Osmose Productions, 1992
Black Metal, Norvège
Album CD/LP
Firstly Immortal is NOT a black metal band, as they are not satanists. And this is something they say themselves. Their new look is just a way for them to go deeper into what they have always been into. (Interview de Euronymous en 1992 pour Kill yourself! Magazine)
Désolé, je sais que ça casse l'ambiance, mais ces propos sont officiels. Ben oui Immortal ne fait pas du black metal, ils ne sont pas satanistes que voulez-vous... Allons, allons, rassurez-vous c'était juste pour créer un doute mais aujourd'hui les choses ont changé, et Immortal est, pour sûr, un groupe de black metal, et de loin l'un des meilleurs. Cependant, ce n'est pas grâce à cet album, mais nous en reparlerons plus tard...
D'abord un peu d'histoire : Immortal est le groupe fondé au début des années 90 par les deux éternels compagnons Abbath et Demonaz Doom Occulta, nouveaux surnoms pour nos gaillards qui, venant de découvrir le coté obscur des choses, quittent le réputé Old Funeral et mettent ensuite fin au mort-né Amputation , tous des groupes de metal extrême norvégiens sans avenir. Après avoir réglé ces quelques affaires, nos démons s'encadrent d'un batteur et commencent à composer. Sortent très vite deux démos et un EP, tous assez futiles et dénués d'intérêt, mais qui furent nécessaires au groupe pour s'éloigner complètement du Death metal.
Débarrassés de ses anciennes influences, Immortal n'a pour seule piste que cette étrange voix disant : « Following The Freezing Moon », entendue lors d'un concert aux allures d'un triste et cruel cauchemar.
Ainsi est lancé ce nouveau culte de la lune par ce premier album au son brouillon et à la production très crue, témoins du manque d'expérience de la curieuse bande de cracheurs de feu. Immortal marque de très bons points : une atmosphère lugubre, raw et très froide émane de cet album ; les guitares électriques sont lacérées et les guitares acoustiques (comme sur \"Cryptic Winterstorm\") renforcent la thématique de la lune et de la Norvège.
Malheureusement, Diabolical Fullmoon Mysticism est faible malgré la grande énergie et une sincérité toute aussi grande. Oui, cet album est faible et fait pâle figure face aux références du black metal actuel. L'amateurisme que dégage Immortal devient vite lassant, pas mal de morceaux se ressemblent, les paroles sont répétitives pour ne pas dire stupides, la voix d'Abbath ne possède pas encore le cachet figurant sur les futurs albums. Aussi pour toutes ces raisons, DFM déçoit quelque peu. Non pas que cet album soit de la merde, très loin de là, mais force est de constater qu'Immortal est loin de commencer aussi bien que ses frères de sang Darkthrone et Burzum .
L'album s'écoute volontiers une fois, mais évitez seulement de le repasser tous les jours : les graves erreurs de cet opus ne se feront que plus grandes à chaque fois. Après cet essai loupé, Immortal détournera son regard de la lune glacée pour entreprendre un voyage guerrier qui débutera dès les premières notes de Pure Holocaust , second album et premier chef d'œuvre d'Immortal.
Immortal n'est pas sataniste... Mais il aurait peut-être dû...