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Wacken Open Air 2010

5, 6 & 7 août 2010

Wacken, Allemagne

Note préliminaire : l'auteur tient en premier lieu à remercier l'association Metal Integral et notamment Raskal, son président, ainsi que « Wacken » Vyx pour lui avoir permis de bénéficier d'un pass presse pour cette édition du Wacken Open Air. Grand merci à eux !

Jour 1 - Jeudi

En guise d'ouverture du festival, c'est DORO (toujours très populaire en terres germaniques) qui s'empare de la Black Stage pour interpréter quelques titres. Elle cède assez rapidement sa place à UDO (en son temps chanteur du groupe ACCEPT pour les plus jeunes) qui nous balance lui aussi certains de ses grands classiques : Balls to the wall...

Il s'en suit une dispensable remise des prix décernés par le magazine Metal Hammer. Le seul passage réellement intéressant de cette cérémonie fut l'hommage spontanément rendu par la foule à DIO en scandant son nom pendant plusieurs minutes avant que celui-ci ne se voit décerner le prix de la « Greatest Heavy Fuckin'Metal Legend of all the Fuckin'Times » ou quelque autre titre à la con dans le genre. Preuve que le chanteur, qui livrait un an plus tôt un concert d'anthologie en ces mêmes lieux avec HEAVEN AND HELL, n'est pas prêt d'être oublié.

La première grosse sensation du festival déboule sur scène peu de temps plus tard. ALICE COOPER débarque entouré de tout son cirque habituel : outre ses musiciens l'accompagnent, une inquiétante infirmière et deux sbires qui vont lui enfiler une camisole de force, le décapiter, le pendre... La foule est extrêmement réactive au show que livre le sieur Furnier qui arrive habillé en dandy vaudou et repartira vêtu comme un prisonnier d'hôpital psychatrique. Il est d'ailleurs intéressant de constater que le nombre de crowd surfers est un bon baromètre de l'intensité des concerts... et celui-ci fut manifestement très apprécié.

Les à peine plus récents MOTLEY CRÜE s'en viennent en suite faire souffler un air de 80's sur le Wacken, ce qui nous laissera le temps de prendre un peu de recul et profiter des nombreux bars qui parsèment le site.

Point d'orgue du festival, IRON MAIDEN s'empare de la True Metal Stage devant un public de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le backdrop du début de concert (un fond noir parsemé d'étoiles) annonce toute de suite la couleur. La set-list est très axée sur les derniers albums du groupe et Bruce Dickinson se révèle comme à son habitude être un front-man hors pair. Les backdrops se succèdent au même rythme que les chansons, le show est énorme, mais désolé la sauce peine à prendre. La faute à un Bruce Dickinson qui s'adresse à son public comme un commercial qui n'aurait pas fait son chiffre et ne cesse de répéter que MAIDEN « has got a new album for you ». Dommage de voir le plus grand groupe de Metal du monde se livrer de manière aussi flagrante (grossière ?) au jeu de la promotion commerciale.

A toute chose malheur est bon, et nous n'aurons donc pas à choisir entre MAIDEN et GOJIRA qui joue au même moment sur la Wet Stage. Les Landais s'en tirent d'ailleurs plus que bien font tente comble en réunissant un public dynamique et manifestement conquis.

Jour 2 - Vendredi

Particulièrement attentionnée, l'organisation du festival avait prévu deux types de réveil pour les lève-tôt, soit DEW SCENTED (manifestement attendus par le public) pour le côté énervé et END OF GREEN pour eux qui préfèrent un lever nettement plus calme. Les deux groupes font d'ailleurs très bien leur boulot mais aucun n'emportera l'enthousiasme sans réserve de votre serviteur.

AMORPHIS et son chanteur au look de néo-métalleux reporte lui aussi les suffrages du public en livrant une prestation fort sympathique mis un poil molassonne. Un concert à l'image de la musique du groupe en somme...

