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Porcupine Tree / Anathema

22/04/2005

Z7, Pratteln (Suisse allemande)

C'était la première fois que je me rendais au Z7, cette fameuse salle de Suisse allemande où tant de bons concerts ont lieu mais située malheureusement bien loin (à 3 heures de route de la Haute-Savoie)... Mais cette fois-ci, le déplacement était justifié pour Anathema, déjà passé dans cette salle un an auparavant. Car il faut avouer que les occasions de voir les Brittish plus près sont rares. La précédente a été à Lausanne pour la tournée d'Alternative IV ce qui remonte déjà à 1998. L'occasion n'a pas été saisie car à l'époque il avait fallu s'adapter à cette évolution, plus grande que jamais et qui après coup est une réussite avec ce qui a suivi. L'évolution, depuis les débuts doom death atmospheric d'Anathema en 1992 avec Serenades et le fameux Crestafallen EP, à l'époque avec Darren White de The Blood Divine au chant, suivi de la période gothic doom, est d'ailleurs tellement grande qu'aujourd'hui le public, autrefois majoritaire, de doom et gothic metal est amoindri. Ce qui explique les exclamations à notre arrivée d'une bande de fans par ailleurs forts sympathiques : " Quoi ? Hein ? Des gothiques ? Et en plus de Haute-Savoie ? ". Eh oui on venait de loin c'est clair. Et ce qu'ils ne comprenaient pas non plus, c'était que c'était seulement pour Anathema, un groupe que certes ils connaissaient et appréciaient sous sa forme actuelle mais qui n'était là selon eux que pour chauffer la salle puisque la tête d'affiche qui attiraient tant de monde était le vieux groupe de progressif Porcupine Tree.

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Si pour certains, Anathema n'était qu'une bonne première partie bien choisie, pour nous c'était l'événement de la soirée. Et cette prestation a été à la hauteur de nos espérances et réellement excellente. Le groupe arrive sur scène avec un look lui aussi toujours en évolution : Vincent Cavanagh avec blouson noir type motard et t-shirt rouge (!), cheveux ébouriffés mi-longs, chewing-gum qui n'alternera pas pour autant sa sublime voix. Danny Cavanagh lui s'est coupé carrément les cheveux et est habillé en marron et blanc avec basquette, John Douglas est à la batterie, un joueur de synthé est également sur scène même si Danny et Vincent ont également parfois un synthé à disposition, seul Jamie Cavanagh, le troisième frère est plus goth metal dirons-nous, sobrement habillé en noir, les cheveux longs attachés. Anathema a toujours été sobre dans son look. Mais là on va dire c'est cette fois-ci que Vincent semble plus rocker. Il se roule même par terre avec sa guitare dans une trance guitaristique émotionnelle... Sobre mais efficace, avec une musique toujours terriblement émotionnelle et mélancolique au fil des années et qui ne s'est jamais dépouillée des sonorités typiques Anathema... C'est avec Alternative IV que la prestation débute, l'album qui leur a attiré la reconnaissance, avec l'intro Shroud of false qui s'enchaine avec l'excellent Fragile dreams. Ceci est de bonne augure. La playlist est excellemment choisie tout au long de la prestation qui ne jonglera cependant qu'avec les quatre derniers albums, qu'avec l'Anathema de la seconde époque donc. Dommage car un Silent Enigma aurait été le bienvenu, tout comme un ou deux titre d'Eternity, l'album de transition. Mais il faut reconnaître que cette prestation n'a proposé que des titres excellents avec entre autres, l'excellent Pressure de l'album inégal qu'est A fine day to exit. Celui-là est à mon avis l'un des meilleurs morceaux de la carrière d'Anathema. Quelques titres sont également tirés du dernier album en date, A natural disaster, avec Balance enchainé par Closer et son vocoder, et Flying joué juste avant le rappel. Tout se fait presque dans la foulée, avec un avertissement « on va revenir ». Une reprise de Pink Floyd nous est servie, groupe qui aura joué un rôle important dans leur évolution musicale. On a surtout plusieurs titres de l'excellent Judgement avec Pitiless, Forgotten Hopes et avec sa sublime sentence Did I punish you for dreaming entres autres. Pas de One last goodbye ce qui est bien dommage, ni de Parisienne moonlight souvent joué en live avec une chanteuse guest. Une playlist donc très bien choisie avec des titres parfois raccourcis qui s'enchainaient parfois et se mélangeaient, pour une prestation très sobre et terriblement émotionnelle comme seul Anathema en a le secret avec des musiciens vraiment sympathiques (Vincent a un moment " se la joue rocker ", le frangin se marre alors). On regrettera simplement que la prestation n'aient pas été plus longue.

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

Anathema - Z7, Pratteln, 22/04/2005

www.anathema.ws

Anathema n'étant paradoxalement que la première partie. Sa prestation ne put déborder et ce n'est qu'avec regret. Le public était déjà assez nombreux pour eux mais cette fois-ci il l'est encore plus pour Porcupine Tree, un groupe également anglais que je ne connaissais que de nom et qui semble être vraiment très attendu. Car même si une partie du public est adepte de l'Anathema d'aujourd'hui, leur admiration pour Porcupine Tree semble être encore plus grande. Il s'agit d'un groupe classé progressif, qui a déjà neuf albums à son actif, le premier On the Sunday of life étant sorti en 1991. Il est là ce soir pour promouvoir son nouvel album Deadwing dont seront joués entre autres la ballade Lazarus ou le long morceau de 10 minutes Arriving somewhere but not here. Même si tout n'est pas bien, l'ensemble est plutôt bon et assez émotionnel même si évidemment beaucoup plus rock à la base. On passe de passages très planants et longs, émotionnels à des titres plus rock voir plus grunge mais plus rarement. Tout au long de la prestation, des images assez esthétiques sont projetées en fond. Les musiciens cette fois-ci paradoxalement plus majoritairement en noir semblent bien imprégnés et ressentir leurs compositions. On notera les « caprices » de son leader chanteur, au look un peu à la Nirvana je trouve, (cheveux mi-long, simple t-shirt) avec des mimiques typés évoquant une sorte de légèreté dans l'absurde peut-être, jouant pied nu sur un tapis avec un verre de vin à disposition !

Porcupine tree - 22. 04. 05

Porcupine Tree2 - 22. 04. 05

www.porcupinetree.com

Une soirée fort sympathique dans son ensemble et excellente pour ce qui concerne les cultes Anathema. L'affiche de cette tournée qui uni Porcupine Tree et Anathema est en tout cas intéressante. Elle apportera probablement de nombreux nouveaux fans à ces deux formations à l'origine éloignée dont le point commun se situe dans le progressif et ce don pour distiller les émotions. Assez paradoxalement, Anathema est actuellement sans label, Music For Nations ayant cessé ses activités, temps de réflexion nécessaire pour le futur de sa carrière actuellement au sommet. On ne peux que conseiller à ceux qui ne connaissent pas ces formations ou plus de faire un tour sur leurs sites.

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