08/02/2009
Lyon, Ninkasi Kao
Il fait froid ce soir-là à Lyon, et la foule est vite entrée dans la salle en attendant le début des hostilités. On commence tôt, dimanche soir oblige, avec les Anglais de Sylosis. On est généralement peu intéressé par la première partie d'une affiche, mais Sylosis s'en sort plutôt bien, avec son death metal mélodique bien foutu. Le public semble accrocher assez vite. Il faut dire que le groupe se remue sur scène pour chauffe l'atmosphère.
Puis les Australiens de Psycroptic entrent en scène. Changement de style : du death, croit-on, puis non. Ca retombe, les titres sont alambiqués, le public a du mal à bouger là-dessus. Et des plans mid tempi achèvent de nous faire bailler. La musique de Psycroptic est trop complexe et ses riffs cassés flirtent avec l'esprit hardcore. Ouf, c'est fini.
Pas de doute, Cephalic Carnage est bien plus attendu : ces cinglés investissent la scène pour faire leur balance. Après une trentaine de minutes (enfin !!!), le groupe commencera à nous labourer les conduits auditifs. Carré tranchant meurtrier, le combo passera en revue tout les albums sorties sur RELAPSE RECORDS : Antrho Emesis (Lucid Interval), Hybrid (Exploiting Dysfunction), Dying Will Be The Death Of Me (Anomalies), Endless Cycle Of Violence (Xenosapien)... En plus d'être un bon groupe, Cephalic Carnage est assurément un groupe de scène, rarement il m'a été donné de voir des groupes jouer une musique aussi technique avec en prime des musiciens headbanguants comme des dingues tout azimut à ce point, mention spécial au guitariste Zac Joe et à la solidité de ses cervicales !!!
Je ne sais pas si l'usage de substances prohibées fut de mise, mais le garçon est sacrément hystérique!!! La musique complètement psyché et débridée de Cephalic Carnage est taillé pour la scène sans conteste. Le clou du spectacle aura lieu lors du titre Black Metal Sabbath où le groupe aura l'audace de se ramener grimmé en black métalleux, à en mourir de rire assurément !!! Entre la croix renversé composé d'un couteau et d'une fourchette du chanteur, les masques en noir et blanc et les cris black metal à tendance parodiques du chanteur le public fut conquis. Il faut dire que justement ce public n'était assurément pas composé de black métalleux ou de pure death métalleux et ce en raison des autres groupes avec lesquels Cephalic Carnage joua ce soir à mon avis... Une question subsiste tout de même quant à la soirée : pourquoi ce soir CEPHALIC ne fut pas en tête d'affiche ? Je suis désolé mais le carnage céphalique à quand même un pédigrée plus important par rapport à BLACK DAHLIA MURDER !
Enfin, l'arrière-scène dévoile une grosse batterie et BLACK DAHLIA MURDER se met en place. Je ne connaissais pas vraiment ces Américains, et leur thrash new school à la Terror 2000 m'a fait le meilleur effet. A la croisée des cultissimes At The Gates et Overkill, ce groupe envoie du gros. Le public, déjà bien chauffé par Cephalic Carnage reprend de plus belle les « runnings », consistant à tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre en se poussant : plus drôle et moins violent que le po-go, il faut tout de même faire gaffe à ne pas s'emmêler les pieds ! Nous sommes invités en cela par un grand gaillard de chanteur qui gesticule sans compter sa peine, et son énergie est communicative : il growle ou crie selon les moments. Ca thrashe continuellement, la batterie bat des tempi très souvent élevés. Un blaireau veut slammer, mais il hésite, et un gars de la sécu intervient : il résiste fortement les deux types tombent comme des merdes dans la fosse, heureusement sans mal. Comme un seul homme, les musiciens se sont rapprochés du lieu, regardant en bas comme des poules curieuses, et reprennent leur place, rassurés. Reste la chaussure du slammeur malheureux sur la scène... Sur la longueur, les titres semblent tout de même un peu répétitifs, mais une majorité du public à l'air d'être conquise. Pas de rappel, le concert finit tôt car (10h30), dimanche soir oblige.
Remercions enfin My Reference Events pour l'organisation de cet événement ; dommage qu'il n'ait attiré que 260 entrées pour cette affiche. Mais le programme alléchant des mois suivants devrait réparer cette erreur du public Lyonnais.