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Brutal Assault Festival 2008

Brutal assault 2008

Du 14 au 16 août 2008

Jaromer, République Tchèque

Fuyant l'Europe de l'Ouest décadente pour des contrées plus appréciables, le temps de nos vacances, c'est tout naturellement que notre choix s'est porté, une fois de plus, sur l'Europe de l'Est. Et plus précisément sur la République Tchèque où, comme l'an passé un excellent festival de métal extrême, le Brutal Assault, avait lieu le week-end du 15 août. Cette année, hélas, le temps n'était pas au rendez vous: pluie et températures fraîches 2 jours sur 3 ! Toutefois, vu l'affiche alléchante qui se préparait, l'adaptation aux conditions climatiques s'imposait. Ce qui ne rebuta pas la foule impressionnante encore présente aux concerts cette année, majoritairement tchèque et polonaise, mais aussi, à voir les plaques d'immatriculations qui envahissaient la petite ville de Jaromer, roumaine, allemande, italienne, slovaque et même lituanienne et lettonne ! Apparemment la ville semble désormais considérer le festival comme un de ses évènements majeurs de l'année, sans doute grâce à ses répercussions économiques comme l'illustrent les nombreux snacks provisoires installés un peu partout, les files de blackeux aux caisses des supermarchés devant les autochtones amusés, ou encore les restos servant leur goulash tout au long de la journée... Cela peut peut-être expliquer la tolérance extrême des policiers face aux campements anarchiques ou leur sourires à l'encontre des festivaliers adeptes de la fameuse bière tchèque pilszen (à moins que ce soit tout simplement leur goût pour la musique ?)

Les hostilités devaient commencer à 15h, mais nous ne pûmes assister aux premiers shows parmi lesquels GLOOMY GRIM, SADIST, HOLLENTHON et SAMAEL ou encore le début de SEPTIC FLESH, entendu de loin depuis la longue file d'attente aux caisses. La première pleine prestation pour nous fût le bon vieux groupe de thrash américain EXODUS. Energique et efficace, avec de bons vieux titres des années 80 dont l'incontournable Bonded by Blood, il a su capter l'attention du public composé cette année de pas mal de thrasheurs arborant leur vieux tee-shirts Kreator, Coroner ou encore Destruction. Apparemment le revival thrash semble se confirmer dans l'Est aussi !

Vînt ensuite le tour de FINNTROLL. N'étant pas grands fans de ce style de « pagan bière metal festif » assez en vogue actuellement, nous ne nous attendions pas à quelque chose de grandiose. L'ensemble parût, somme toute, bien agréable avec des mélodies entraînantes et sympathiques, faîtes par des musiciens au look plus fashion que pagan. Une prestation carrée, et assez pro quand même. Le public, visiblement conquis, communia avec le groupe très fair-play.

Brutal assault 2008 - Finntroll

Brutal assault 2008 - Finntroll

MAYHEM prit ensuite la relève devant une assistance toujours plus nombreuse. Là aussi, de prime abord, pas de grand enthousiasme de notre part, n'ayant pas réellement suivi ce groupe depuis quelques albums. Les échos sur les accoutrements pour le moins étranges du chanteur (apparemment déguisements de mafieux (?), cuisto (?) ou lapin rose (?) sur d'autres tournées...) contribuant à cette perte de crédibilité. Ce soir, la tenue plutôt « totalitaire », chemise noire, treillis et brassard un peu allusif (rouge et noir) contrastait avec une large croix renversée en guise de cravate. En dépit de cet accoutrement un peu décousu, le show se révéla assez froid, à travers ses sonorités dissonantes et torturées. Les quelques vieux titres ("Deathcrush", "Freezing moon"...) bien exécutés, avec un Hellhammer à la batterie excellent, nous firent oublier la prestation plutôt moyenne de Grenoble il y a quelques années avec un Maniac devenu désormais encore bien pire que ce qu'il était jadis... Malgré quelques hurlements dépassant les limites du bon goût, il faut avouer que la prestation produisit quand même son petit effet. Attila Csihar semble actuellement davantage vouloir se rapprocher d'une image de psychopathe dégénéré, du type personnage de Rob Zombie dans House of Thousand Corpses : cris et expressions grandiloquentes, bouffonnerie partielle de l'accoutrement, et pourtant référents certains aux films de série B d'où sensation dérangeante de folie quand même. Donc pas si mal, somme toute!

