14 & 15 juillet 2017
La Cabane, Chevenez (Suisse)
Un 14 juillet pour nous mettre le feu : voilà ce que La Horde Sequane nous a proposé ce week-end pour le désormais traditionnel Forest Fest 6ème du nom. Je me suis donc laissé tenté par le diable puisque la fête est comme toujours en son honneur. 2 / 3 groupes connus plus au moins étaient à voir absolument et le reste a permis de faire de très bonnes découvertes, sur un site offrant un très bon cadre pour du black metal.
Vendredi 14 juillet
Arides / Haruspex / Dysykumn / Ars Veneficium / Malepeste / Necrowretch / Baptism / Tribute To Urgehal
Après une découverte opportune du Jura suisse suite à un mauvais choix de route, j’arrive juste à temps pour Arides, le groupe qui eut l’honneur de lancer le bal infernal. Difficile de les présenter n’ayant pu récolter d’infos à leur sujet mais leur musique sur scène préfigure un avenir certain…
Ayant découvert Haruspex au travers de leur dernier split, Usque Ad Sideras et Usque Ad Inferos, j’avais bien envie de les voir en face à face. Cela se confirme donc : leur black / death metal nous bourinne la cage à miel au moyen de guitares furieuses et d’un hurleur vociférant une haine implacable.
Dysylumn officie de son côté dans un black / death progressif dirigé par trois guitares aux riffs assez techniques. D’ailleurs se trouve parmi eux le guitariste d’Aeon Patronist. Et, tiens aussi, Ash à la basse qui est passé par les rangs d’Osirion (groupe que les plus fidèles de nos lecteurs connaissent sûrement…). J’avoue là n’avoir pas réussi à accrocher. Surtout qu’à une heure pareille (18h00), le public n’est pas encore tout à fait prêt à se lâcher.
19h00. Le soleil est encore bien présent mais un souffle glacial nous tombe dessus. Car Ars Veneficium débarque avec son black metal à la gloire de la bête à cornes. Ce combo belge, certes encore jeune, nous démontre déjà avec aisance son attachement à la musique sombre en respectant les traditions black métalliques. 1ère bonne découverte pour moi.
Avec Malepeste, cette première journée passe à la vitesse supérieure… ou presque. Malgré un visuel qui se démarque des autres groupes de l’affiche, une introduction au son tibétain présage un rythme global plutôt mou. Heureusement que leurs fans étaient là pour les soutenir.
Les gars de Necrowetch ont par contre défoncé la gueule des festivaliers présents devant la scène. Un black / death des plus violents qui n’a de cesse de nous marteler le cerveau avec des rythmiques ravageuses. Poins de mélodie, rien que du metal brut de décoffrage !
En avant-dernière partie, nous avons droit à du très bon black made in Finlande. A la base one man band, Baptism, œuvre de Lord Sargofagian, se trouve à la croisée de tout ce que ce pays du Nord peut proposer de mieux dans le domaine de l’Art Noir. Normal, puisque le bougre est passé par des formations telles qu’Horna et Behexen.
Pour clore cette première journée, un combo mystérieux se présente comme Tribute To Urgehal… Bien que l’intention de ces musiciens tchèques de rendre hommage en live à feu Trondr Nefas soit louable, j’ai eu du mal à en croire l’intérêt. Car le groupe n’est officiellement pas mort étant donné qu’Enzifer a ressorti un album en 2016, Aeons In Sodom…
Samedi 15 juillet
Serpens Luminis / Lux Haerisis / Fallakr / Bahrrecht / Affliction Gate / Asphagor / Wyrms / Deatchcode Society / Vortex Of End / Borgne / Endezzma
Après une première bonne journée et les joies du camping à Metal-les-Flots (douce nuit accompagnée de chants alcoolisés), on se lève frais et disponible pour assister à la suite.
Autre combo suisse ayant œuvré au même split Usque Ad Sideras et Usque Ad Inferos, Serpens Luminis a bien œuvré malgré ce début d’après-midi ensoleillé. Malgré cela, plus d’oiseaux dans les arbres entourant la scène. Le black occulte de ces âmes damnées a fait fuir toute forme de vie, ou presque… Le public est déjà bien présent et apprécie cette folie furieuse qui se dégage.
Un Suisse peut en cacher un autre. La preuve : Lux Haeresis prend le relais de leur compatriote. Mais là, désolé, j’ai préféré aller siroter une bière bien fraîche dans un coin tranquille…
… Pour mieux apprécier les blackeux bretons de Fallakr. Et là, une certaine forme de transcendance m’a transporté de toute part. Même si le groupe étant réduit ce jour-là au trio guitare / basse / batterie, il a délivré un black simple et efficace, parfois thrashy. Si tant est que j’ai filé droit me procurer leur album LVC.
Suite à cela, les Lorrains de Bahrrecht ont très bien défendu leur deux albums, Nuit de Neige et L’Aube Glacée… Mais là aussi, je suis parti vers d’autres sphères, n’ayant pu les apprécier à leur juste valeur…
… Tout comme Affliction Gate dont le death metal ne semble pas faire tâche à ce festival de black metal.
Et honte à moi ! J’aurais dû me remettre à la tâche plus vite. Ayant en effet loupé la première moitié du set d’Asphagor, il ne m’a pas fallu longtemps d’entrer dans la deuxième partie. Les Autrichiens ont certes peu livré de choses depuis la création en 2007 (2 albums seulement au compteur). Leur pagan / black metal demeure toutefois très accrocheur sans être cliché. Ce qui fait que tout le public est acquis à leur cause.
De la même génération, nos compatriotes français de chez Wyrms ont également assuré un black avec cette fois une touche beaucoup plus ambient. Ce n’était pas pour me déplaire comme les autres métalleux présents apparemment.
Bon là, je vais être chauvin car apparaît avec un peu de retard les potos de Deatchcode Society. Objectivement quand même, ils assurent bien sur scène et le public a beaucoup apprécié leur black typé Emperor et une petite touche d’Anorexia Nervosa (Drudenhaus). Une réclamation à déposer toutefois : pas de reprise de With Strength I Burn. Remboursez !
En fait, pas le temps de digérer cette « petite déception ». Car Vortex Of End vient nous rappeler ce que c’est la vie ! Comme le nom de ce groupe l’évoque, nous sommes tous plongés dans un chaos insoutenable et dont on ne peut en sortir. Très violent ! Et le pire, c’est que c’est très bon !
Après eux, petit changement de programme. Devant jouer en dernier, Borgne prend finalement le pas car Endezzma n’est pas encore arrivé… Il fait bien nuit et le black indus du Sieur Bornyhake nous enveloppe de sons synthétiques savamment mélangés à d’autres plus électriques. On retrouve pas mal de morceaux du Règne des Morts… mais aussi trois titres d’un album à venir…
Pour finir, la Norvège a beau se targuer d’héberger les précurseurs du black metal. Mais là, pardonnez-moi l’affront, je trouve quand même qu’Endezzma est très cliché. Surtout qu’ils se la jouent trop heavy pop star ! Ce n’est quand même pas ça le black metal, non ? Heureusement, que pour tuer le temps, nous avons suivi, avec quelques amis, les délires de 2 / 3 festivaliers pour nous marrer. Je me retiens cependant d’en rapporter les faits pouvant choquer quelques âmes sensibles…
2 jours de festival, ça passe vite. Mais il faut bien reconnaître que c’est juste ce qu’il faut pour tenir la cadence et en apprécier le plus possible. Mes sincères remerciements à La Horde Sequane pour ce fest qui risque de devenir notre rendez-vous estival incontournable...