24/11/2007
Château Neu Bechburg, Oensingen (Suisse alémanique)
Festival organisé par l'association Yggdrasil qui a pour vocation l'organisation d'événements inspirés par l'histoire, la culture et les mythologies européennes, en relation avec la scène dark / folk, indus et electronic. Cette association a coutume d'organiser ses rassemblements dans des lieux underground inhabituels aux atmosphères mystiques comme les biens connus Bunkermytik ou les Soirées d'Absinthe. Et ce soir elle ne déroge pas à la règle avec ce Alpin Folk Festival dans le magnifique château de Neu-Bechurg surplombant la ville d'Oensingen. il fut construit peu de temps après 1250 puis passa par de nombreuses mains. Au sud du château on peut se reposer dans un parc d'environ trois hectares lacéré de nombreux sentiers romantiques et décoré de diverses plantations, ainsi que d'un étang avec fontaine. Ce cadre bucolique se prête parfaitement à la thématique musicale de ce soir.
Sturmpercht est une formation autrichienne pratiquant une musique folklorique à dominante alpine. Ils utilisent pour cela différents instruments folkloriques comme la guitare, la flûte et l'accordéon. Bien que tête d'affiche de ce soir, Sturmpercht avait préféré jouer en première partie. Heureusement que le concert ne démarra que deux heures après l'ouverture des portes, sinon nous aurions manqué la tête d'affiche, comme beaucoup d'autres personnes dans notre cas. Après une arrivée très remarquée, parfois avec un second degré comme leurs déguisements adaptés des habits traditionnels aux limites du burlesque, ils se mirent en place sur la petite scène préparée et décorée pour l'occasion. Les autrichiens commencèrent leur show sur le fracassant Wir rufen deine Wölfe dont le texte est inspiré du poème de Friedrich Hielscher, rythmé par les coup de bâton de son leader et vocaliste. Puis Stürm ins Leben wild hinein ! du très bon premier album, avec ensuite Allerseelenreigen, Kaiser Karl et Waldheimat du second opus Geister im Waldgebirg logiquement mis en avant ce soir. Malgré cela ils n'hésitèrent nullement à piocher dans leur vaste registre, avec des morceaux choisis comme Der Weiße Wurm, Weißt du wohin wir ziehn ou bien Der Tanz der Tatzelwurms. C'est après environ une heure que les membres terminèrent leur prestation, mais le public insistant fortement et légitimement, ils nous réinterprétèrent Wir rufen deine Wölfe en guise de rappel. Même si c'est un très bon titre, j'aurais personnellement souhaité un autre morceau, surtout que ce n'est pas le répertoire qui manque de choix, comme par exemple Viel volle Bercher klangen, Der Blutes schwere Schuld ou encore Frisch auf zur Schlacht !.
Après quelques verres de vin chaud - saluons au passage cette remarquable initiative, alternative de bon aloi à la bière et fort réconfortant sachant que le château n'est pas chauffé - les bulgares de Svarrogh arrivèrent. Ici changement de look avec masque et peinture faciale et de style, opérant dans un registre clairement avant-gardiste, mélange de musique folklorique et de black metal, inspiré par le romantisme obscure et les poèmes bulgares et européens du XIXème et du début XXème, le tout teinté d'amertume et de solitude. Ce projet solo mené par Knjazz Dimo Dimov est né en 2001. Après la réalisation de plusieurs démos, il passa à la vitesse supérieure avec l'enregistrement d'un premier album Baxas Xebesheth 1883 puis trois autres disques furent enregistrés entre 2004 et 2007, dont le dernier LP Balkan Renaissance cette année. La prestation de ce soir fut axée plus folk ambiante que black metal et principalement axée sur les dernières productions pour l'occasion, avec tout de même la présence de guitare électrique, acoustique et percussions accompagnant la mandoline, le tout recouvert par moment par une voix black. Malheureusement pour eux le son - ou le technicien - n'était pas la la hauteur ce soir, d'autant plus que la musique complexe de Svarrogh nécessite un son très précis pour profiter pleinement des passages folk slaves entrecoupant les riffs BM. Il ne fut possible ce soir sur scène de retrouver cette sonorité si singulière et c'est bien dommage. Il me faudra donc redécouvrir ce projet au potentiel énorme. Une petite surprise, Gerhard, le leader d'Allerseelen présent ce soir parmi le public, fut invité par le groupe pour un morceau. Ils se connaissent très bien puisqu'une collaboration est née cette année de leur « union », à savoir le mini album Temple of the Sun. En guise de rappel, une reprise d'Allerseelen nous fut offerte avec Gerhard, se lâchant dans une danse frénétique. Pour l'occasion une partie des instruments fut échangée dans le groupe, ce qui permis de retrouver le chanteur derrière les fûts et le percussionniste à la basse. Ce fut une bonne surprise pour le public qui lui pardonna le son crade de la prestation dont Svarrogh fut nullement responsable.
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JÄgerblut est un projet relativement ancien créé par Julius Gospodart et Anton Knilpert également connu sous le nom de Dan Courtman et membre de Thorofon et de Geneviève Pasquier. La chanteuse du même nom rejoignit la formation plus tard. Le nom est directement inspiré du film allemand de 1957. Bien que l'inspiration principale tourne autour de la chasse comme son nom l'indique, le groupe creuse également dans des registres tels que la musique populaire et traditionnelle, la nature ou encore les connotations catholiques traditionnelles. Ce n'est ni plus ni moins que le reflet des thèmes omniprésent dans de la haute société européenne du début du siècle. Le premier album 1896-1906 venant à peine d'être édité et cela dix ans après leur formation, les bavarois ont pris le temps d'élaborer un disque où se côtoient différents éléments folk avec quelques passages plus rituels et ambiants, à l'image de leur contrée, où s'entremêlent châteaux aux multiples légendes et bois mystérieux. Suite au petit retard sur la programmation, JÄgerblut ne commença que vers une heure du matin sa prestation. Ils arrivèrent comme les autres par l'entrée commune et prirent place, habillés avec des vêtements genre veston d'époque et couvre-chefs du début du siècle, en osmose parfaite avec le cadre du château. Cependant un petit bémol totalement indépendant du groupe en raison de la présence de jeunes cons, l'un affichant ses patchs de BM et l'autre une vareuse suédoise de l'entre deux guerres, recouvertes d'insignes runiques, aussi cons que ivres. Ils gueulèrent à tout bout de champ, emmerdant clairement le groupe. Hormis le fait qu'ils font du tort au mouvement, ces crétins feraient mieux de réaliser qu'ils sont en opposition totale de part leur attitude avec la symbolique qu'ils arborent. Mise à part la présence de ces deux crétins, il faut bien reconnaître que le public de ce soir était fort agréable, ça change de certaines soirées moins « élitistes ». Ils commencèrent le live par Mühlhiasl's Prophezeihung, Lichtme et Hunting. Ils interprétèrent également Der Doost, Cor Venantis Efferum (Das Herz des wilden Jägers) et D'Rest von Konnersreuth. Puis vint un titre à la limite de l'improvisation, aussi court que surprenant avec des simples percussions et des paroles criées. Ce fut un titre où le second degré fut très présent. Ils terminèrent leur show avec cinq morceaux dont Gruß vom Krampus, Torschengruen et Dornenwald, sans rappel, devant rendre les clés du château après une heure de concert. Personnellement ce fût le meilleur concert de la soirée. La soirée continua gentillement avec musique médiévale, neo-folk et indus martial de convenance.
www.youtube.com/watch?v=G9wpiHN4Y5Y
