01/05/2007
L'Usine, Genève
Voici une soirée qui a bien faillit me passer sous le nez! Appris la veille que les groupes Red Sparowes et Rorcal se produisaient à l'Usine, tout a dû s'organiser rapidement mais qu'importe, nous y voila! C'était la première fois que je me rendais à l'Usine (salle bien connue cependant par La Horde Noire) et autant vous dire que j'ai été agréablement surpris. Au centre de Genève, près du cours d'eau qui traverse la ville, ce grand bâtiment livre plus d'une centaine de concert par an.
Ouverture des portes à 21h, je m'enfonce dans cette salle où une atmosphère sombre s'en dégage. Peu de personnes en ce début de soirée, malgré une capacité de plus de 850 personnes. Black metal en musique de fond, je suis tout à fait surpris par la présence de Red Sparowes ce soir dans cette salle. Quand on voit que la semaine d'après c'est les affreux death grindeux de DYING FETUS qui s'y produise, on ne peut que saluer l'éclectisme de cette salle tout comme celui de l'association PTR qui a organisé cette soirée.
La soirée débute donc avec le groupe Rorcal et son « doom core ». Première fois que j'entendais cette étiquette pour un groupe, j'étais donc impatient de voir ce que cela pourrait bien rendre en live. Dès les premières secondes, les choses sont plus que claires. Quand d'autres groupes, comme Amenra par exemple, entraînent leurs auditeurs petit à petit à creuser sous terre, à s'enfoncer, Rorcal procède différemment: avec eux. Dès les premières secondes, vous êtes déjà sous terre et les minutes d'après ne vous enfonceront que plus bas encore ! Impression surprenante mais jouissive. Les titres, que je découvre ce soir, sont surprenant. Le son est dantesque, lourd et très très sombre. Un pur bonheur. Le chanteur assure parfaitement son rôle, avec une voix puissante et ce qu'il faut dans le caisson. On pourra néanmoins se rendre compte, a priori, que le groupe n'a pas encore une grande expérience scénique, les musiciens étant souvent parfois de se caler en se regardant. Quelques petites erreurs (un bassiste qui assomme son chanteur (vous avez me dire normal c'est lui qu'à le plus grand manche) ou encore un chanteur qui s'emmêle son micro sur la guitare de son gratteux) mais même avec ces (petites) imperfections, leur set est énorme. Étant donné qu'ils se reproduiront le 16 mais au côté de Kehlvin et Lorah, il m'empresse de les revoir. Une bonne découverte et première partie...
Après une courte pose, les gars de Red Sparowes viennent fouler les planches de la scène. Sorte de « all star band » de la scène postcore / rock avec des musiciens entre autre d'Isis et Neurosis (rien que ça !) la tension est palpable dans la salle, qui s'est d'ailleurs correctement remplie. Avec deux CDs à leur actif At.The.Soundless.Dawn et Every Red Heart Shines Toward the Red Sun, deux monuments dans ce style, ce concert se devait être LE concert à ne pas louper. Malgré tout cela, la prestation du groupe ne m'aura qu'à demi satisfait et cela, principalement, venant du son ! L'ingé son était soit sourd ou, autre possibilité, il portait des moufles et n'est pas arrivé à régler le bouton des basses ! Leur musique est planante, atmosphérique, surtout sur leur dernier CD. Et là on a le droit au même son que sur le groupe précédent, Rorcal. Des grosses caisses ainsi qu'une basse trop mise en avant, la sauce pour ma part ne prendra jamais complétement. Outre cela, le groupe est très pro, il maîtrise à merveille les différentes variations de sa musique. Certains titres sortiront néanmoins du lot comme Alone And Unaware, The Landscape Was Transformed In Front Of Our Eyes ou encore Buildings Began To Stretch Wide Across The Sky, And The Air Filled With A Reddish Slow, tous deux extraits de leur premier album. Précisons aussi que le groupe, comme de plus en plus à présent, utilise des visuals projetés derrière la scène. Inutile de préciser que c'est un véritable plus. Leur prestation est très axée sur le concept de leur dernier album (je vous laisse le lien ici pour mieux comprendre les motivations du groupe), des images allant de destruction de bâtiments jusqu'à des aigles planant dans des hautes montagnes. Le voyage sera dépaysant !
En conclusion, une bonne soirée, dans un très bon cadre, mais qui aurait pu être encore plus réussite. Retenons néanmoins les bons côtés : Rorcal est à coup sûr un groupe à découvrir, avec une musique vraiment particulière et personnelle. Et Red Sparowes reste Red Sparowes. Malgré ce petit problème (là d'ailleurs où le groupe n'y peut absolument rien) leur show reste néanmoins une expérience à vivre...