27/07/2019
Saint-Félix (74), France
Voilà déjà la 4ème édition de ce petit festival metal / punk depuis 2016. Petit, mais celui-ci prend toujours un peu plus d’ampleur, d’année en année. Alors, il faut bien dire que c’est une très bonne chose pour les métalleux du côté d’Annecy, en Haute-Savoie.
Ayant malheureusement manqué la 1ère soirée du vendredi, qui semble avoir eu un franc succès nous a-t-on dit, nous vous présentons dans ces lignes notre vécu du samedi, la séance étant ouverte dès 15h30.
The Third Project
Originaire de la région, ce trio a ouvert le bal avec son post-rock acide. Influencé par les Gojira, Baroness, Deftones et compagnie, il a malheureusement manqué de public. Après tout, ce n’était que le début de la fête. Ils ont de tout de même très bien assuré la scène.
Atheos
https://thethirdproject.bandcamp.com
Destinity
Les Lyonnais de Destinity refont alors surface après un changement de line-up et une période de six années de break. Piochant dans leurs huit albums sortis depuis 1996, le groupe connaît tous les secrets pour faire bouger le public. Le frontman et chanteur Mike n’a pas changé, toujours à fond, au rythme du death métal mélodique lancé par ses musiciens. C’est donc un bon show bien énergique et carré donné par des musiciens vétérans de la scène. C’est aussi avec un peu de nostalgie que je revois ce groupe toujours vaillant.
Autocratôr
https://www.destinityofficial.com
Display Of Power
Puis on enchaîne avec Display Of Power. Ce sympathique groupe tribute espagnol a repris le flambeau des Texans de Pantera dès leur regrettable séparation en 2002. Le quatuor leur rend donc ici un hommage impeccable, par leur interprétation musicale, et aussi en minant leur gestuelle. Le guitariste joue donc sur une superbe guitare Wasburn Dime Darrel et dès le début, le chanteur fait tourner sa bouteille de Jack Daniel, que les punks du premier rang lui rendent (difficilement) aux trois-quart vide ! Peu importe, les titres mythiques et les pogos s’enchaînent devant la scène, au rythme de Walk, A New Level ou encore Shattered. Un problème de balance gâche un peu le son des derniers titres, mais l’alcool aidant, la fosse, quoique clairsemée, ne faiblit pas.
Autocratôr
https://www.facebook.com/Display.Of.Power.Pantera.Tribute
Dust In Mind
Les Strasbourgeois de Dust In Mind ont 3 albums à leur actif depuis la création du combo en 2013. Leur death metal mélodique / industriel est assuré par des guitares puissantes, agrémentées par les vocalises de Jennifer et Damien. N’ayant jamais entendu parlé de lui auparavant, j’ai donc découvert avec surprise le quintette sur scène. Je dois dire qu’il assure vraiment. Et le public étoffé en a pris aussi plein les oreilles, mais avec plaisir.
Atheos
Futhark
Appelé pour 2 interludes au cours de la soirée, le quatuor italien nous propose une musique médiévale des plus contrastées avec le style musical du festival. Mais nous savons bien que le public métal apprécie ce genre de prestation, moi le premier. Accompagnées par des percussions modernes et puissantes, les 3 cornemuses nous envoient dans un autre temps avec leur son envoûtant.
Atheos
https://www.futharkmwmfirm.com
Pogo Car Crash Control
Nous renvoyant au début des années 90 avec leur grunge étonnamment prenant, les petits jeunes franciliens de Pogo Car Crash Control nous ont mis une grosse claque. Puisant dans les influences telles que Nirvana et Mudhoney, leur son a un petit goût de metal façon Rage Again The Machine. D’ailleurs les textes en français sans concessions traitent particulièrement de tout ce qui dérange nos pauvres âmes humaines. Le public fut aussi conquis.
Atheos
http://pogocarcrashcontrol.com
Nightmare
Toujours dans le heavy metal français, une légende est de retour et elle nous vient de Grenoble. Nightmare est toujours là, depuis son premier opus en 1984, sans avoir subi le poids des ans. Initialement pur rejeton français de la New Wave of British Heavy Metal, le style de Nightmare a évolué en intégrant progressivement d’autres éléments power, mélodiques ou thrash. Mais dix albums plus tard, l’univers horrifique qui lui a inspiré son nom (« Cauchemar ») est toujours présent dans les titres et le décorum. Son fondateur et bassiste Yves Campion, accessoirement fondateur de Metallian Magazine, est un vétéran de la scène des années 1980 ; mais il s’est judicieusement entouré de têtes nouvelles, jeunes et compétentes, notamment sa chanteuse, à la plastique parfaite, qui assure un show très énergique.
Autocratôr
https://www.nightmare-metal.com
Black Bomb A
La pluie continue de tomber drue mais n'empêche les Parisiens de Black Bomb A de nous arracher les tripes à l’aide de leur punk hardcore éprouvé. Depuis 1995, ces vétérans du crossover très revendicatif envoie des brûlots piochés dans leurs sept albums, notamment l'album éponyme de 2018 Black Bomb A. La foule, maintenant très compacte sautille énergiquement et semble totalement conquise. Une grosse énergie et la bonne humeur communicative du groupe sur scène expliquent un tel succès.
Autocratôr
https://fr-fr.facebook.com/BLACKBOMBA.OFFICIEL
Banane Metalik
Clou de la soirée, les rennais nous ont gratifié d’un punk horrifiques des plus efficaces. Le son peut paraître classique, mais ce qui fait la force du combo est bien sa mise en scène. Les morts, les zombies ont envahis les lieux dans une ambiance mortifère et joyeuses telle une danse macabre des plus endiablées. Le public est invité sur scène pour prendre part à cette folie collective, et tout le monde en aurait redemandé. Mais toute bonne chose a une fin !
Atheos
Enfin vient le tour de la tête d’affiche de ce festival avec les punks bretons de Banane Metalik. Distillant son « gore’n’roll » depuis 1989 au moyen de (seulement) quatre albums, le groupe a sorti ses décors horrifiques kitsch sur scène. Le délire commence avec des titres d’un rock plombé entraînant une foule conquise et bien compacte, s’agitant dans l’obscurité et sous la pluie : image féerique, d’autant que le public volontaire est invité à danser sur la large scène : le show devient un méga-bordel visuel avec des chutes de micros et de retours tombant à la renverse, des nymphettes remuant généreusement leurs postérieurs généreux, et même un type bourré exhibant avec insistance son sexe au public. Mais le groupe semble jouir du chaos qu’il a engendré : les titres s’enchaînent, les commentaires absurdes du chanteur aussi… La foule subit l’extinction des feux à 1 heure du mat’, non sans un retour de la Banane métallique après un ultime rappel…
Autocratôr
Cette version 2019 a donc connu un grand succès malgré la pluie. Partie de presque rien, l’organisation a su s’étoffer, année après année. Nous osons croire, et surtout leur souhaitons, que cela continue encore. Avec toujours une affiche des plus alléchantes...