28/11/2009
Undertown, Genève (Suisse)
Après une période de fermeture aux groupes de metal, cette agréable salle suisse en sous-sol accueille à ma grande surprise une affiche 100 % black. Les groupes helvétiques locaux sont à l'honneur pour assurer les trois premiers shows. Que ce style décolle enfin en Romandie est déjà une bonne nouvelle en soi, car ce canton suisse frisait plutôt l'overdose de hardcore et death metal insipide. Mais le style que nous vénérons allait-il est bien défendu sur scène ?
BLODNATT semble être un nouveau venu dans la scène black métallique, vu son manque de présence flagrant sur scène. Il reste très statique, mais sa musique est néanmoins bien passée : fortement inspiré par Darkthrone (dont il reprendra brillamment un titre, Unholy Black Metal). BLODNATT délivre une musique glaciale et basique, collant bien à l'esprit norvégien des années 1990. Malheureusement, la courte durée de leur set n'a pas permis de les juger au-delà ; laissons-les bosser un peu, pour s'affirmer scéniquement, mais l'esprit noir est bien là.
Le show des Vaudois de AB OCCULTO pêchent par l'excès inverse : ce combo à l'imagerie BM impeccable est bien en place, et révèle des musiciens assez à l'aise sur scène ; mais sa musique a manqué singulièrement de mordant : là on l'on s'attendait à un black orthodoxe, nous avons eu un déluge de riffs atmosphériques, avec peu de textes et beaucoup de mid tempi. Souvent hypnotique, le set d'AB OCCULTO a néanmoins manqué de titres plus rentre-dedans pour dynamiser son show sur la longueur et faire bouger un tant soit peu le public.
Puis arrive un outsider, STORTREGN, dont les membres sont à l'initiative de cette soirée. Outsider car inconnu sur mes tablettes pourtant attentives à ce qu'il se fait en Suisse Romande, région voisine de nos Alpes natales. Le choc métallique n'en fut que plus grand ! Dès le premier titre, il est évident que STORTREGN possède une certaine envergure et va défendre son mini-CD « Devoured by Oblivion » avec rage. Avec un charisme fou, emmené par un gratteux / chanteur omniprésent, STORTREGN reprend la tuerie métallique là ou un lointain Dissection l'avait laissé : il s'agit ni plus ni moins de délivrer un black death metal puissant, à la fois technique et mélodique. Et là, la fosse s'anime franchement : la succession de riffs dynamiques enflamme le public qui suit les blasts furieux, les mélodies bien aiguisées, ou les plans death plus lourds pour souffler. Cette énergie trouve son point d'orgue dans une charge héroïque voyant deux blocs du public se ruer l'un contre l'autre... Un sérieux espoir musical et scénique à surveiller de très près. Mais nous restera-t-il des forces pour affronter la suite ? Je laisse la parole à Maxtician.
23h30 : c'est enfin à nos Bordelais préférés d'investir la scène, j'ai nommé au cas où vous ne l'aurez pas compris, j'ai nommé « le bouc », OTARGOS en grec ancien. Après une tournée au Brésil plutôt concluante selon les propos de son front man Dagoth recueillis en loge, je dois avouer que c'est le sourire au visage que je regarde le groupe entrer en scène. Accompagné de Thyr, son nouveau marteleur en date (oeuvrant entre autre dans le non moins monstrueux groupe WITHDRAWN), le groupe va assurer comme à son habitude, un show puissant et sans concession ! Devant un public plus réveillé que pour les formations précédentes, OTARGOS va passer en revue tout ses titres-phares : Kinetic Zero, Codex 666, Havocalypse... Bien sur sans omettre d'honorer son petit dernier album Fuck God - Disease Process avec La Genèse De Dieu ou encore Nullabsolut... Le groupe semble plus que jamais à son aise, les titres s'enchaînent à la perfection... Dagoth se permettra aussi entre deux compos un petit clin d'oeil à toutes en dédicaçant Secrets of the Black Arts à tout ceux « qui les font chier avec DARK FUNERAL » ! Côté reprise, la formation jouera également Carnal, un titre de VADER. Nous goutons aussi un titre de son futur prochain album, en tout cas une chose est sure : si le successeur de Fuck God est aussi bon que cet extrait proposé lors de cette soirée cela promet d'être jouissif ! Irréprochable scéniquement parlant, j'ai les cervicales en miettes et ce, pour mon plus grand plaisir, après une bonne cinquantaine de minutes de show de la part du groupe... Un rappel réclamé par le public clôture le set. Au final je n'ai qu'une chose à dire : OTARGOS, un groupe à ne pas louper sur scène si vous avez la chance de les voir !
Notons enfin le bon équipement de cette salle, avec une sonorisation digne de ce nom, une scène correcte, et un écran montrant le show filmé. 80 entrées pour ce soir, c'est une performance honorable. Et merci à Gabiche pour les photos.