Nuclear Blast, 2007
Brutal Death Metal, USA
Album CD
Voici l'un de mes albums les plus attendus de 2007. Grand admirateur de ce groupe américain, il me pressait de voir ce qu'ils allaient bien pouvoir nous sortir après l'excellent « Annihilation of the Wicked ». Je le sais à présent et en toute honnêteté j'aurais préféré autre chose. Mais était-ce possible, vraiment, de dépasser leur précédente galette? La question est posée. Un point reste cependant à être développé avant de débuter la disséquation de la bête: les critiques seront à prendre de manière relative. Cet album est un album de Nile et même s'il pourra décevoir une partie des auditeurs du groupe, celui ci reste haut la main au dessus de la plupart des groupes de death actuel. Le statut du groupe, dans la scène death, n'est pas loin de celui de « culte », et il est donc normal que mes attentes, que nos attentes soient plus exigeantes. Cette relativité nous renvoie aussi, par exemple, aux derniers DIMMU BORGIR et MAYHEM , pour ne citer qu'eux...
Ithyphallic fera l'impasse sur l'introduction, c'est le titre « What may be safely written » qui ouvrira le bal. Les premières secondes du morceau nous permettent, d'emblée, de reconnaître l'identité musicale de Nile , avec cette ambiance tournant (toujours) autour de l'Égypte et de sa mythologie. Qu'on se rassure, Karl Sanders et ses acolytes savent encore manier leurs instruments. Le tempo est extrêmement élevé, les blast beats ponctuent les titres et les deux vocaux, à savoir les deux guitaristes, ne font qu'accentuer ce condensé de brutalité. Cependant il manque quelque chose: ce petit côté accrocheur dans les riffs, ce côté mélodique (oui, j'ai osé!) précédemment développés. Le groupe, auparavant, arrivait à manier ces aspects avec la brutalité de leur death metal, pour preuve avec le morceau « Sacrifice unto Sebek », issu de « Annihilation of the wicked » , ou malgré un tempo montant à 265 BPM, le morceau reste accessible et ne sombre pas dans une quelconque bouillie. De surcroît, les solos, pourtant réputés du groupe, sont eux aussi beaucoup moins efficaces. Le coup du solo, avec en fond la double grosse caisse de George Kollias commencent à ne plus produire le même effet chez l'auditeur. Certains passages, cependant, ont de véritables petits bijoux du brutal death, je pense entre autre aux riffs sur « As he creates so he destroys » et sur « The essential Salts ».
D'un point de vue globale, cet album est le moins technique (Attention! Repensez au côté relatif de mes propos développés en exorde de chronique) de leur discographie. La déception, toute relative encore, peut être expliquée par le fait qu'il y avait eu un énorme pas de franchi entre « In their Darkned Shrines » et « Annihilation of the wicked », et on s'attendait peut-être, à juste cause, à une réitération de cette « évolution ». Il est vrai que le côté « surprenant » n'est plus de la partie avec ce Ithyphallic . Voici donc un album que je conseillerais, néanmoins, à tout amateur de death, ou à toute personne cherchant à découvrir Nile . Pourquoi? Vous êtes prévenus, beaucoup mieux vous attend par la suite et comme chacun le sait, il faut toujours garder le meilleur pour la fin, le plaisir et la surprise ne sont que plus présents...