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Black Oath + Riti Occulti + Atavisma

27/10/2016

LE CIRQUE ELECTRIQUE, PARIS

Un coup de gueule pour commencer. Où étaient donc les doomeux, ce jeudi soir d'octobre 2016 ? Quelques dizaines personnes tout au plus se sont donc retrouvées dans l'enceinte du Cirque Electrique pour une soirée (presque) privée. Alors ok, ni Atavisma ni Riti Occulti ne sont des noms très vendeurs, le premier parce qu'il n'en est encore qu'à ses balbutiements, le second parce que son black doom théâtral demeure encore trop confidentiel. Mais quid de Black Oath, tête d'affiche précieuse et auteur d'offrandes gigantesques à la gloire d'un heavy doom ténébreux ?? On aurait pu croire que les Italiens attireraient une foule plus nombreuse. Mais les absents ont toujours tort. Dont acte.

 

     

Régional de l'étape, Atavisma a tout donné et marqué des points. Osons l'affirmer, le groupe compte parmi ce qu'on fait de plus jouissif, de plus plombé, dans un registre death doom dont dire qu'il est caverneux tient de l'euphémisme. Mais, pour s'être procuré dès leur sortie la démo Where Wolves Once Dwelled et le split Buried In The Ethereal, on le savait déjà, ce que ce concert n'a fait que confirmer et de la plus bestiale des manières. Si les gorges profondes exécutées par un chanteur imposant ont fait trembler les murs, le jeu du guitariste, tour à tour hyper heavy et d'une belle finesse mélodique, a dévoilé un art moins monolithique qu'il n'y parait car écartelé par de béantes fissures brillant d'une sombre lumière. N'oublions pas non plus une section rythmique fougueuse qui cloue au sol des pulsations reptiliennes. Bref, une excellente performance pour un groupe au potentiel monstrueux ! 

      

Accompagnant Black Oath durant toute la tournée, Riti Occulti n'a pas démérité mais devant un public encore plus clairsemé, les Italiens donnaient, malgré eux, l'impression de jouer tout seuls ! Mais, en dépit de musiciens sympathiques dont deux chanteuses, Elisabetta Marchetti pour les voix claires et la furieuse Serena Mastracco (Vidharr) pour les growls, aussi différentes l'une que l'autre, force est de reconnaître que leur blackened doom sépulcral réclame un cadre et une ambiance ad hoc que cette petite salle à peine remplie ne pouvait fournir. Du coup, si l'énergie du groupe n'est pas à remettre en cause, celui-ci a peiné à retranscrire comme elle le mérite la richesse obscure de Secta (Aurum) ou du récent Tetragrammaton dans lequel fut puisé l'essentiel de la set-list. A revoir dans de meilleures conditions...

       

Veni, vidi, vici. Black Oath est venu, a vu et a vaincu. Très attendue, la formation milanaise fut à la hauteur de ses hosties aux relents d'occultisme, à la croisée du black metal pour cette imagerie ténébreuse et du doom lyrique pour sa beauté sentencieuse et sa dimension puissamment émotionnelle. Tous les regards sont braqués vers Athanor, maître de cérémonie dont la voix solennelle, suffit à ferrer l'auditoire. On ne pouvait rêver plus belle amorce que Wicked Queen, auquel succéderont des extraits de The Third Aeon (The Black Oath, Death As Liberation...), Ov Qliphoth and Darkness (Witch Night Curse, Drakon...) et bien spur To Below And Beyond (Healing Hands Of Time) , sans oublier l'EP éponyme (Obsessed By Moonlight). Il ne manquait que I am Athanor pour rendre ce concert parfait. 

Pour conclure, saluons encore une fois les groupes qui se sont investis comme s'ils jouaient devant un vaste parterre et bien sûr Ondes Noires pour son super boulot !

Childeric Thor