13/03/2009
Annecy, le Brise-Glace
La rareté relative des événements métalliques à Annecy avait provoqué une ruée sur les réservations. Et 200 places, croyez-moi, ça part très vite ! Mes camarades de L.H.N. même restent bêtement devant l'entrée pour picoler. J'accède au sous-sol du Brise-Glace (merci Bench !) dans sa petite salle nommée « le Club ».
Ce sont surtout les Mâconnais de The Seven Gates qui ont aiguisé ma curiosité et motivé mon déplacement : leur excellent démo Gehenna's Sword et leur réputation scénique prouvent qu'il ne s'agissait point de débutants ; ce groupe mériterait même d'être mieux placé sur une affiche ! La formation, emmenée par Vincent (ex-Pandemonium) enflamme la scène pendant une heure en envoyant ses brûlots de thrash death metal, grâce à un gros son bien gras. Bien en place, le groupe joue déjà devant une salle bien remplie quoique exiguë. Ils nous envoient aussi des titres inédits tirés du futur album. la guitare, on reconnait un ancien de The Oath. Mais ses riffs sont bien balancés et sont un appel irrémédiable au head-banging ! On termine sur un inédit plus lourd et très Morbid-angelien, et malheureusement, pas de rappel pour cause de timing serré.
Puis viennent les locaux d'Assaulter, les vétérans thrasheurs que nul haut-savoyard ne peut feindre d'ignorer. Espérons d'ailleurs qu'ils franchissent enfin les limites de leur sapaudia natale avec leur nouvel album Freak inside prêt à sortir (leur précédent et unique assaut remontant tout de même à... 1993 !). En effet, leur set-list s'est enfin enrichie de nouveaux titres toujours aussi thrash "old school", mais aussi plus aérés, avec des soli salvateurs. Mais le groupe fait dans le gros thrash qui tache, qui ramone et mouline, toujours emmené par les boutades de son charismatique front-man. Pour le bonheur des habitués du groupe (et ils sont nombreux ce soir), on finit avec une reprise de Slayer, Dead Skin Mask. Un Assaulter en grande forme ce soir-là, pour jouer à domicile.
Place maintenant aux Italiens de Cadaveria : après tant de brutalité, l'affiche s'aère grâce à leur dark metal. Le groupe a de la bouteille, ça se sent : la chanteuse, sa taille de guêpe tout de latex vêtue, possède un chant original qui oscille entre cris gutturaux et chant clair ; les riffs sont fouillés, parfois entrainants, parfois étranges, avec une touche un peu indus. Pourtant, le public est franchement clairsemé : comme si les fans de metal extrême avaient quitté la salle une fois leur soif de brutalité assouvie. En effet, Cadaveria détonne un peu sur cette affiche, vue la première partie qui nous était offerte. Des fans sont bien là, mais trop peu nombreux et le groupe semble déçu malgré ses efforts pour chauffer la salle. L'ambiance de la soirée est donc un peu retombée, l'affiche aura eu un attrait inverse à son ordre.
Cadaveria n'aura pas trouvé son public, le lendemain non plus d'ailleurs à Lyon au Lyon's Hall, salle ou se jouait la même affiche. En attendant, saluons le dynamisme de Bench (le boss de Transylvania prod) qui s'échine depuis quelques années pour faire bouger cette cité de vieux riches endormis qu'est Annecy. 200 entrées en pré-ventes,c'est déjà une belle victoire !