11/04/2005
L'Usine, Genève
Cette soirée s'inscrit dans le cadre des soirées metal hardcore organisées par l'association genevoise X83X Empire. Une petite présentation s'impose puisque cette association a plusieurs cordes à son arc : label, mailorder spécialisé, concerts, lutte contre l'holocauste animal. Total support ! Certains " true black " risquent d'hérisser le poil, mais tout bon païen ou autre misanthrope se devrait de s'ériger contre la connerie humaine de l'homme moderne. Et puis l'idée de l'homme maître et possesseur de la nature, ça viendrait pas un peu des monothéismes, hein ? Une association active donc qui organise en ce premier semestre plus de trois soirées metal hardcore. Après Converge, c'est donc au tour de cette affiche. En ce qui me concerne, c'est principalement pour The Great Deceiver que je suis venu. Mais ça a été l'occasion de découvrir cette nouvelle mouvance metal hardcore puisque l'association est à la lisière de ces deux styles et s'intéresse à toutes les mouvances issues de cette rencontre. Et comme je le dirai par la suite, pour cette soirée, le public des concerts purement metal semblait des plus minoritaires. Ceci est probablement dû à un préjugé basé sur les étiquettes. Il faut cependant savoir que l'étiquette metal hardcore est pourtant bien plus large qu'il n'y parait puisqu'on pouvait entendre en attendant les débuts des concert des musiques très métallisées, assez dans cette nouvelle mouvance qui mélange death mélodique suédois et hardcore ou même entre autres du Dark Tranquillity qu'on retrouve d'ailleurs en vente dans le mailorder de X83X Empire, comme quoi. Le public hardcore / alternatif avait lui répondu à l'appel.
La soirée débute de manière assez surprenante vers 22h avec The Great Deceiver qui était censé être la tête d'affiche. Certains ont d'ailleurs dû pensé, ne connaissant pas le groupe, qu'il s'agissait d'un petit groupe. Bien au contraire, The Great Deceiver n'est autre que le nouveau projet de Thomas Lindberg. Il a déjà une carrière fort consistante derrière lui et n'a plus rien à prouver. Il a notamment été le chanteur des cultes At The Gates et semble être une référence pour toute la nouvelle mouvance metal hardcore, entre autres mouvances d'ailleurs. C'est donc un plaisir de voir Thomas Lindberg à nouveau à l'Usine après son concert il y a 2 ans avec DISFEAR. Et c'est à une prestation très énergique qu'on a droit. Le groupe met l'accent sur les titres les plus percutants. La prestation commence avec le premier titre du dernier album, Today, un excellent morceau pour un excellent album, pour un projet une fois encore de leader et non de suiveur, avec un mélange présenté entre du hardcore et de la new wave. Une façon d'illustrer le côté brute de leur musique et l'aspect mélodique, une recette déjà efficace du temps d'At The Gates, remise ainsi au goût du jour. Des titres du dernier album en date, Terra Inconito, sont évidemment joués comme We the dead ou Lake of Sulphur. Mais l'accent comme je l'ai dit a été mis sur les titres les plus bruts et non sur les titres les plus mélodiques. Cela était probablement dû à l'affiche et au public et à l'aspect scénique. Des titres sont piochés dans le premier album et même dans le mini-CD des débuts du groupe. The Great Deceiver présentera même deux titres de l'album à venir. Une très bonne prestation donc malgré une heure surprenante pour jouer pour une tête d'affiche...
Bridge To Solace prend donc le relais. Initialement prévu comme première partie, il nous vient de Hongrie. On entre cette fois pleinement dans la nouvelle vague metal hardcore, à savoir la vague héritière du death thrash mélodique suédois. Le public majoritairement hardcore semblait adorer et attendre cette formation très proche d'In Flames et franchement les gens adeptes de metal puissant et hyper mélodique aurait vraiment apprécié, que ce soit pour les mélodies ou pour les voix très suédoises. Seul un côté plus urbain transparaît par moment, notamment dans l'imagerie aussi. Le chanteur avait d'ailleurs un côté très " pagu " et on ne pouvait s'empêcher de penser que son boitage de jambe pouvait être dû à une bagarre dans un bar ou un bal... Malgré les rappels du public le show a été assez court, 30 minutes. Le chanteur expliquait une certaine fatigue dû entre autres au trajet si j'ai bien compris...
Place ensuite à une formation américaine totalement inconnue pour moi, mais qui fût une très bonne surprise : le groupe THE Undying. Undying avait effectivement un public qui l'attendait ce soir-là à Genève, un public de fans même. Le groupe a la particularité d'avoir une chanteuse très efficace qui officie dans un registre à la Arcgh Enemy... Encore un groupe que le public metal, minoritaire, a raté... Et surtout la chanteuse n'a pas besoin ici de faire la bourrine comme Angela pour s'imposer, pas besoin de trop en faire : une jeune femme sobre, menue et au chant incroyablement agressif et émotionnel... Et là aussi ça a été la surprise car d'une manière générale, la musique de ce groupe est vraiment très émotionnelle et ce malgré la dégaine hardcore de ses membres... avec des mélodies à la Dark Tranquility. Il y a également des passages hardcore, plus urbains, qui semblent susciter des réactions corporelles dans le public. Ce qui m'a permis de découvrir la danse " hardcore ", ma foi très urbaine, entre le hip-hop et la oï. Quelques individus se sont mis en spectacle sur deux ou trois mètres, comme s'ils faisaient du karaté. La chanteuse n'y était pas pour rien puisque sur certains passages elle adoptait ses mouvements inédits pour moi... Malgré ces aspects très typés, il n'en demeure pas moins que les adeptes de death thrash mélodique à la suédoise n'aurait pu être que combler de toute manière. Le public présent semblait déjà avoir répondu à l'appel ce soir là... Une très bonne soirée donc.
N. B. : Les photos de The Great Deceiver ont été prêtées par Team Larach.