Brutal assault 2008 - Mayhem2

Brutal assault 2008 - Mayhem

Fatigués du voyage, nous n'eûmes pas la patience de visionner les deux derniers groupes tardifs de la soirée, TEXTURES et HARMONY BAY. D'autant que la deuxième journée, alléchante celle-ci, méritait la meilleure forme qui soit.

Les joies du camping en temps de pluie (tente à pas cher percée par 7 heures de pluie continue) nous décourageant d'aller voir NOVEMBRE à 13h45. Ce ne fut comme à notre habitude qu'en début de soirée que nous rejoignîmes le théâtre des opérations.

Premier set avec les excellents PRIMORDIAL qui démarrèrent fort avec leur cultissisme titre Spirit the earth aflame rempli d'épisme et d'émotion. Les ayant vu il y a quelques années à Lyon, j'avais jadis été quelque peu déçu par les mimiques du chanteur un peu trop extravagantes eu égard à leur pagan black aux consonances plutôt mélancoliques. Cette fois-ci, il semble que le chanteur ait mieux adapté sa gestuelle théâtrale, sachant tour à tour créer des ambiances plus introspectives ou de forte communion avec le public, en fonction des titres. Les très bons morceaux s'enchaînent les uns après les autres (The coffin ships, Heathen tribe...) même si d'autres non moins excellents morceaux manquèrent à l'appel, 45 minutes s'avérant bien trop bref pour un groupe de ce calibre. Sans doute l'un des meilleurs concerts du festival !

Brutal assault 2008 - Primordial

Brutal assault 2008 - Primordial

Brutal assault 2008 - Primordial

Brutal assault 2008 - Primordial

Place à un autre groupe, culte aussi, surtout affectivement parlant : ENTOMBED. Ayant été grand fan durant mes années lycée, cela fait toujours un petit pincement au coeur d'entendre des bons vieux titres du début des années 90 tels que Revel in flesh, Stranger aeons, Crawl... Hélas, un peu comme à Zurich l'an dernier lors de la fabuleuse tournée des Masters of Death (avec les pionniers du death suédoisUnleashed, Dismember et Grave), les vieux titres apparaissent un peu massacrés. Certains passages mélodiques n'étant pas toujours audibles, tel fût le cas du superbe Left hand path où le passage au clavier se vit remplacé par la gratte. Le soli par la suite ne pouvant se superposer à la trame rythmique jadis présente... En tous les cas, saluons l'enthousiasme de Lars Goran Petrov, apparemment épuisé (problème de santé ou alcoolisme ?...) ayant beaucoup de mal à se déplacer, mais se donnant à fond avec une sincérité qui l'honore. Après avoir souligné son plaisir d'être là, en rappelant sa dernière visite en République Tchèque en compagnie de Napalm Death en 1994, il en profita pour faire part de sa joie de voir le lendemain - en tant que fan - Sodom en compagnie du public ! Vraiment un bel état d'esprit pour un vieux de la vieille qui a tant apporté à la scène !

