Drakkar Productions, 2001
Black Metal, France
Album CD
C'est pour la dernière fois sous le drapeau de Drakkar Productions que Mütiilation sortit son troisième album. Et d'une façon légèrement plus accessible, cet album n'est limité qu'à 3000 exemplaires (contre 1000 pour les deux autres, sans compter les re-releases en vinyle). C'est donc après sa mort annoncée dans « Remains of a Ruined... » que Meyna'ch réssucite sous une forme assez différente et ma foi assez mal en point (il vous suffit de regarder la pochette pour vous en rendre compte). Mütiilation avait déjà grandement étonné avec le EP « New False Prophet » et l'excellente démo-compile « Destroy your Life For Satan », où Meyna'ch annonçait fièrement « I'm not still Buried, Fuck You ! ».
Aussi ce troisième Full-Lenght était attendu par beaucoup de fans, curieux de savoir si le nouveaux sentier boueux emprunté par Meyna'ch valait la peine qu'on l'y suive...
La réponse se trouve bien cachée dans la musique, dont la production est vraiment impeccable, grand point fort de cette résurrection, l'audibilité est mise à l'honneur, bien que ça n'ait jamais été un grave problème chez Mütiilation. Ça commence calme sur « The Eggs of Melancholy », puis ça évolue brutalement sur des riffs bien poisseux et assez dérangeant qui feront toute la force de l'album, quoique finalement les compositions à la guitare ont toujours été le principal atout de la musique de Mütiilation. Ensuite arrive le célèbre « New False Prophet » qui fit donc l'objet d'un EP et qui est de loin un des morceaux les plus intéressants du cd, les riffs toujours aussi efficaces et crasseux, la voix est beaucoup plus grave que d'habitude, ce qui donne une dimension assez mortuaire aux morceaux, il est à supposer que Meyna'ch s'est écorché la voix sur son précédent album, on y reconnaît le style vocal assez étrange qu'on retrouvait sur les deux derniers morceaux de « Remains... ».
Dans ce morceau notre faux prophète nous raconte sa résurrection et les raisons de sa venue, assez lugubre et haineux. Ça continue dans une même veine aux ambiances sombres et crades, jusqu'au très bon « Inferi Ira Ductus » où le chant en latin est parfaitement contrôlé et rend extrêmement bien. La piste 8, « No Mercy for Human » exhibe un black très rapide au niveau du chant et des riffs, assez dérangeant et provocant un peu le même type d'effets que sur la piste 2, crachant sa haine sur les piètres mortels. Ensuite pour conclure en beauté, « Black As Lead As Death » est divisé en deux parties, la première est la suite logique des précédents titres, et la deuxièmes montre un Mütiilation à l'apogée de son (nouvel) art, hurlant à la mort la couleur de son monde...
Au final un Mütiilation moins intéressant que dans sa période « Légions Noires », mais tout de même très efficace par ses ambiances crades et exprimant un dégoût profond de l'humanité. Toujours intéressant à écouter et à ré-écouter, je vous déconseille pourtant la version de Tragic Empire, qui contient quelques morceaux live inaudibles et une pochette encore plus moche, tout en s'affirmant être un stupide bootleg...
\"I survived time and death to meet you, to be sure you'll forget but, me, I didn't.
You buried me too fast but here I am and guess who is here tonight.
From his bloody mouth, he spits a venomous hate.
He's a broken doll, his eyes are blackened holes.
He is the puppet of the night that cuts the strings of your life.
Drugs shine in his eyes, he's not afraid to die.
He is the toxic living dead woken up to lead you to your end.\"