront leur set, et par la même occasion le festival avec ce qui fût là encore un grand, très grand moment avec Ye Entranceperium. Pas de corpse paint ici, de clous à n'en plus finir (BEHEMTOH en connaissent un rayon là-dessus), ou encore d'autres fioritures, juste des musiciens, juste ces musiciens charismatiques. Les parties de chant d'Ishan seront on ne peut plus fidèles ! En somme un grand moment, un grand moment pas seulement pour les fans de BM, mais pour l'ensemble des festivaliers ! Magnifique occasion que celle-ci d'avoir vu EMPEROR en live, un des très gros point fort de ce Hellfest ainsi qu'une belle manière de clore ce festival. EMPEROR rules !