Brutal assault 2008 - Entombed

Changement radical avec BEHEMOTH, en termes de musique comme de mentalité. Il est toujours curieux de voir les effets du temps sur la musique. Combien une musique qui paraissait aussi extrême qu'ENTOMBED en 1991 est devenu presque tranquille face aux nouveaux représentants de la musique extrême qui ont poussé la vitesse et la puissance - grâce aussi à la technologie - à un niveau plus radical ! En tout cas, si le set de avec BEHEMOTH fut très pro, ravageur et surpuissant, au niveau du son, l'attitude nous aura plutôt surpris. Un chanteur imbu de lui-même, lançant entre les morceaux des diatribes à n'en plus finir, dont une particulièrement débile contre les tchèques « accusés de suivre Jésus » ou une autre contre le staff responsable de problèmes techniques comme à chaque fois, parce que tchèque. Il semblerait que les deux peuples aient comme partout de vieux comptes à régler, notamment, à propos des populations vivant dans les Tatras, massif de montagne faisant office de frontière entre République Tchèque, Slovaquie et Pologne. Bref, derrière une rangaine qui peut-être se voulait nationaliste (devant un parterre de polonais en liesse, ce n'était pas non plus particulièrement courageux), nous avons plutôt eu l'impression d'une conduite de pseudo star, répétant à plusieurs reprises des « fuck », ou autres « fucking », etc... De nouveau donc, une conduite des plus pitoyables pour un groupe de black vraiment pas des plus aristocratiques pour des pseudo nationalistes de l'Est, relevant plus du comportement du fan de foot plein de bière devant le match de l'équipe nationale que de l'individu vraiment transporté par sa culture. D'autant plus pleutre que dans un festival comme ça, personne ne risquait de leur couper la régie. Vous allez me dire, on n'est plus à ça près...

Brutal assault 2008 - Behemoth

Brutal assault 2008 - Behemoth

Etrange relève de BEHEMOTH sur l'autre scène : ANATHEMA, avec son désormais rock planant, calme et émotionnel. On peut se demander si un tel groupe a encore sa place dans un festival de métal extrême (en dépit de sa musique profonde de grande qualité) tant il est vrai qu'à cette heure-là, la plupart des fans surexcités (et aidés en ce sens par l'alcool) attendent peut-être autre chose... Le chanteur semblait en avoir conscience lorsqu'il a affirmé que ça lui faisant drôle d'être présent ici et revoir des vieux amis qu'il avait fréquenté en début de carrière (sans doute Cradle, Paradise Lost et Carcass). En tout cas, le set offert fut très appréciable. D'abord un excellent Fragile dreams suivi d'Empty pour nous mettre en haleine. Puis quelques titres (peut-être un peu longuets pour ce soir) extraits des deux derniers CDs (Closer ainsi que A Natural Disaster accompagné de la chanteuse au timbre de voix presque blues tristounet). Pour enfin nous offrir quelques excellentes surprises. D'abord un vieux titres époque Serenades , Sleepless, rejoué pour l'occasion dans une version modernisée (autrement dit sans voix grave en refrain). Et enfin, cerise sur le gâteau, le sublime de A dying wish tiré de The Silent Enigma , à mon sens l'un des plus bel album de doom atmo jamais sorti (on en était presque à espérer le fabuleux titre éponyme du même album !). Visiblement pas dans les temps, le groupe décida de terminer son show par une reprise sympathique de Orion de Metallica. On aurait vraiment espéré un autre vieux morceau du répertoire...

CRADLE OF FILTH prit ensuite la relève. Peu de chose à dire puisque ne connaissant pas le répertoire depuis pas mal d'albums et n'étant pas fans des mimiques du groupe ainsi que de la voix criarde du chanteur (ayant abandonné au passage ses dreadlocks). En tous les cas, le public semble toujours au rendez-vous, s'amassant depuis pas mal de temps devant l'autre scène (ce qui nous a quand même surpris, vu les critiques récurrentes à l'encontre du groupe). Quelques vieux titres vinrent agrémenter un set assez agressif au final, mais plutôt pénible dans l'ensemble.

