30/10/2007
Marché Gare, Lyon
Assister à cette soirée n'était pas gagné d'avance. Initialement celle-ci devait avoir lieu au Lyon's Hall et pour une cause encore inconnue pour ma part, la date lyonnaise de ce Terrorize The Sick Tour 2007 s'est finalement produit au Marché Gare, dans le deuxième arrondissement de Lyon. Organisé par l'association My Referencevents, très active en ce moment, la soirée a bel et bien marqué de nombreux esprits...
Ce n'était pourtant pas gagné pour ma part avec le groupe In Arkadia, mélange de thrash et de death metal. Pas que l'attitude du groupe soit mauvaise, quoiqu'avec un chanteur qui vous répète plus de 10 fois en une demi heure « Allez Lyon » pour chauffer la salle... Disons que musicalement, et surtout du côté « original », on a vu mieux. Je dois avouer que quelques bonnes parties ont été présentes tout au long de leur set, sur les morceaux les plus récents principalement. Des problèmes au niveau des réglages sont peut-être aussi, en partie, la cause de cette accroche moindre. Tout le long du set le groupe a essayé, tant bien que mal, d'obtenir un son correct sans, en fin de compte, y arriver... Dommage.
C'est au tour de Recueil Morbide, quelques minutes seulement après, de monter sur scène. Groupe de death dont le nom commence à ne plus être totalement inconnu, le groupe semble posséder une plus grand expérience de la scène. Mais malgré cela, ils se verront eux aussi pénaliser par un son pas toujours à la hauteur. Le chanteur n'hésitera pas à communiquer avec la fosse en y instaurant un climat bon enfant. Un petit accident de parcours, plutôt drôle avec le recul, aura lieu en plein milieu du set. La batteur, à force de marteler sa batterie comme un sauvage, ira jusqu'à la faire tomber. Coupant net la compo, le groupe, après avoir remis tout ça d'aplomb et avoir plaisanter avec le public, repartira du plus bel. Là encore, je serais tenter de dire que les influences sont encore trop marquées. Mais le tout reste cependant très efficace, et commence à imposer un rythme élevé à cette soirée...
Vient le tour de Kronos à présent. Au vue de la réputation croissante du groupe, et à leur excellente dernière sortie, il me pressait vraiment de voir la bête sur scène. Si Recueil Morbide avait mis pas mal de monde d'accord quelques minutes avant, Kronos quant à lui monte le cran encore d'un niveau. Ne piochant pas exclusivement dans le petit dernier The Hellenic Terror, le groupe déballera ce qu'il a de mieux dans sa discographie à l'heure qu'il est. Au vue de ce concert, on comprend immédiatement l'étiquette de « technical death ». Mais là encore (décidément !), des problèmes de son viendront faire leur apparition. Un (putain) de larsen sera présent sur les premiers morceaux, comme sur Bringers Of Disorder et obligera par la suite le chanteur à passer d'un micro sans fil à un micro avec fil. Les solos de guitare, pourtant très bons en studio, ne seront là encore pas assez mis en avant (remarque que l'on pourra faire aussi à In Arkadia). Mais outre cela, le groupe maîtrise parfaitement son répertoire et sait enchaîner parties lourdes et blastbeats démentiels. Au niveau de la fosse, celle-ci commence sérieusement à s'agiter. Efficace, et pour preuve, on aura le droit à un rappel de la part des Lyonnais pour conclure ce set qui laissa peu de monde indifférent...
Benighted en live c'est... difficile à expliquer ! Je cherche, tant bien que mal, une métaphore pour résumer le concert mais les mots me manquent. Difficile de mettre des mots à un tel bordel. Si le groupe avait déjà une sacrée bonne réputation avant ce concert, celui-ci n'a fait qu'enfoncer un peu plus le clou ! Les stéphanois mettent les choses au clair dès la première compo avec l'excellent Nemesis, premier titre issu d'Identisick. La fosse, presque un peu déstabilisée par ce concentré de brutalité durant les premières secondes (après Recueil Morbide et Kronos quand même !), ne se fera pas prier pour foutre un putain de bordel par la suite ! Après quelques petits réglages au niveau des retours, ce sont eux sans hésitation qui s'en tireront le mieux de la soirée, la machine, plus que huilée, se met en marche. Piochant dans du Identisick avec Collapse et la compo du même nom, dans du ICP, et bien sûr dans le petit dernier, Icon, où les morceaux passeront haut la main l'étape du live, le bordel, dans la fosse et sur scène, va s'accroître de manière exponentielle ! Tous les titres sont taillés pour la scène, passant de blastbeats destructeurs à des parties ultra lourdes, peu de concession pour cette date à Lyon. Leur jeune batteur, dans les deux sens du terme, va tout simplement mettre tout le monde d'accord ! Quel talent ! Julien, le chanteur, est un frontman comme on en voit guère, n'hésitant pas avec son bassiste à slamer sur une fosse hystérique ! Bassiste d'ailleurs qui jouera les dernières chansons depuis la fosse. Il y aura sur les derniers morceaux presque plus de personnes sur scène que dans la fosse ! Pas déstabilisé néanmoins (habitué ?), le groupe enchaînera les morceaux jusqu'à l'annonce de la fin de la soirée. Quoi ? Déjà ? Le public apparemment pas rassasié par le set des stéphanois rappellera le groupe à deux reprises ! Rappel qui aboutira entre autres à une reprise de Napalm Death, Suffer the Children, avec le chanteur de Kronos (d'ailleurs déjà présente sur l'album Identisick) ! Après remerciements et poignées de main, le groupe quitte la scène et la salle commence à se vider, tous étant conscient d'avoir passer un putain de moment ou bordel, chaos et bonne humeur ont été les maîtres mots... Merci.
En somme, une soirée qui pourrait se résumer à une escalade progressive de violence jusqu'à l'apothéose totale avec Benighted. Peu de fois j'ai eu l'occasion d'assister à un tel bordel. On regrettera seulement les problèmes quasi récurrent de son au cours de cette soirée, problèmes qui pénaliseront principalement les trois premiers groupes et tout particulièrement In Arkadia. Le public quant à lui, a répondu massivement présent. Public d'ailleurs qui dans l'ensemble semblait majoritairement jeune, et venu principalement pour Benighted et Kronos au vu du nombre de tee-shirts de ces groupes. Ils nous restent à présent plus qu'à attendre la prochaine venue des stéphanois...