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Paradise Lost / Eyes Of Eden / Neurosonic

14 sept - Paradise lost

14/09/2007

Transbordeur, Lyon

C'est initialement en compagnie de Swallow The Sun et Pain que Paradise Lost devait être accompagné sur cette date à Lyon organisée par Base Productions, tout comme sur la tournée initiale, Peter Tägtren de Pain étant cependant passé à Lyon avec Hypocrisy il n'y a pas si longtemps. Et Swallow The Sun revient à peine d'une tournée 2007 avec Moonsorrow. Ceux-ci sont donc remplacés par Eyes Of Eden et Neurosonic que nous avons complètement ratés en raison des horaires tôt des concerts de la région lyonnaise et des traditionnelles errances urbaines...

C'est cependant avec un certain regret, puisque malgré l'absence de renommée de ces deux formations que beaucoup de gens ont raté, la plupart n'étant venus et ne s'étant avancés que pour Paradise Lost (malgré quelques t-shirt Pain de quelques déçus). Eyes Of Eden est en fait le nouveau groupe de Waldemar Sorychta, le célèbre producteur de bons nombres d'albums sorti chez Century Media entre autres (Alastis, Samael, Lacuna Coil, Moonspell, etc). Il est également guitariste du défunt groupe de thrash dépressifDespair et du plus médiatisé " all star band " Grip Inc et malgré que leur premier album Faith propose un gothic metal à chant féminin assez proche de Lacuna Coil mais en assez fade. J'étais cependant assez curieux de voir ce que pouvait donner ce groupe sur scène, occasion manquée donc, par moi et par pas mal d'autres, et grande occasion par-contre de se faire connaître pour Eyes Of Eden. Les fans de Pain déçus pouvaient par ailleurs se réconforter puisque Eyes Of Eden comporte la bassiste live de Pain vraisemblablement. Les deux formations étant désormais chez Century Media, il n'est pas surprenant qu'Eyes Of Eden accompagne Paradise Lost. Quant à Neurosonic, il s'agit d'un groupe américain dans une mouvance metal moderne / néo, un peu dans l'optique de Society One, groupe qui avait accompagné Paradise Lost lors de la précédente tournée. Ce dernier aime s'entourer d'un groupe de sa descendance, gothic metal ou affilié, et d'un groupe moderne. C'est tout du moins ce que je conclue après trois tournées auxquelles j'assiste (le 20/05/2005 avec Orphaned Land et le 12/03/2003 avec Within Temptation).

C'est vers 22h que Paradise Lost entre sur la grande scène du Transbordeur, une salle beaucoup plus considérable que le Rocking Chair de Vevey, pas pleine à craquer mais qui cependant attira quand même un public consistant. Le combo américain est toujours aussi sobre avec simplement en arrière fond la pochette du dernier album, sans look fashion (aujourd'hui de plus en plus rare...) même si Stephen Edmonson arbore un look moderne assez étrange avec ses cheveux courts teints en blond. Quand à Nick Holmes et Gregor Mackintosh, ils ont désormais totalement retrouvé leur look de jeunesse. Il ne manque plus que la croix d'époque à Nick pour se croire retourner à cette époque. Enfin la période peu inspirée du groupe est désormais du passé, puisqu'avec le précédent album éponyme, Paradise Lost avait sorti là l'une de ses meilleures réalisations, confirmant le retour à l'inspiration enclenché dès Symbol of Life. J'étais assez curieux donc de les revoir un album après, même si Requiem , bien que très bon, n'égale pas Paradise lost qui était vraiment sombre.

En toute logique, c'est donc le dernier album qui a été privilégié avec pour commencer The enemy, le single de l'album, ainsi que l'excellent et mélancolique Requiem que j'attendais particulièrement. Je dois dire, avec son excellent refrain You'll never save me again. Par-contre le couplet ressort en live bien plus " dur " (c'est d'ailleurs un ton plus dur qui prédomine sur cet album par rapport au précédent) ou encore Ash and debris avec ses choeurs féminins enregistrés, Never for the damned et quelques autres morceaux de cet album, avec toujours les sombres intros au synthés qui vont avec. Le précédent album a donc été mis en retrait en faveur du dernier, avec seulement l'incontournable et bien sombre Grey et surtout le très doom Over the madness. Pas même de Forever after, le single. Il est vrai que depuis son retour inspiré, Paradise Lost en est à son troisième album et peut ainsi proposer une bonne prestation en se basant sur ces albums, ainsi pour Symbol of life seront joués Erased avec son refrain au chant féminin enregistré et surtout là aussi un morceau bien doom avec Mystify.