Puis vint la surprise de la soirée : NEUROSIS, pour un concert, froid, sombre et torturé à souhait. De longs titres hypnotiques et saturés, alternant d'exquises nuances sonores, fragilité froide et explosions sonores violentes. C'est un groupe auquel il faudrait que nous portions un peu plus d'intérêt, représentants d'une scène postcore en pleine explosion, et produisant actuellement des sonorités plus sombres et plus occultes, parfois, que ce qui peut se faire dans la scène black actuelle. En tout cas, il faut saluer le groupe pour l'utilisation de visuels magnifiques, et une mise en scène assez glauque. Le groupe entièrement plongé dans l'obscurité, uniquement éclairé par en dessous de faibles lueurs bleuâtres, cédait presque la place aux visuels projetés en arrière-fond. Une alternance tout en noir et blanc d'images évoquant la dureté du monde naturel, les difficultés de la survie, la terreur et la peur brute : arbres morts secoués par la bise, course effrénée de loups dans la neige, close-up de visages en souffrance, la bouche déformée par un cri... Absolument magnifique. Par contre, il faut avouer que nous serions bien en peine de donner ici la playlist, ne connaissant pas particulièrement bien les productions du groupe (sauf un Stones from the Sky)...

De retour très tôt le lendemain pour la dernière journée, pluvieuse elle aussi, c'est avec ARKONA que les hostilités commencèrent à 14h25. Prestation plutôt exceptionnelle pour nous, car même si ARKONA semble tourner de temps à autres en Europe de l'Est, l'Ouest pour l'instant a été totalement négligé. Et c'est bien dommage car cela contribuerait à une plus grande popularité de ce très bon groupe pagan metal mené par une très charismatique chanteuse : longs cheveux blonds au vent, blouse slave traditionnelle, peau de renard autour du cou, voix puissante à faire pâlir certains représentants du sexe masculin, gestuelle enivrée à consonance shamanique ! Les longs titres, aux accents très slaves, ont visiblement conquis le public, certes encore restreint à cette heure, mais reprenant en choeurs les refrains accrocheurs du groupe russe. On ne peut que regretter la brièveté du show. Ce qui a semblé être le cas du groupe qui, en dépit du timing (et alors que HOUR OF PENANCE attendait sur l'autre scène, au grand damne de l'organisation), n'a pas hésité à s'imposer un délai supplémentaire au-delà du temps réglementaire pour terminer son excellente prestation. Geste apprécié par les fans que nous étions ! Une set-list proche du live Zhizn Vo Slavu sorti en 2006, en plus condensé : les excellents Skov Tuman Vekov (tiré également de l'album Vo Slavu Velikim), Po Siroy Zemple et Maslenitsa, Oy To Ne Vecher et enfin le superbe Rus. Vraiment un excellent set, dynamique et enthousiasmant, créant presque une liesse fraternelle, malgré la pluie qui tombait drue ! Une intense prestation qui méritait les 1200km de route !

Brutal assault 2008 - Arkona

Brutal assault 2008 - Arkona

Les groupes se succédant en journée nous intéressant peu, nous en avons profité pour faire le tour des stands du festival, en plein boom depuis l'an dernier ; l'occasion de ramener quelques CDs peu onéreux. Puis, bonne surprise à notre retour devant la scène, les canadiens de KATAKLYSM nous offrirent des titres puissants et accrocheurs avec leur death à la fois mélodique et catchy. Petite bière pendant le set peu captivant de SEBKA-CHOT avant l'arrivée de SODOM dont la notoriété semble au beau fixe, à voir le public redevenu nombreux s'amasser devant le podium. Un bon thrash issu des 80's, carré, énergique et puissant, avec des musiciens manifestement honorés d'un tel accueil nous jouant pas mal de vieux titres de leurs débuts dont le très apprécié Agent orange.

