Century Media, 1999
Electro Dark Metal, Suisse
ALBUM CD
\" Eternal \" est pour beaucoup l'album de la reconnaissance et sans doute le meilleur album des Suisses à ce jour car pour être franc, il faut bien avouer que le précédent album, à savoir \" Passage \", avait eu du mal à trouver son public de par l'arrivée des éléments électroniques allant du synthé et des samples à la boîte à rythme malgré l'excellente qualité du produit en lui-même. En effet, le public Metal peut parfois être celui qui porte le plus d'oeillères malgré les apparences. Néanmois, la différence avec \" Passage \" est sans conteste cet équilibre parfait entre le passé Black Metal du groupe et le côté synthétique et humanoïde des parties électro. D'ailleurs on ne peut que souligner l'excellent travail studio de David Richard dont le génie aura été de faire ressortir tous les instruments. Par exemple, les guitares sont bel et bien présentes et ne restent pas enfouies derrières tous les samples, bien au contraire même. \" Eternal \" est aussi beaucoup plus diversifié, dans le sens où chaque compo à sa petite identité propre malgré l'homogénéité du tout. L'expérimentation est, vous l'aurez vite compris, au coeur de cet album, ce qui sans doute a dû démobiliser pour de bon certains fans de la première heure, notamment lorsqu'on écoute ces parties très \"groovy\" sur des compos telles que \" Year Zero \" et \" Being \", ou bien un côté indus/électro très marqué comme sur \" I \" notamment, ainsi qu'un côté \"martial\" de par la programmation de la boîte à rythme qui ceci dit, est mieux agencée que sur \"Passage\". A ce propos, le groupe ne renie pas du tout l'influence de LAIBACH , précurseur en la matière.
On sent aussi une envie de se démarquer de l'image satanique des débuts pour déboucher vers quelque chose de plus personnel et les termes \"occulte\" et \"cosmique\" collent parfaitement aux différentes facettes à travers lesquelles s'expriment le groupe, comme si l'absolu était à porté d'oreilles.
Si FEAR FACTORY avait brillamment mêlé l'indus avec le Death Metal au début des années nonante, Samael aura eu lui l'audace de transformer en profondeur son Black/Dark Metal, en conférant à ce style résolument sombre, un côté profondément lumineux.
Un album magnifique qui lance l'an deux mille vers une nouvelle ère métallique.