29/09/2007
Lyon's Hall
Le Lyon's Hall semble décidément devenir le temple du metal extrême underground et proposer des concerts qu'on ne verrait pas ailleurs, dans un cadre certes underground lui aussi bien loin de l'équipement et de la taille des salles classiques. Mais ce lieu a le mérite de regrouper un public qui malgré ses tares inévitables de par ses modes et stéréotypes internes reste très ciblé au vue des t-shirts underground portés par le public (Drudkh, Abyssic Hate, Nokturnal Mortum...). Il se dissocie donc des concerts metal extrême grand public (Dark Funeral, Marduk...) qui remplissent de grandes salles avec un public bien plus généraliste... Après le concert exclusif il y a quelques mois de Peste Noire, c'est le passage d'un autre groupe culte, certes plus renommé mais qui reste underground : Horna. Ils sontaccompagnés par Blacklodge et Vorkreist sur sa tournée Pest Pandemic Contamination organisée par le label émergeant Debmur Morti qui s'impose de plus en plus comme incontournable dans le paysage underground. Ce dernier est présent ici avec un stand des plus intéressants, proposant entre autres les premiers exemplaires du split EP limité Horna / PESTE NOIRE.
C'est le trio grenoblois Helegion qui ouvre cette soirée, se greffant ainsi sur la date lyonnaise de cette tournée européenne, qui avait déjà joué ici en janvier. Helegion a par ailleurs un lien avec les groupes de cette soirée puisque Saint Vincent de BLACK LODGE a été membre de ce groupe. Faute de temps, le groupe joue ce soir entièrement à visage découvert (le groupe étant habituellement au 2/3 maquillé), n'ayant pas eu le temps de se grimmer mais avec les clous de rigueur. C'est évidemment les morceaux de son premier album auto-produit qui seront joués ce soir. Pour ma part, j'ai découvert ce soir même le groupe dont je connaissais plutôt les side-projets, et bien il faut reconnaître qu'il s'agit d'un bon black metal old school avec de bonnes parties de guitares mélodiques, puissantes, rapides, torturées et efficaces, avec quelques parties mid-tempo. Rien d'original certes mais dans l'ensemble bien efficace malgré la présence que d'une seule guitare.
BLACK LODGE investit ensuite la scène, pour sa part avec ses trois membres (dont un nouveau guitariste sur cette tournée) totalement maquillés contrairement aux sessions photos, mais fidèle à son folklore spécifique avec les fameuses seringues en guise de brassards cloutés. Et une homogénéité visuelle avec pour chaque membre un symbole occulte solaire, sans cependant le traditionnel décors en aluminium que le groupe utilise depuis ses débuts, probablement en raison de la petitesse de la scène. J'étais assez curieux de redécouvrir ce groupe sur scène que j'avais vu à ses débuts en première partie de Impaled Nazarene à Grenoble en 2000. Car depuis ses débuts Blacklodge a tenté de développer une identité musicale et conceptuelle aujourd'hui bien approfondie (cf interview de 2006). Comme il fallait s'y attendre, une partie de la salle s'est progressivement vidée en raison de l'étroitesse bien connu d'un public imprégné de cliché et qui manque de curiosité, probablement déjà désappointé par l'absence de batterie au profit d'une boite à rythme excellente produisant des beats assez durs. Tandis que l'autre partie du public (on pouvait d'ailleurs apercevoir un t-shirt Mysticum, le premier groupe s'étant immergé dans cette voie) appréciait cette formation. Celle-ci se révèle actuellement l'une des plus intéressantes dans le domaine du black metal industriel comme en témoigne leur très bon second album Solar Cult, largement présenté ce soir, qui à mon avis a un peu plus développé ce style de black qui malgré maintenant une certaine ancienneté semble hésiter à pousser trop loin ses limites. Le groupe était d'ailleurs passé il n'y a pas très longtemps dans cette salle où il avait souffert de gros problèmes sonores dus au côté amateur de la salle. Pour cette fois, la prestation sonore m'a paru tout à fait convenable permettant de distinguer les différents effets et programmations qui sont part entière de la musique de Blacklodge. Malgré l'isolement de la salle, celle-ci n'est pas à l'abri de paumés de service et ce soir-là ce fût un junkie, certes sympathique, qui finit par offrir des bières au groupe, qui criait "A poil ! " (On n'échappe pas à son passé de modèle !)
Vorkreist prend le relais, seul groupe de la soirée à ne pas officier dans le registre du black metal malgré le t-shirt Burzum de son frontman. Le paumé de service reprendra d'ailleurs de plus belle ses invocations " A poil ! ", étant plus approprié au groupe comportant une bassiste qui a évidemment su le remettre à sa place lui tournant le dos et lui tendant un gros doigt. Bassiste des plus efficaces, qui m'a fait prendre conscience au-delà de la composition du line-up de similarité entre avec du Bolt Thrower sur certains passages lourds succédant à des passages de furie imposants. N'étant pas adepte de death metal si ce n'est à de rares exceptions, j'ai trouvé cette prestation de Vorkreist tout à fait honorable mais je ne saurais en dire guère plus. En tout cas, l'accueil réservé à Vorkreist fort de deux albums a été très bon et a évidemment donné lieu à de nombreux pogos.
Horna semble particulièrement attendu. Depuis pas mal d'années, malgré à mon avis une intégrité suspecte à ses débuts (oui, certaines interviews à leur début montraient un groupe assez ridicule dans ses réponses). Aujourd'hui il ne fait plus de doute quand on connaît la perdurance de ce groupe et les nombreuses implications dans l'underground de son leader avec Grievantee Productions et ses side-projects Sargeist, Mortualia et Behexen entre autres. Le groupe déboule donc sur scène de façon assez décousue quant à son apparence, un bassiste torse nu avec une croix renversé marquée sur le front, un batteur maigrelet avec t-shirt en lambeau, un chanteur imposant physiquement avec d'énormes bracelets cloutés, un Shatraug à la guitare en côte de maille et ressemblant à une sorcière, mais de façon assez imposante et tape à l'oeil. Pour ma part, c'est particulièrement le précédent album Aania yossa sorti en 200 excellent album dans ce registre particulier de black dépressif (que Shatraug a prolongé dans son projet Mortualia) n'a été joué ce qu'on peut comprendre vu la d6 chez Debemur Morti qui m'avait vraiment marqué et qui m'avait fait m'intéresser de plus près à ce groupe et à attendre cette prestation. Malheureusement aucun morceau de ceturée des morceaux. Pourtant malgré cette regrettable absence, la playlist de cette prestation s'est révélée très bonne, Horna ayant pioché un peu dans tous ses albums. D'ailleurs, ce qui ressort par cette playlist, c'est que le groupe a eu un peu touché à tout en matière de black metal, du black mélodique, au raw black, au black thrash de la dernière sortie Sotahuuto, l'album hommage au Bathory de la toute première époque. Une bonne prestation qui s'achèvera sans aucun rappel sur un long sample religieux...