De retour vers les scènes pour la fin de l'après-midi, nous aurons le privilège d'assister au concert de KAMELOT dont le chanteur livre la moitié de sa prestation accroupi. Soit il trouve contre toute évidence que c'est une posture romantique à souhait, soit il souffre de constipation chronique, allez savoir...

Venue défendre son deuxième album solo, TARJA a prouvé à tout le monde qu'elle n'avait rien perdu en termes de charisme et de technique depuis son éviction de NIGHTWISH. Dommage que ses musiciens aient, à l'inverse, autant de charisme que des huîtres et que le show repose uniquement sur la prestation de la chanteuse...

Autre groupe dont la front-woman fait preuve d'une forte personnalité, ARCH ENEMY a livré un show efficace qui a attiré un large public.

GRAVE DIGGER, qu'on attendait pas à ce niveau, impressionne par sa popularité et la qualité de sa prestation. Après une introduction exécutée par une vingtaine de joueurs de cornemuse, le concert soulève un enthousiasme étonnant dans le public, notamment lors des duos avec DORO puis Hansi de BLIND GUARDIAN.

SLAYER investit à son tour le Wacken et joue l'intégralité de son dernier album. Le groupe est fidèle à la réputation qu'il s'est forgée et lamine tout sur son passage.

Plus étonnant, le show d'ANVIL est un mélange de bonne humeur (le groupe est manifestement conscient qu'il risque de ne plus jamais redonner un concert devant autant de monde) et d'amateurisme dans l'organisation technique. Les Canadiens repartent néanmoins en ayant offert à bon moment au public particulièrement fourni qui était venu les voir.

Jour 3 - Samedi

Les Grenoblois de NIGHTMARE ouvrent le bal en ce samedi midi devant notamment un contingent Français très enthousiaste. Le succès de leur prestation tient certes aux qualités techniques de l'ensemble des musiciens, mais aussi à l'habituelle bonne humeur de Jo Amore qui s'attire la sympathie de l'ensemble du public.

Le concert de CALIBAN se révèle peu marquant avec un chanteur qui braille sans que l'on en comprenne vraiment la raison.

Les vétérans d'OVERKILL balancent eux un Trash épuré et efficace, même si la voix du chanteur peut se révéler agaçante à la longue. Gros succès public néanmoins.

En parlant des anciens, le show de WASP a littéralement mis en transe une fan dans les premiers rangs. Le reste des spectateurs a assisté à un show de bonne qualité, tout droit sorti des 80's.

Changement d'ambiance avec un CANNIBAL CORPSE impressionnant, très efficace (plus que SLAYER ?) et qui interagit beaucoup avec son public.

Les gars de STRATOVARIUS semblent avoir pris un coup de vieux et avoir largement perdu de leur pêche. Cela n'empêche pas un public largement féminin de venir apprécier un show un peu trop propret. Notre fan de WASP est d'ailleurs beaucoup plus calme cette fois.

EDGUY sur ses terres. Le combo allemand n'a aucun effort à faire pour s'attirer la sympathie des festivaliers. Dommage d'ailleurs vu que le groupe semble un peu en roue libre et laisse Tobias Sammet porter la prestation à bout de bras.

Grosse (et inattendue) claque avec CANDLEMASS dont le nouveau vocaliste illumine la prestation. Ses poses d'acteur lyrique et ses qualités vocales lui assurent un charisme énorme, surtout comparé au style plus « garage » des autres musiciens. La qualité du répertoire du groupe m'aura même dissuadé d'aller assister au show de IMMORTAL qui se tenait en même temps.

Bonne surprise aussi avec le tribal metal de SOULFLY qui s'est attiré les faveurs de l'ensemble du public, notamment en reprenant 2 ou 3 classiques de SEPULTURA.

A côté, TIAMAT paraît un poil fade. Il faut dire que leur look gothique un peu raté (chanteur en robe...) ne permet pas à leur prestation de ce soir de rendre justice à leurs albums.

Dans le même temps, FEAR FACTORY livre une prestation massive et efficace qui donne de bons espoirs quant à la qualité de leur nouvel album.

Sargon