3 Octobre 2014
Genève - La Gravière
Il est vendredi, c'est le week-end, sorti du boulot, direction la Gravière pour la deuxième partie du Swiss Underground black metal Festival (que l'on abrégera par SUBMF) (J'ai rarement fais une introduction aussi minable, on se croirait dans un livre d'Amelie Notombe ). N'étant pas présent le jeudi et le samedi, je me contenterais de présenter que la soirée du vendredi (Qu'on soit clair c'était un vrai festival et pas qu'une soirée!).
Premièrement, un accueil tout bonnement extraordinaire (si j'étais accueilli comme ça à chaque fois, je traverserais l'Europe et même plus que l'Europe... ), deuxièmement, un accueil extraordinaire (à me faire regretter d'avoir fait voeux de chasteté, et même d'être devenu moine trappiste) et troisièmement un accueil extraordinaire (comme un chien qui bat de la queue en retrouvant son maître, oufff ouafff).
Pour commencer la soirée le groupe EUCLIDEAN. Groupe formé depuis 2010 dans le canton de Neuchâtel (ah oui, comme j'ai oublié de le préciser, mais je pensais que ça tilterait dans votre petite tête d'abrutis, le festival est uniquement composé de groupes de black metal romands), jouant un post black metal. Et ayant déjà à son actif un Ep nommé Euclidean.
EUCLIDEAN viendra nous gratiner de quarante minutes de black métal, lourd et pesant, fortement inspiré par le post rock, ainsi que le doom métal. Dégageant une atmosphère lourde pesante (mais pas si chiante alors que j'ai déjà entendu d'autres groupes du style qui nous incitaient à se retourner vers le bar boire un grand verre d'eau avec de l'aspirine tellement ça nous donne mal au crâne). La maîtrise technique du groupe, le sérieux tout droit venu d'une agence de la banque UBS, et le public figé avec les oreilles pointées vers les enceintes, m'étonnera toujours (habitude certaine dans la cité de Calvin). Je vais pas non plus, jeter plus de fleurs que ça car, pour moi, ce n'est pas du black metal, et même si pour le coup, ça se laisse écouter comme un apéritif, c'est pas pour autant que j'en ferai mon plat de résistance, mais je suis certains que certains y prendront leur pied comme une fellation royale.
Petit entracte, permettant de prendre son temps afin d'investiguer sur des artistes picturaux (eh oui comme quoi le black metal n'est pas que de la musique mais également de la peinture et autres estampes), proposé par Julien Anet (dont en particulier une énorme fresque composée de dizaines de logo de groupes) et Anaïs Galiana qui ont réalisé une exposition à l'intérieur même du site. Même si je l'avoue , je ne suis pas partie avec un quelconque dessin (pourtant j'aurai du, sachant que c'est défiscalisé !). Excellente initiative qui change des traditionnels bars et stands de vente que l'on retrouve d'habitude, même si j'avoue, je n'ai pas senti le public totalement inspiré (ou alors il a passé tout le jeudi soir devant les oeuvres ?) et s'intéressant sans plus à l'exposition.
Le changement de salle (eh oui il y a deux salles, comme quoi cela montre la maîtrise d'organisation, telle une horloge Jurassienne) et d'ambiance, puisque le second groupe, du nom de CENDRES DE HAINE, nous plonge dans un black metal des plus radicaux. Un son un poil poisseux, un chant en français, rappelant quelques groupes français de la fin des années 90 tel que Lord ou Funeral. Une ambiance bien plus proche de mes attentes, à savoir un public concentré, en transcendance avec le groupe, un son ni trop bon, ni trop mauvais (à vrai dire juste ce qu'il faut), un chant dans la langue de molière rendant tout hommage à ce SUBMF. Le groupe réplique avec délectations ses compositions provenant de ses deux premiers album (sortie sur le label Japonnais deathrash armageddon records). Tous les codes du genre sont là jusqu'à la peinture de guerre, du classique mais du bon. A suivre de prêt en particulier pour tout les amateurs de black Toulonnais !
S'en suit le groupe Genevois STORTREGN, le local de la partie comme qui dirait Bernard de la Villardière. Groupe évoluant depuis bientôt 10 ans, avec en particulier leurs deux premiers album Uncreation et Devoured by Oblivion, autant vous dire que les Genevois commence à être connu. En ce qui concerne ceux qui ne connaissent pas, il faut savoir que STORTREGN, joue un death mélodique typique Suédois à la Dark tranquility avec quelques passages plus typé black comme pourrait le faire Dimmu borgir. Sur scène les parties mélodique laissent plutôt place à la technique et la rapidité. Une sympathique interprétation, qui se laisse écouter et est facilement accessible aux plus néophytes ou à ceux qui trouvent les stéréotypes black metal trop caricaturaux. L'ensemble restant soigné est propre !
Enfin ce qui concerne la tête d'affiche : BORGNE. Pour vous remémorer qui est BORGNE, plus de 15 ans de black metal industriel, une signature chez Sepulchral Productions (je vous laisse chercher qui est derrière le label afin d'enrichir votre culture générale !), une poignée d'albums, des dizaines de concerts, bref loin d'être un nouveau groupe. Alors quand on parle de black metal suisse avant de penser à Celtic Frost ou Hellhammer on pense à Samaël. Et j'avoue que la comparaison est trop simple pour être faite, alors je vais la faire. Comme Samaël, la machine est mise de l'avant. Un black metal speed et lugubre, maquillé de clavier et autres blast beat électronique. Une prestation scénique comme une machine, froide malgré une huile déjà montée en température. Un esthétisme atypique. Bref, oui, tout est là pour comparer à Samaël, même si à la différence de son voisin de pallier, BORGNE officie dans quelque chose de bien moins accessible, plus rentre dedans, vous laissant sous tension pendant près d'une heure avec de longs titres vous empêchant de décrocher. Du bon, du très bon, avec une qualité scénique professionnel. Je ne saurais dire plus que BORGNE est le penchant black metal de Samaël ! (Dsl, encore une fois de me répéter, mais cela ne ressemble pas à... And Oceans ni à Diabolos Rising mais à Samaël). Pour ceux qui n'ont pas peur du son sorti d'un clavier et d'une rythmique électronique, alors BORGNE est à vous.
Pour résumer une excellente soirée proposée par Drone to the bone, que dis-je un excellent festival qui, pour une première, est professionnel, riche de choses autres que les concerts (et je ne parle pas que du bar !). Nous permettant de découvrir les groupes romands de black métal sous ses différentes facettes, et me laisse étonner d'un si vaste public Genevois pourtant habitué au Death Metal.
Expérience à revivre ! Avec si cela se concrétise une deuxième fois, je l'espère , la présence de groupes Suisse Allemand, histoire de faire tomber cette barrière de rösti !
PS : Les photos floues sont un concept visuel, si ça vous plaît pas, allez vous faire foutre !