Fiadh Productions, 2025
Dungeon Synth, France
Album Tape
Actualité chargée pour l’ami Psycho entre le "Nous sommes déjà morts" de Suicidal Madness et cette nouvelle offrande de Inexistence, son projet dungeon synth qui n’est désormais plus à présenter. Ce stakhanovisme pourrait laisser craindre une baisse d’inspiration sinon une tendance à se répéter, pourtant, il n’en est miraculeusement rien, le bonhomme réussissant toujours à se renouveler, à enrichir une palette chaleureuse et féerique.
Survenant quelques mois à peine après "The Legend Of Ialantha", "From Aeons Thou Shalt Rise" continue ainsi de creuser un même sillon enchanteur nourri à la Fantasy. Visuel concocté par le fidèle Macchabée Artworks et récit légendaire imaginé par le maître des lieux posent le cadre d’un dungeon synth qui bat d’un pouls orchestral digne d’une bande originale de films (‘The Legendary Valley Of Sureorth’). La toute aussi fidèle chanteuse Erika Asphodel (que les blackeux connaissent bien du reste pour sa participation à Mortis Mutilati et Douve) vient également errer sur deux titres, ‘By The Flames Of Ancestral Power’ et ‘Buried Under The Weight Of Time’, créant un lien intime entre les albums d’Inexistence, qui fait d’elle plus qu’une invitée mais un élément essentiel de l’identité du projet.
Des invités, "From Aeons Thou Shalt Rise" en accueille toutefois. La voix du Finlandais Meadow Grove hachure ‘Let The Prophecy Finally Come True’ tandis que le Français Percidae se livre en guise de conclusion à un remix du morceau éponyme auquel il injecte de discrètes touches Trip Hop sans le vider de sa sinistre désolation. C’est d’ailleurs dans cette noirceur que l’œuvre se distingue par rapport à ses plus récents prédécesseurs (exception faite de "Messe des morts", opus un peu à part dans la discographie de Psycho). Chœurs aux résonnances sombrement liturgiques (‘A Malicious Presence Lurks In The Shadows’), respiration d’une douce mélancolie (‘Through the Cold Winds Of The Icy Mountains’), emphase martiale (‘The Sounds Of Victory Resounds’) et plus encore souffle lugubre (‘From Aeons Thou Shalt Rise’) qui nous évoque le médiéval Dark Ages, le défunt projet dark ambient de Roman Saenko (Drudkh, Hate Forest) noircissent cette histoire de ténèbres dont elle parviendra néanmoins à triompher, comme toujours avec Inexistence où le mal ne l’emporte jamais.
Bref "From Aeons Thou Shalt Rise" est encore une réussite à mettre à l’actif de ce conteur d’histoire qui ne sacrifie pas la qualité à la quantité.