30/092006
CCO, Villeurbanne (69)
Il est évident que le statut de groupe culte de Satyricon ne faiblit pas malgré la faiblesse des derniers enregistrements puisque cette date organisée par Hammer of Gones était déjà sold out 2 jours auparavant, soit un public composé de 600 personnes.
La soirée commence très tôt comme pour vite nous amener à l'essentiel. Insomnium entame donc la soirée dans un style différent des autres groupes puisqu'officiant dans un death metal mélodique, une prestation qui ne marquera pas les esprits puisqu'ayant raté la rapide performance je n'en entendrais pas de grands échos. En tout cas, une bonne occasion pour ce groupe finlandais signé chez Candlelight de promouvoir son troisième CD Above the weeping world récemment sorti.
Keep Of Kalessin prend la relève. Il s'agit de leur second passage en peu de temps à Lyon puisque le groupe avait ouvert en décembre 2005 pour Exodus et Hypocrisy, concert également organisé par Hammer Of Gones. Cette prestation ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable et ne semblait pas avoir fait une forte impression sur le public présent peu nombreux. Cette fois-ci Keep Of Kalessin joue en deuxième position sur l'affiche, sur une plus grande scène, devant un public plus nombreux cette fois-ci bien plus réceptif, le nouvel album Armada étant sorti depuis plusieurs mois. Aussi Keep Of Kalessin en impose plus, étant peut-être plus dans son élément dans cette tournée avec Satyricon puisque le groupe n'est autre que le projet de Obsidian C., qui appartient au line-up live de Satyricon. Il est peut-être un peu mieux rodé cette fois-ci. La playlist a été principalement centrée sur le dernier album. On notera tout de même un titre d'un vieil album (récemment réédité par Tabu).
Il est seulement 21h15 quand Satyricon s'apprête à arriver sur scène. Je dois dire que contrairement au public présent, en vieil adepte des trois premières productions, j'avais été particulièrement déçu par l'évolution de cette formation culte tant musicalement qu'au niveau de l'attitude, le DVD Roadkill Extravaganza donnant une image pathétique du groupe en live. Je me demandais ce qu'allait donc donner cette prestation après les écarts d'il y a quelques années... Autant dire que la surprise fut de taille quand le groupe a fait son entrée sur l'intro de l'album Dark medieval times (initialement extraite du groupe expérimental norvégien When). Un certain suspens planait dans l'air en même temps qu'une atmosphère sombre... En effet, c'est bien l'excellent morceau Walk the path of sorrow qui est directement joué dans son intégralité, tel qu'on le connaît sur l'album, un des meilleurs morceaux de black metal, même plus de 10 ans après. La suite est tout aussi bonne : Dominions of Satyricon de The shadowthrone. Là aussi un long morceau dans son intégralité avec les parties atmosphériques qui vont avec, exécutées par une keyboardiste ressemblant étrangement à la jeune femme figurant dans le clip de Mother North. Ensuite, Satyricon en est forcément venu à aborder le reste de sa carrière en commençant directement par Now diabolical faisant des speech entre les morceaux (à mon avis inutile pour un groupe de black metal). Le groupe est heureux de jouer en France (deuxième date française de la tournée) sachant que le concert est sold out. Mais je vous rassure, on est loin des communications pitoyables de Roadkill Extravaganza. Satyricon a donc interprété quelques morceaux du dernier parsemé par-ci par-là avec dans l'ordre Now diabolical, K.I.N.G. et le très frostien The rite of our cross, acclamés par le public qui semble adorer. Pour ma part, je dois reconnaître que le dernier album, à la différence des précédents, m'a également convaincu et malgré la touche rock'n'roll très en vogue chez les vieux groupes norvégiens et les plus jeunes. Cet album est bon car novateur dans le genre. Par contre l'affreux Fuel for hatred du très moyen Volcano était peut-être bien accueilli mais pour moi clairement dispensable. Concernant Roadkill Extravaganza, un ou deux morceaux ont bien été joués, non identifiables pour moi fasant parti de la période où j'avais abandonné Satyricon. Passons aux autres bonnes choses de cette prestation où malgré les attitudes rock'n'roll des guitaristes et autres mimiques heavy metal, on a eu droit à l'excellent Du som hater gud, là aussi excellent morceau du sublissime Nemesis divina. Il faudra d'ailleurs attendre bien longtemps, la fin du deuxième rappel pour être précis, après une reprise de Slayer, comme si Satyricon feignait de ne pas vouloir la jouer, pour entendre son hymne Mother North avec les choeurs entonnés par le public. Donc au final, un très bon concert, au-delà de mes espérances. Qui aurait penser entendre Walk the path of sorrow ce soir-là ou Vikingland ? Evidemment, la période Volcano était bien dispensable. Quant aux morceaux de Now diabolical, ils sont bons et fort appréciables aussi bien sur CD qu'en concert, même s'ils se marient bien étrangement avec l'atmosphère sombre des premiers albums. Je pense que chaque période du groupe devait trouver des échos chez une fraction différente du public. Les musiciens quitteront la scène sous les ovations, avec un Frost tout chétif comparé à Satyr, protégé même par un roadie lors des poignées de mains (histoire de pas être entrainé). J'ai cependant pu surprendre une discussion assez absurde de métalleux où l'un disait que ces vieux morceaux étaient bons mais que ça avait vieilli, certains se seraient-ils converti à la nouvelle ère de Satyricon sans nostalgie ? Tandis que pour d'autres, l'exécution de Walk the path of sorrow leur a amplement suffi pour tout apprécier ce soir-là. En conclusion, l'ensemble de la prestation a été bon et les morceaux joués bien choisis à part un ou deux morceaux.