04/12/2007
Ninkasi Kao, Lyon
Le concert à peine terminé de Vreid, des rumeurs commencent à se propager dans la salle, comme quoi ce serait au tour de Marduk de fouler les planches et Unleashed passerait en tête d'affiche. Rumeurs qui étaient basées sur le fait qu'à Paris, Marduk avait joué en deuxième position. Réitérant à nouveau cette « surprise », c'est bel et bien Marduk qui monta sur scène. La fosse fut (un peu) déstabilisée durant les premières secondes, content de les voir mais déçu qu'ils ne soient pas la tête d'affiche car soyons objectif, les trois quart du public (voir plus !) était venus pour eux, et ce a fortiori quand on regarde le nombre important de tee-shirt Marduk dans la salle ce soir là. C'est donc avec un line-up « relativement » récent que les suédois jouent ce soir. Relativement récent dans le sens ou les départs de Legion (ex-vocaliste) et Emil (ex-batteur) ont été pour ma part un sacré coup pour le groupe. Pas que les remplaçants n'aient de qualités, loin de là, mais il faut bien l'avouer: Marduk sans Legion c'est comme un Sepultura sans Cavalera, ça perd tout de suite de sa saveur ! Mortuus s'en sort cependant plutôt bien. Les titres récents issus de Plague Angel et Rom 512 comme le très (très) surprenant Imago Mortis ou l'excellent The Hangman Of Prague passent haut la main l'épreuve du live. Concernant les classiques du groupe, comme Baptism by fire ou encore le légendaire Panzer Division Marduk, Mortuus peine à nous faire oublier les prestations de Legion. Le bassiste B. War, qui a d'ailleurs au passage fait une apparition en live au côté d'Enslaved, a été foutrement mis en avant par l'ingé son ! Véritable seconde guitare, le rendu, en fonction d'où l'on se trouvait dans la salle, fut mitigé. Le gratteux, et tête pensante du groupe, fut très (trop ?) discret ce soir, restant sagement et de manière statique sur le côté gauche de la scène. La fosse, quant à elle, ne se fit pas prier pour foutre un putain de bordel. Si j'avais déjà eu l'occasion de voir des pogos (très) violents, ceux de ce soir risquent fort bien de se retrouver dans le peloton de tête ! Véritable champs de bataille, le gars qui se trouvait d'ailleurs derrière la console de lumières (on va l'appeler le « light jockey », ça fait cool et pro ce terme anglais) en rajouta une (sacrée) couche quand il découvrit qu'il pouvait faire joujou avec un strob de 1500w pile à la hauteur de la fosse ! Les jeux de lumières, pourtant bon au début du set, ne se résumèrent sur les derniers morceaux qu'à des flashs surpuissants. Mortuus, après s'être versé plusieurs litres d'... eau sur le corps (certains ont été déçu, manifestement, que ce ne soit pas du sang de porc comme sur les photos promos) paraissait tout de suite moins impressionnant sans son maquillage. Et c'est peut-être sur ce dernier point que je vais conclure. Marduk en live, c'est quelque chose, il n'y a pas à chier ! Mais de là à dire qu'on a atteint la perfection ce soir... il a manqué au groupe une once de prise de risque. Totalement huilé, le char d'assaut Marduk ne s'est pas risqué à sortir des sentiers battus, dommage. Avec une heure de live, on regrettera aussi le fait qu'il n'y ait pas eu de rappel. Satisfait, mais peut être aussi en attendais-je un peu trop, peut être...
C'est donc au tour des suédois de Unleashed de monter sur les planches du Ninkasi et de conclure cette soirée. Si les premières minutes ont été difficile pour Vreid, les musiciens d'Unleashed ont du mettre toute leur bonne volonté pour (re)chauffer la salle. Conscient que la fosse n'était pas majoritairement venu pour eux, leur death old school fît rapidement oublié ces histoires de tête d'affiche ! Death suédois de la première époque, du début des années 90, ce fût avec des groupes tels que Entombed et Dismember, la première et véritable alternative au death ricain. À ne pas confondre avec le death mélodique d'un Dark tranquility ou de cette daube d'In flames, le groupe est progressivement passé d'un death misanthropique à quelque chose de plus viking. On le verra d'ailleurs ce soir tout au long de leur play list axée surtout sur le dernier album Midvinterblot (2006) avec : Blood of lies, Triumph of Genocide, In victory or Defeat, Midvinterblot, This is our world now (si seulement...). Et le groupe fera le tour de sa discographie distillant les autres albums avec les morceaux Don't want to be born (on fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie) de Hell's unleashed (2002), Victims of War de Victory (1995) et de vieux morceaux culte du groupe : Into glory ride de Where no life dwells (1991), Never ending hate et The immortals de Shadows in the deep (1992) et Execute them all d'Across the open sea (1993). Si le point d'orgue pour ma part a été indéniablement l'excellent Winterland issu de Sworn allegiance (2004), certains morceaux m'ont semblé un peu « facile » dans leur construction. Souvent basés sur un refrain classique et redondant, certains riffs laissent, à mon humble avis, à désirer. Le bassiste, et vocaliste, était, je pense, le seul véritable motivé. Jouant avec le public, ce vieux monsieur donna un set de grande qualité. Il ira même jusqu'à boire dans une corne quelques décilitres de bières avant d'en jeter sur une fosse pas encore rassasier. Le set aurait été un peu court sans le rappel, constitué de deux morceaux Destruction of the race of men (Sword allegiance) et To asgaard we fly (Accross the sea , 1993) pour finir...
Une soirée donc qui en a surpris plus d'un. Ce fût l'occasion pour pas mal de jeunes metalleux à peine convertit, ce soir de découvrir Marduk en live. Parce que Marduk, il faut bien le dire, c'est, outre un Dimmu Burger ou un Cradle, l'un des premiers groupes de black « respectable » que l'on écoute quand on est jeune ! Beaucoup plus démocratisé qu'un Watain par exemple (quoi que... vu la tournure des choses), le groupe a su touché un public plus vaste sans réellement et concrètement réalisé de compromis au niveau musical. Et puis, il n'y a pas à chier, si pour certains groupes l'obtention d'un DVD est une bonne alternative, ce n'est pas le cas pour Marduk ! De très mauvaises qualités à chaque fois, je ne peux que vous encourager à ne pas vous procurer leurs DVD et à vous rendre à leurs concerts, il n'y a que ça de vrai ! Unleashed, quant à eux, c'est un peu le style de groupe qu'on connaît de nom sans réellement avoir écouté leurs skeuds. Le public fût présent et a soutenu le groupe, plus par appréhension de terminer une soirée à 22h30 que par réel « intérêt » pour les suédois. Une (très) bonne soirée organisée par Base donc, de plus, sur Lyon en cette fin d'année, mais qui aurait pu encore, à mon avis, être meilleure...