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Peste Noire : Mémoire Paienne

PESTE NOIRE - Mémoire Paienne

Heidens Hart, 2002

NSBM, France

Split K7

Objet de convoitise que celui-ci, convoitise qui risque de s'accroître de manière exponentielle au vue de \"l'effet\" actuel (de mode?) autour de Peste Noire. Limité à 198 exemplaires, notés à la main (ça va de soi), l'objet est rare, (très) difficilement trouvable, ce qui ne fait, comme tout objet de ce type, que renforcer son attractivité. Alors oui, je l'avoue, je n'ai pas le plaisir d'avoir cet objet en ma possession, oui je l'ai téléchargé. Affreux pirate informatique que je suis (ou \"hacker\", pour angliciser ma chronique) je participe, activement et délibérément, à l'effondrement de \"l'industrie\" de la musique... Me diriez vous, Ebay! Ebay pourrait, peut-être, me donner l'occasion, la chance même, de me procurer cette \"tape\" (angliciser, là encore, dire cassette paraît révolu à présent) contre quelques deniers. Que ceux qui vendent et, par la même occasion, que ceux qui achètent ce style d'article à prix astronomique sur ce site qu'est Ebay aille se faire foutre de la plus belle des manières qui soit! Notre cher Famine, dans le livret de La Sanie Des Siècles - Panégyrique De La Dégénérescence  résume, en quelques mots seulement, la totalité du problème que rencontre le BM de nos jours: \"Là est la source du fléau : un Black metal qui n'est plus noir, opaque mais rendu transparent, accessible par Internet qui l'a démocratisé et PIRE : mondanisé\". N'importe quel connard d'ado boutonneux, avec compte Paypal à Papa et ne connaissant, bien entendu et surtout, rien au Black et à son esprit peut se procurer ces pièces. Des oeuvres BM commercialisées (contre la force des choses) par de parfaits inconnus et accessibles en quelques clics, là encore, par de parfaits inconnus, quelle époque formidable que la notre...

Mais revenons à l'objet proprement dit, car LUI en vaut véritablement la peine! C'est SOMBRE CHEMIN qui débute les hostilités avec le morceau éponyme, ou plutôt l'intro, Mémoire Païenne . Hiems va permettre à l'auditeur, pour son plus grand plaisir ou pour sa plus grande déception, là encore la subjectivité à toute sa place, de se rendre compte que le son est très faiblard, une augmentation du master de votre chaîne hifi risque très fortement de s'imposer. Si DARKTHRONE avait enregistré leur Transylvania Hunger avec un seul micro pour tous les instruments, on n'ose à peine imaginer la technique utilisée par SOMBRE CHEMIN. Pour ma part, ce sera un véritable plaisir. Permettant d'assombrir considérablement la musique du groupe, c'est à mes yeux un atout considérable. La basse, avec un son flou, ou les notes peinent à se démarquer et à être discerner, sera présente par ci par là au fil du morceau. L'hymne Du Nord , toujours avec parcimonie, continuera sur cette lancée. La noirceur devient, ou plutôt continue, d'être le maître mots. Le dernier morceau de cette cassette (on est pas habitué hein!) Au Crépuscule Des Guerres viendra faire figure d'outro. Le voyage, tellement appréciable et tant apprécié par ma personne, vers de sombres chemins, se termine, déjà. On regrettera bien entendu la présence de seulement deux \"vrais\" morceaux sur un total de quatre. Mais laissons ces histoires de comptes de côté, et laissons la place à Peste Noire ...

Magnifique entrée en matière que celle-ci, avec l'excellent Spleen (oui, bien sur que oui, c'est en rapport avec Baudelaire, quelle culture générale, que votre personne est raffinée!). Véritable hymne, le plaisir est, écoute après écoute, toujours présent. Famine nous offre la possibilité de voir l'étendu de son talent avec, entre autre, passage de \"tapping\" tout simplement transcendant! Plus crade que sur La Sanie Des Siècles - Panégyrique De La Dégénérescence , (j'en profite, ce ne sera pas du luxe, pour rappeler la définition de panégyrique : discours élogieux, écrit ou oral, qui glorifie quelqu'un ou quelque chose
[Remarque d'usage: peut avoir un emploi ironique ou péjoratif] ), à cause de la batterie entre autre, le charme de ce morceau est, et reste de la partie. Gisant Dans La Putréfaction se verra commencer par l'introduction de chœur (religieux) avant que le chant de Famine ne déboule, et quel chant bordel! Le son sur ce morceau sera plus saturé que le précédent, mais encore très accessible pour tout amateur de métal noir. Un titre qui ne fera que consolider l'idée que le maître à penser de Peste Noire est bourré de talent. Les chœurs viendront clore le morceau comme ils l'avaient introduit. La fin se profile déjà avec le dernier morceau Aryan Supremacy , pas inconnu puisqu'il a fait figure d'une démo du même nom. L'implicite n'est pas de la partie avec un titre comme celui là. Alors, soi disant qu'il ne serait pas NS le Famine, je vous renvoie pour cela à son introspection personnelle dans le livret de La Sanie Des Siècles... , pourquoi pas après tout hein! Mais je me fais peu de souci, si vous avez fait la démarche, et non des moindres, de vous procurer cet enregistrement, je pense que ses/ces idées ne doivent pas vous rebuter. Outre ce côté \"politique\", ce morceau sera le point faible, pour ma part, de cet enregistrement. Beaucoup plus rentre dedans, beaucoup plus cafouillis, l'accroche est moindre.

Voici 25 minutes qui risquent pour de nombreuses personnes d'être bien trop courtes. On frôle là de très près la perfection musicale en terme de black. Pas véritablement de temps mort pour cet enregistrement, mais je n'en attendais pas moins venant de la part de ces deux formations. Un grand moment, réalisé par deux grands groupes, qui nous rappelle clairement ce qu'est et ce que devrait être le black metal...  

Caedes - 9/10