Paradise Lost - Lyon, 14/09/2007

Paradise Lost - Lyon, 14/09/2007

Mais j'en viens maintenant peut-être au moment le plus important pour un fan de Paradise Lost. Puisque en guise de second morceau, ils ont joué son morceau culte Gothic qu'il ne jouait plus depuis bien longtemps, et qu'il rejoue depuis peu. Ca fait plaisir que ce monument de gothic doom fasse à nouveau partie de la playlist du groupe, avec également les parties de chant féminin enregistrées cependant dans une version un peu retouchée, plus aseptisée. Il ne manquerait plus qu'Eternal. Parmi les anciens morceaux qui font leur réapparition, confirmant l'ancrage de Paradise Lost dans son passé, il y a également Pity the sadness de Shades of god pour lequel le groupe avait tourné un clip (pas très élaboré d'ailleurs), un bon morceau assez rentre-dedans dans l'ensemble. Quant à As I Die, il est évidemment toujours joué, morceau incontournable de la playlist de Paradise Lost depuis sa composition, toujours plus goth en live. Très étrangement, peut-être par des contraintes de choix, aucun titre d' Icon n'ont été joués dont True belief et Embers fire sont pourtant des morceaux cultes. Le groupe préfère jouer certains morceaux qu'il pourrait peut-être désormais laisser tomber comme So much is lost de l'album Host à la Depeche Mode, certes le meilleur morceau de cet album et au final tout à fait honorable (car j'ai appris à réécouter les albums creux du groupe depuis son retour inspiré, n'étant plus blasé le groupe s'étant largement rattrapé...) et One second de ce soi-disant album culte éponyme. Apparemment voilà deux titres qu'étrangement le public semblait accueillir avec un enthousiasme des plus débordant, ceci expliquant cela... Draconian times l'album, qui a fait explosé Paradise Lost, est à juste titre bien accueilli avec seulement Enchantment et son intro au synthé piano qui a suscité beaucoup d'émotions dans le public. The last time ne fait par contre plus partie de la playlist, pas indispensable. Par contre je verrai bien aujourd'hui, le retour de Forever failure. Pourtant Say just words a clos la prestation, toujours joué en rappel, bien que du très fade et hétérogène One second est un de meilleurs morceaux du groupe. Aucun titre de Believe in nothing mais cela fait bien longtemps que Paradise Lost a délaissé cet album où le groupe se cherchait et hésitait à un retour. Comme l'a souligné Nick, ils passaient en fait d'un morceau à l'autre sans trop de cohérence, So much is lost ayant enchainé avec Pity the sadness si mes souvenirs sont bons.

Paradise Lost - Lyon, 14/09/2007

Paradise Lost - Lyon, 14/09/2007

Une fois encore une très bonne prestation qui a permis enfin de réentendre le morceau culte du doom, Gothic. Malgré cela, une mise en retrait du précédent album en faveur du dernier, assez logiquement, même si pour moi, contrairement à de nombreuses critiques, Requiem est moins bon que Paradise lost, car moins doom et plus dur, même s'il baigne parfaitement dans le Paradise Lost de la grande époque avec ce son si typiquet et parfois des réminiscences il est vrai de la première époque. Je dois dire que j'ai cependant été assez désappointé par le public, qui bien que semblant passionné, bien connaître le groupe, semblait baigner étrangement dans une ambiance festive. D'ailleurs il semblait bouger plus en fonction des percussions (voir du " métronome ") qu'en fonction des mélodies. Pourtant la musique de Paradise Lost est incontestablement sombre. Il est vrai qu'on peut toujours rêver à attendre un retour à la conception tragique, à savoir une communion dans le silence. Mais je pense que cela n'est pas propre à ce concert là, simplement on n'est pas dans un concert " underground " avec les clichés (très lourds en général...) qui vont avec. Ici les tares de nos consommateurs modernes ressortent d'autant plus évidemment. C'est plus une dégradation du public qui est tout simplement de plus en plus semblable à notre brave consommateur moyen...

Adnauseam