EMI Records, 1995
Heavy Metal, Royaume-Uni
CD
Il n'est pas indispensable de présenter Iron Maiden, fameux groupe de Heavy Metal à la carrière exemplaire que tout le monde connaît, même les fans d'Ilona (eux ne connaissent que de nom, certes). Carrière exemplaire ? Oui....... Jusqu'à une certaine époque. En effet, les années 90 n'ont pas été prolifiques pour nos amis anglais, qui n'ont sorti presque que des albums pas franchement géniaux durant cette décennie. Dispensables, d'accord, mais pas nuls entendons-nous bien. Ces albums restent de corrects disques de Heavy Metal, classiques, efficaces, mais sans grandes surprises. Et c'est là qu'est le problème. Heureusement, MAIDEN s'est un peu repris depuis...
Qu'en est-il de The X Factor ? Des nouveautés ? Du changement ?
.......... Ça oui ! On note plusieurs changements majeurs sur cet album.
-Tout d'abord, la voix. Sir Dickinson a quitté le groupe, laissant la place vacante ; place qui sera prise par Blaze Bayley. La transition entre les deux chanteurs a été difficile pour mes oreilles, qui n'aimaient pas la voix du nouveau monsieur. « On veut du Dickinson ! » s'écriaient mes esgourdes en furie, rouges de colère. « On se calme. » leur répondis-je avec un froncement de sourcil qui n'était pas sans laisser voir un décontenancement prononcé (je sais, jolie phrase). D'accord, sa voix sonne bizarre après presque 20 ans de Dickinson. Aux premiers abords, j'ai trouvé le timbre de Bayley un peu faux. C'était sûr, ça valait pas Dickinson et l'ensemble de l'album en a pris un coup.
-Ensuite, l'ambiance générale de The X Factor . Plus calme (à part quelques morceaux Heavy), plus lent, plus sombre... C'était pas non plus du Depressive Black Metal, mais rien à voir avec Killers et Powerslave ! La voix grave de Bayley renforçait encore plus cet aspect. Pour tout vous dire, au début, bah moi j'ai trouvé ça chiant.
-La production. Un peu trop en retrait. Une basse trop discrète (on l'entend, mais pas assez). Une batterie pas assez rentre-dedans. Des guitares pas trop saturées, pas trop fortes, discrètes elles aussi. En bref, une production trop en retrait, peu énergique, et ayant tendance à limiter l'attaque des instruments.
-Pochette affreuse. « Mais où sont passées les pochettes à Derek Riggs ? » se demande le pauvre fan affolé à la vue de la pochette. Bonne question. C'est presque aussi moche que la pochette de Dance Of Death (Derek Riggs président, merde !).
Oui mais voilà, mon point de vue a changé. Après avoir acquis l'album, je l'ai beaucoup écouté. Ca doit faire environ un an que j'ai l'album et je l'ai mis au tiroir pendant longtemps.
L'ayant vaguement réécouté depuis un ou deux mois, j'ai été étonné, car mes oreilles aimaient. Hop, ni une ni deux, je songe à le réécouter intensivement pour me reforger un avis, voire même le chroniquer. Et j'ai aimé.
-La voix de Bayley ? J'emmerde mes oreilles d'il y a un an ! J'ai eu l'occasion d'écouter un titre de l'album avec Dickinson au chant sur le live Death On The Road, et je me suis rendu compte que le timbre du fameux chanteur ne collait pas du tout avec les ambiances de cet album. D'accord, Bayley a une voix qui sonne un peu faux, mais ça colle bien mieux avec l'ensemble.
-L'ambiance ? Mais elle est bien ! Plus sombre, plus lent... Un peu de changement ça fait du bien ! Le rendu général de l'album est très bien, très étonnant, original et ... bizarre. The X Factor est un alien dans la discographie de MAIDEN, et c'est la preuve que les extra-terrestres ne sont pas méchants.
-La production ? Finalement, c'est pas si mal qu'elle soit discrète, ça colle bien avec le côté calme de l'album. Y a pas à dire, il a un an j'étais jeune et bête. Le recul, y a que ça de vrai.
-En revanche, la pochette est toujours aussi affreuse. Derek Riggs über alles.
Pour susciter des réactions aussi diverses, il faut bien que The X Factor soit spécial non ? Il l'est. Qu'elle n'était pas ma surprise lorsque j'entendis l'intro du premier morceau... « Des chants grégoriens... Uhu. Oui. D'accord. Normal. (à cet instant, votre chroniqueur favori s'inflige une bonne baffe) Des chants grégoriens ??? Glp... »
En effet, cette intro est assez incongrue pour du Maiden. Mais elle met bien dans l'ambiance. Ces chants grégoriens sont suivis par les guitares qui partent lentement, puis le chant part, posé sur le riff. Après cette partie lente, on part dans un enchaînement de parties instrumentales où les guitares se passent successivement la tête, sur fond de synthé. Une outro reprenant le thème du début termine l'un des meilleurs morceaux du CD.
Le second morceau est beaucoup plus typique d' Iron Maiden (intro courte, couplet, refrain, etc, solo, refrain, outro). Energique, il laisse penser que la suite sera dans la même lignée.
Le troisième morceau est dans un style assez « classique » et musclé, sans grande surprise mais efficace. Pour la petite histoire, ce morceau, 'Man On the Edge', est la BO du film éponyme.
Les titres suivants, constituant le milieu du CD, sont assez ennuyeux. 'Fortunes of War', n°4, marque le début des morceaux « sombres » de l'album. Malheureusement trop répétitif, ce morceau se révèle plutôt dispensable, malgré ses mélodies accrocheuses. Non, 7 minutes 30, c'est vraiment trop.
'Look For The Truth', 'The Aftermath' et 'Judgement of Heaven' sont assez ennuyeux. L'enfilade des trois morceaux est assez gênante, ils sont un peu indissociables les un des autres. Plus espacés, ils seraient mieux passés. Pour ce qui est de Judgement of Heaven, ça va cinq minutes, mais ça devient rapidement barbant.
'Blood on the Wordl's Hands' marque un retour aux morceaux intéressants, avec une rythmique plus complexe, des riffs plus variés et une intro à la basse longue mais accrocheuse.
'The Edge of Darkness' et '2.A.M.' sont également assez intéressants, malgré leurs intros assez longues.
On termine en beauté avec un 'The Unbeliever' déroutant, qui laisse l'auditeur pantois.
En bref un album à posséder, qu'on aime ou qu'on aime pas. On passe vraiment un bon moment à l'écoute de The X Factor , ça change de The Number Of The Beast , Powerslave et autre Killers et c'est aussi bien malgré quelques longueurs.