ARCH ENEMY prit ensuite la relève. C'est n groupe qui jouit certes d'une grande popularité, mais que nous ne connaissions que très peu, le style n'étant pas notre tasse de thé. Force est de souligner le professionnalisme de celui-ci. Les titres s'enchaînèrent avec puissance et mélodie et la chanteuse s'avère digne d'estime dans sa façon de tenir la scène, n'hésitant d'ailleurs pas à sermonner à juste titre le public lorsqu'un blaireau en son sein se permit de lancer un verre de bière sur la scène. Face à cette pratique nullissime qui s'est répétée à plusieurs reprises (est-ce la présence de nombreux hardcoreux qui voulait cela ?) la chanteuse se mit à très logiquement expliquer le ridicule de l'acte, puisque au final c'est le festival dans sa totalité qui en pâtirait, les groupes risquant de ne plus avoir envie de faire des milliers de kms pour subir de tels affronts. Elle en appela même les fans à faire justice eux-mêmes devant de tels crétins... Très bonne morale ! Au final, un set professionnel et dynamique, même si la musique ne nous a pas non plus transporté.

Arrivèrent ensuite les hardcoreux new-yorkais d'AGNOSTIC FRONT. Nous n'avons suivi ce show que de très loin, restauration oblige ! A vrai dire, nous nous attendions à plus puissant que cela, même si visiblement le public répondit présent.

PARADISE LOST monta ensuite sur la scène. La dernière prestation à Lyon nous avait permis de nous familiariser avec le dernier album, pas mal du tout, et qui confirmait un retour à des sonorités plus puissantes et métalliques opéré depuis l'excellent album Paradise Lost . Ce soir, la prestation fût de grande qualité ; des titres du dernier opus, évidemment, mais pas mal de classiques de leur veilles périodes, notamment de Shades of God (on n'aura hélas pas droit à Gothic joué pourtant à Lyon) : leur premier hit As I die superbement interprété dans des sonorités plus goth rock, ainsi que Pity the sadness, Embers fire du quatrième album Icon, Enchantment de Draconian Times ... Ca fait vraiment plaisir de voir que ce groupe fondateur aussi bien du doom death atmo, que par la suite du gothic metal, ait su tirer profit de ses errances « expérimentales » (ou plutôt commerciales...) momentanées (One Second, Host, Believe in nothing) pour retrouver sa marque distinctive en revenant à des sonorités plus conformes à ses débuts, sans pour autant se répéter. Excellent !

Autre groupe du début des années 90 à être très attendu en cette soirée : CARCASS, qui semble t-il se serait reformé pour les live. Est-ce que, comme ENTOMBED, nous allions sentir le décalage entre le métal extrême d'il y a 15 ans et celui d'aujourd'hui ? Ma foi pas tellement, les pionniers du grind death (avec Reek of putrefaction en 1988 et Symphonies of sickness en 1989, qui avaient ensuite évolué vers un death de plus en plus mélodique avec le très bon Necroticism- descanting the insalubrious puis Heartwork) ont assuré du début à la fin rejouant fidèlement la plupart de leurs vieux titres cultes. On eût même droit aux samples d'introduction des morceaux de Necroticism.... notamment sur l'excellent Incarnated solvent abuse ! Le groupe semblait vraiment enthousiaste (avec un Mickaël Amott qui du reste avait déjà joué plus d'une heure avec ARCH ENEMY) devant un public conquis ! Une très belle prestation !

Fatigués, nous n'avons pas eu la patience de suivre l'ensemble du set de SIX FEET UNDER et de son death catchy, ni la prestation d'ESOTERIC, que nous avions du reste déjà observée à Lyon.

Encore une fois, 3 jours mémorables, en dépit des conditions climatiques un peu pénibles (il fallait voir l'état des lieux au bout de 3 jours de pluie : effroyable !). On peut en tout cas saluer le travail des organisateurs et le fair-play des autorités locales, pas chiantes du tout, pour que cet évènement se passe dans les meilleures conditions. A refaire sans hésiter !

A lire également : Brutal Assault 2007

Site du festival : brutalassault.cz

Frederance / Sabbaoth